Ce lundi, 84 départements sont placés en vigilance orange par Météo-France – du «jamais vu», s’est inquiétée Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique. Le précédent record remonte à juillet 2019, lorsque 81 départements étaient simultanément placés en vigilance orange canicule.
Mardi s’annonce comme la journée de tous les superlatifs à l’échelle du pays, avec des températures comprises entre 38 et 40 degrés (°C) sur une bonne partie du territoire. Elle pourrait devenir la troisième journée la plus chaude jamais enregistrée en France, anticipe La Chaîne météo, après le 5 août 2003 et le 27 juillet 2019.

Débutée le 19 juin, la vague de chaleur (la 50ème en France depuis 1947) est désormais qualifiée de «remarquable» par sa durée, d’après Météo-France. Nous sommes toutefois encore loin de la plus longue vague de chaleur enregistrée dans le pays, qui avait duré plus de trois semaines en juillet 1983. Avec le changement climatique, ces épisodes extrêmes deviendront plus réguliers, plus précoces et plus intenses. Si le pays se réchauffe de +4°C, ce qui est anticipé d’ici à 2100, les vagues de chaleur pourraient avoir lieu entre mi-mai et fin septembre, et durer jusqu’à deux mois en continu.
Face à l’ampleur de la canicule, de nombreuses écoles ont dû adapter leur organisation. La Ville de Tours (Indre-et-Loire) a décidé de fermer les portes de ses établissements scolaires lundi après-midi et mardi après-midi. Au total, près de 200 établissements sont partiellement ou totalement fermés en début de semaine – sur décision des communes.
La ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne, a écarté la possibilité d’avancer la date des vacances scolaires (à partir du 5 juillet), et plaidé pour une gestion «au cas par cas». Les écoles primaires sont les dernières encore en classe, tandis que les élèves de première et de terminale terminent les épreuves du baccalauréat cette semaine (oral de français et grand oral).
Un «dôme de chaleur» persistant
Les très fortes températures et la sécheresse marquée dans certains territoires est une situation propice aux incendies. Dimanche, sept départs de feu ont été enregistrés dans l’Aude et ont brûlé 400 hectares dans le massif des Corbières. En cause : un barbecue mal éteint, transporté sur une remorque, et dont les braises ont déclenché des feux le long de la route. Ce lundi, une quarantaine de départements sont classés en «risque modéré» par la météo des forêts, et onze en «risque élevé». Les autorités appellent à la vigilance, alors que les températures restent très élevées.
La persistance de cette canicule s’explique par la présence d’un «dôme de chaleur» au-dessus de la France. Plutôt classique en été, cette situation météorologique est due à un blocage anticyclonique : de hautes pressions situées au-dessus de l’Europe de l’Ouest forment un obstacle qui empêche le passage de perturbations orageuses et facilite la stagnation de masses d’air chaud. Résultat : cet anticyclone devient un «couvercle» sous lequel la chaleur s’accumule de jour en jour, détaille Météo-France.
Un léger refroidissement est attendu à partir de mercredi soir sur la façade Atlantique et la Manche, puis jeudi sur une bonne partie du pays. Un soulagement bienvenu après des chaleurs ininterrompues depuis deux semaines.