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Vague alarme

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À Nice cette semaine, les dirigeants du monde ont signé un accord sur l’Océan. Mais est-ce bien suffisant ?


Fin de la conférence mondiale sur l’océan : «feuille de route ambitieuse» ou «escroquerie environnementale» ?

Accord et à cri. Après une semaine de discussions intenses, le sommet de Nice (Alpes-Maritimes) s’est conclu vendredi avec l’adoption d’une série d’«engagements pour l’océan». Si la France a relancé la dynamique internationale pour la protection de la haute mer et des grands fonds, elle s’est empêtrée dans des annonces trompeuses concernant ses aires marines protégées.

L’Histoire se souviendra-t-elle de la troisième conférence mondiale (Unoc) sur l’océan ? 64 chef·fes d’États, près de 180 délégations officielles, plus d’une centaine de milliers de visiteur·ses… Co-organisé par la France et le Costa Rica du 9 au 13 juin, le sommet de Nice (Alpes-Maritimes) qui s’est achevé vendredi est déjà considéré comme le plus grand moment diplomatique jamais organisé sur l’océan.

Emmanuel Macron lors de la conférence mondiale (Unoc) sur l’océan, à Nice. © Unoc/Flickr

Mais cet événement sans précédent a aussi nécessité la construction d’un nouveau palais des congrès, critiqué pour son «gâchis de béton» (notre article). Il a entraîné une explosion du budget initialement prévu, et même des actes de répression contre cinq militant·es de Greenpeace, qui ont passé 20 heures en garde à vue pour des dessins à la craie.

Alors que les océans se réchauffent et s’acidifient toujours plus, que leurs écosystèmes souffrent des pressions humaines (surtout de la surpêche) et que le plastique ne cesse de polluer les mers (nos infographies), les États présents ont adopté vendredi une série d’«engagements de Nice pour l’océan». Ce document se veut une «feuille de route ambitieuse» (mais non contraignante) destinée à accélérer sur l’objectif de conservation des océans et des mers d’ici à 2030, porté par les Nations Unies.

👉 Haute mer, extraction minière, plastique, aires marines protégées... cliquez ici pour lire l'article d'Esteban Grépinet et découvrir tout ce qui s'est joué lors de cette semaine de négocations. 

· Mardi, le Sénat a adopté à la quasi-unanimité la proposition de loi visant à réduire «l’impact environnemental de l’industrie textile», plus connue sous le nom de loi «anti-fast fashion». En parallèle de ce vote, la toute première slow fashion week de France s'est tenue à Marseille, et a mis la mode locale à l’honneur face aux dérives des vêtements jetables. Découvrez ici le contenu de cette loi qui pourrait faire de la France le premier pays à encadrer la fast fashion. Et ici, le récit de ce show éco-responsable.

· Mardi encore, à l’occasion du sommet mondial sur l’océan qui s'est tenu cette semaine à Nice, Emmanuel Macron a été longuement interrogé sur France 2 au sujet de son action en matière d'écologie. Face aux journalistes Léa Salamé et Hugo Clément, le président n’a fait aucune annonce concrète pour la protection des océans et s’est livré à un numéro d’autosatisfaction sur son bilan. On vous raconte cette soirée. - Vert

· Jeudi, le Sénat a rejeté, à 188 voix contre 129, la proposition de loi visant à instaurer la taxe Zucman. Adopté par l'Assemblée nationale en février, ce texte – inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman – prévoyait d’instaurer un impôt d’au moins 2% du patrimoine des «ultra-riches». Quelles avancées cette loi aurait-elle permises ? Vert vous propose de relire l'interview de Quentin Parinello, de l’Observatoire européen de la fiscalité. - Vert

De quoi t'as l'aire ? Lors de la conférence mondiale sur l’océan, la question de la réelle protection des aires marines protégées (AMP) – ces espaces destinés à préserver les écosystèmes marins – a cristallisé toutes les tensions. En début de semaine, la France a dévoilé un plan pour augmenter la surface de ses AMP… aussitôt critiqué par plusieurs associations environnementales, qui appellent à interdire l’ensemble des activités de pêche industrielle dans ces zones (notre article). À quoi servent-elles ? Sont-elles vraiment utiles ? On fait le point. - Vert

· Schémas mer. La question de la préservation des océans était sur toutes les lèvres lors de la conférence mondiale sur le sujet à Nice. Et pour cause : l’océan recouvre plus de 70% de la surface de la Terre et est un acteur incontournable de notre système climatique. Hausse des températures, disparition des coraux, pollution plastique… quelles sont les menaces qui pèsent sur lui ? Voici six infographies pour bien comprendre ce dont on parle. - Vert

· On se fait l’abysse ? La question des fonds marins a déchaîné les passions des participant·es à la conférence mondiale sur l’océan à Nice. Alors que les États-Unis de Donald Trump veulent forer à tout-va dans les abysses, d’autres pays s’y opposent en l’absence de connaissances scientifiques suffisantes. Il faut dire que les profondeurs de l’océan conservent une grande part d’ombre… Poissons à tête transparente, calamar colossal... Vert vous emmène à la découverte des mystères des abysses. - Vert

· Tisser sa voile. Le navigateur Titouan Pilliard sera le plus jeune au départ de la mythique Route du Rhum en 2026. En parallèle de cette course à la voile, il milite pour la protection des océans, sur le terrain comme sur les réseaux sociaux. «L’impact est plus fort quand des jeunes parlent aux jeunes», a-t-il déclaré en marge du sommet pour les océans à Nice. Vert a brossé son portrait. - Vert

Titouan Pilliard. © Jade Soriano/Ambassadrice Use It Again for Youth

«Le saumon que vous consommez, c’est du poisson volé» : à l’Unoc, ces Mauritaniens dénoncent le pillage de leurs côtes

Poisson nié. La tragédie qui ronge les côtes africaines est documentée depuis plusieurs années : des navires européens et asiatiques pêchent massivement, et parfois en toute illégalité, des petits poissons pour les transformer en farines et en huiles, qui servent à nourrir les animaux d’élevage dans les pays du Nord (notamment en aquaculture). En marge des discours officiels de la conférence mondiale (Unoc) sur l’océan à Nice, des représentant·es de la pêche artisanale mauritanienne ont alerté sur les ravages des flottes européennes et asiatiques au large de leurs côtes. «Le saumon que vous consommez, c’est du poisson volé», martèle Roughaya M’Bodj, transformatrice de poisson près de la frontière sénégalaise, au sud du pays. Vert l'a rencontrée.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article d'Esteban Grépinet à Nice.

Roughaya M’Bodj et Ibrahima Sarr sont venus à Nice dénoncer les ravages de la pêche industrielle en Afrique de l’Ouest. © Esteban Grépinet/Vert

· Nickel. Mardi, le gouvernement indonésien a révoqué les permis d’exploitation minière de quatre entreprises en activité dans l’archipel local de Raja Ampat, l’une des zones de récifs les plus préservées au monde. En cause : les récentes révélations de Greenpeace Indonésie sur les conséquences environnementales des programmes d’extraction de nickel, qui ont conduit à la destruction de plus 500 hectares de forêts et de végétation, selon l’ONG. - Les Nouvelles calédoniennes (AFP)

· Sonar de vivre. Mardi, dans le cadre de la conférence mondiale sur l’Océan, 37 États ont lancé une coalition pour lutter contre le bruit sous-marin – une source de pollution encore sous-estimée. Le même jour, 95 États ont lancé un «appel de Nice pour un traité ambitieux sur les plastiques», et aboutir à un accord pour agir sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques, y compris leur production. Vert vous détaille ces deux projets.

· À don entendeur. En quelques jours seulement, des milliers de personnes ont rejoint le Club de Vert – celles et ceux qui soutiennent leur média avec un don mensuel. Qu’est-ce qui les a motivé·es ? Pourquoi avoir franchi le pas ? Nous leur avons posé la question. - Vert

Les plantes communiquent sans oreilles et sans cerveau ! Ta mère nature dévoile leurs secrets

Perdure de la feuille. Parce que sans cerveau, sans oreilles ou sans yeux, les plantes arrivent quand même à se comprendre et à s'entraider, nous avons besoin d’en prendre de la graine ! Pour le grand retour de sa chronique dans Vert, Ophélie Damblé (alias Ta mère nature) révèle les meilleures méthodes des végétaux pour vivre en harmonie les uns avec les autres.

© Vert

+ Eliza Amouret, Rémy Calland, Ophélie Damblé, Margot Desmons, Loup Espargilière, Zoé Moreau, Anne-Claire Poirier, Antoine Poncet, Popolitique, Justine Prados, Juliette Quef et Coline Vigot ont contribué à ce numéro.