21/20. Si l’on demandait à Emmanuel Macron de s’attribuer une note pour son action environnementale, ce serait probablement 21/20. Mardi soir, lors d’une émission spéciale de France 2 consacrée à l’océan, le président de la République s’est livré à un numéro d’autosatisfaction dont il a le secret.

À l’entendre, son bilan écologique est impeccable : d’ailleurs, le fait que son propre gouvernement s’attèle ces jours-ci à détruire les maigres avancées de ces dernières années (MaPrimeRénov’, ZFE, ZAN, etc.) prouve qu’il y a bien quelque chose à détricoter (il l’a vraiment dit).
La France est un leader géopolitique sur le climat, comme sur l’océan ; Emmanuel Macron gouverne avec la science pour boussole et les activistes pour aiguillon. Dimanche, dans la presse régionale, ne déclarait-il pas : «Je n’ai pas de leçon d’écologie à recevoir» ?
Glyphosate, mégabassines et A69
Tant pis si depuis 2022, année où il prononça cette autre phrase restée célèbre, «ma politique sera écologique ou ne sera pas», il a :
→ fait disparaître l’environnement des priorités de ses gouvernements successifs et rétrogradé le ministère de l’écologie dans l’ordre protocolaire
→ créé un secrétariat à la planification écologique qu’il a ensuite tué dans l’œuf
→ réduit les budgets consacrés à l’écologie
→ expliqué qu’il fallait une «pause réglementaire» européenne sur l’environnement pour protéger l’industrie
→ contribué à la réautorisation du glyphosate en Europe, pesticide dangereux qu’il avait promis d’interdire
→ facilité l’installation de mégabassines, la destruction de haies et d’espèces protégées via la loi d’orientation agricole
→ soutenu mordicus le projet d’autoroute A69
Comment Emmanuel Macron peut-il s’offrir une telle tournée de réhabilitation écologique alors que les faits lui donnent tort à ce point ? Tout ceci est possible parce que les journalistes, notamment politiques, laissent passer, faute de compétences ou de volonté. Presque personne ne lui demande de comptes sur son action environnementale. En pleine crise climatique et alors qu’arrivent de grandes échéances électorales, cela ne peut plus durer.