Pour saisir l’importance de protéger les océans et les mers, encore faut-il cerner leur immensité à l’échelle de la planète. L’océan recouvre plus de 70% de la surface de la Terre et est un acteur incontournable de notre système climatique.
L’océan s’est réchauffé de +0,4 degré en moyenne depuis 1993
Le réchauffement du climat n’épargne pas l’océan, dont la température s’affole depuis quelques décennies. Il est un réservoir thermique massif puisqu’il absorbe plus de 90% de l’excès de chaleur généré par le dérèglement climatique, mais cela signifie que le mercure y grimpe aussi. Les températures de surface de la mer ont ainsi augmenté en moyenne de plus de 0,4 degré (°C) depuis 1993.

Le niveau de la mer a augmenté de 20 centimètres depuis 1900
L’élévation du niveau de la mer est une autre conséquence du dérèglement du climat. On la doit à deux phénomènes : la dilatation thermique de l’eau, qui prend davantage de place quand elle se réchauffe, ainsi que la fonte des glaces continentales (c’est-à-dire les calottes telles que l’Antarctique ou le Groenland), qui fait grimper le volume d’eau dans l’océan. Le niveau moyen global de la mer a augmenté de 20 centimètres depuis 1900, dont 10 centimètres au cours des 30 dernières années.

99% des coraux pourraient disparaître si le climat se réchauffe de +2°C
La hausse du thermomètre dans l’océan bouleverse des écosystèmes entiers, dont les récifs coralliens, qui peinent à survivre dans des eaux trop chaudes. Si le monde se réchauffe de +1,5°C, soit le seuil le plus ambitieux de l’Accord de Paris sur le climat scellé en 2015, 70% à 90% des coraux disparaîtront, d’après le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sur l’océan et la cryosphère de 2019. Ce pourcentage grimpera à 99% en cas de réchauffement de +2°C, actant la quasi-disparition des coraux.

37% des requins sont menacés de disparition
Sur les quelque 170 000 espèces étudiées par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), près de 50 000 sont considérées comme «menacées». Parmi elles, les espèces marines sont particulièrement vulnérables. Près de la moitié (44%) des récifs coralliens sont déjà menacés, 37% des requins et raies, et 28% des crustacés.

37,7% des stocks halieutiques étaient concernés par la surpêche en 2021
Outre le réchauffement du climat, qui menace de nombreux poissons, la surpêche met aussi à mal les ressources halieutiques. En 1974, seulement 10% des stocks étaient surexploités, c’est-à-dire que 10% des prélèvements étaient trop importants pour permettre aux populations de poissons de se maintenir et de se reproduire durablement. Près de 50 ans plus tard, en 2021, la surpêche concerne 37,7% des stocks halieutiques, d’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Le plastique dans la mer vient surtout… de la terre ferme
Autre fléau qui assaille les océans : la pollution plastique. Environ un quart de ces déchets provient des activités de la pêche, mais le reste est d’origine terrestre – ils atterrissent en mer depuis les égouts et les rivières, ou lors de tempêtes. Depuis 1980, plus de 150 millions de tonnes de plastique auraient été accumulées dans les mers et les océans du monde entier. Des expert·es estiment que l’équivalent d’un camion poubelle de plastique se retrouve dans l’océan chaque minute, d’après l’Atlas du plastique.
