L'hebdo

Règlement de comté

🌞 Le Forum international de la météo et du climat se tient jusqu'au dimanche 18 mai à l’Académie du climat (Paris, 4ème). La présidente de Vert Juliette Quef animera un échange ce samedi à 14h50 sur le thème IA & Réalité immersive : des prévisions météo à la présentation. Elle échangera avec Louis Bodin, météorologue et journaliste météo à TF1 et RTL, Julie Deshayes, directrice de recherche au laboratoire LOCEAN (IPSL) et Jérémy Surcin, météorologue spécialiste de l’intelligence artificielle. Pour s’inscrire à cette journée dédiée à la météo, c’est par ici.


Un militant écolo dénonce la pollution liée au comté, la droite en fait tout un fromage.


Peut-on encore manger du comté ? Tout savoir sur l’impact écologique du célèbre fromage

Comté légendes. Depuis quelques jours, plusieurs médias et politiques s’émeuvent d’une prétendue «interdiction» du comté souhaitée par «les écologistes». Derrière la polémique, des associations et scientifiques s’inquiètent des dégâts environnementaux dont est en partie responsable la production de ce fromage, malgré les efforts de la filière pour y remédier.

«Les écologistes», des «khmers verts» qui veulent interdire le comté ? Tel est le dernier fantasme du très droitier Figaro Magazine. Dans un article paru le 10 mai, le journal fait tout un fromage des propos tenus deux semaines plus tôt par le naturaliste et militant animaliste Pierre Rigaux, sur France inter. Dans une chronique de l’émission La Terre au carré, ce dernier a déploré l’impact écologique du célèbre produit jurassien et s’est interrogé sur l’intérêt de continuer à en manger… sans pour autant demander son interdiction.

Une cave d’affinage du comté à Menétrux-en-Joux (Jura). © Barney Moss/Flickr

Qu’importe, la polémique a rapidement pris de l’ampleur, s’invitant dans la plupart des médias réactionnaires (JDDEurope 1CNews…) ainsi qu’au JT de 13h de TF1. Un slogan #TouchePasAuComté a même été lancé sur les réseaux sociaux, repris par la ministre de l’agriculture Annie Genevard (une Franc-comtoise pur jus) et le préfet du Jura. À tel point que le parti Les Écologistes a publié lundi un communiqué démentant vouloir interdire le fameux fromage et rappelant son attachement à la filière.

Derrière la polémique se cache une réalité connue de longue date en Franche-Comté : «Les rivières étaient déjà contaminées dans les années 1960, et leur état s’est notoirement dégradé depuis le début des années 2000», analyse François Degiorgi, enseignant-chercheur en hydroécologie au laboratoire Chrono-Environnement de Besançon et co-auteur d’une étude de référence sur la santé des rivières comtoises, publiée en 2020.

👉 Rivières contaminées, émissions de CO2, nouvelles pratiques plus vertueuses de la filière… cliquez ici pour lire ce décryptage d’Esteban Grépinet sur l’impact écologique du comté.

· Le média américain ABC News a dévoilé dimanche dernier l’intention de Donald Trump d’accepter un jet, offert par le Qatar, pour remplacer l’appareil présidentiel vieillissant Air Force One. Il s'agirait d'un luxueux Boeing 747-8, estimé à environ 400 millions de dollars (360 millions d’euros). Les démocrates dénoncent un pot-de-vin au président, critiqué jusque dans son camp. - Vert

· Cinq minutes : c’est le temps qui a été consacré à l’écologie mardi soir, dans l'émission «Emmanuel Macron – Les défis de la France», diffusée en direct sur TF1. Interrogé au sujet de la nécessité d'interdire la pêche au chalut – une pratique destructrice des écosystèmes marins –, le président de la République a déclaré : «Sans chalutage en eau profonde, vous n’auriez pas de coquilles Saint-Jacques, ni de langoustines.» - Vert.

· Jeudi, le Sénat a adopté avec une large majorité la proposition de loi visant à rendre l’A69 légale (252 voix pour et 33 contre). Cette loi dite «de validation» vise à contourner la décision du tribunal administratif de Toulouse qui, le 27 février, avait annulé l’autorisation environnementale du projet d’autoroute – et qui doit statuer à nouveau sur sa légalité lors de l’audience en appel le 21 mai. Cette immixtion du pouvoir législatif dans la procédure judiciaire pourrait se confirmer le 2 juin, lors de l’examen du texte par l’Assemblée nationale. - Vert

· Jeudi encore, six des huit militant·es écologistes d’Extinction Rebellion qui s'étaient introduits en 2024 sur un site d’Arkema pour alerter sur les polluants éternels ont été relaxé·es en appel. Les deux autres ont été condamnés à 300 euros d’amende pour «rébellion» contre les forces de l’ordre. L’audience avait eu lieu le 12 février dernier. Le tribunal correctionnel de Lyon a retenu le caractère «disproportionné» des poursuites engagées, qui contreviennent à la liberté d’expression. - Vert

Sur Stérin là. Ce mercredi, pour la deuxième fois, il n’a pas répondu à la convocation des député·es pour s’expliquer sur son projet d’influence politique nommé Périclès. a brossé son portrait. - VertTétras l’envers. Une opération visant à renforcer cette population au bord de l’extinction, mais qui serait «vouée à l’échec», selon plusieurs associations régionales. On vous explique pourquoi. - Vert

Le grand tétras (ici un mâle adulte) vit dans les vieilles forêts de montagne parsemées de clairières. © Nicolò Bonazzi/Flickr

· Des gars considérables. Les femmes émettent en moyenne 26% de CO2 en moins par rapport aux hommes dans les secteurs de l’alimentation et des transports, selon une étude publiée mercredi par un institut de recherche de la London school of economics. Les autrices de cette étude menée auprès de 15 000 personnes en France expliquent que cet écart est dû au fait que les hommes mangent plus de viande rouge et conduisent davantage que les femmes. On fait le point. - Vert

Filtres dans les écoles, comité de veille sanitaire : à Brignais, dans le Rhône, le combat exemplaire d’une commune contre les PFAS

Ça PFAS ou ça casse. Au sud de Lyon, Brignais tente de regagner du terrain sur la contamination par ces polluants éternels qui empoisonnent la région. Vert s’est rendu dans cette commune de 12 000 âmes, dont les choix pourraient inspirer d’autres collectivités.

En cette fraîche matinée de mai, le Garon est agité. De fortes pluies ont réveillé cette petite rivière chargée de PFAS , des polluants ultra-persistants dans l’environnement, présentant des risques pour la santé. Le Garon traverse la commune de Brignais (Rhône), à une dizaine de kilomètres de la vallée de la chimie, au sud de Lyon. Le quotidien de cette petite ville est perturbé depuis les révélations d’une contamination d’ampleur aux PFAS, autour des usines Arkema et Daikin.

Le Garon, qui traverse Brignais avant de rejoindre le Rhône, est pollué aux PFAS. Sa nappe fournit 80% de l’eau potable des 12 000 habitant·es de cette commune. © Lucas Martin-Brodzicki/Vert

Pour produire leurs polymères fluorés, ces groupes chimiques installés sur la plateforme industrielle d’Oullins-Pierre-Bénite ont déversé pendant des années des polluants éternels dans l’environnement. La nappe du Garon, qui fournit 80% de l’eau potable des quelque 12 000 Brignairot·es, a déjà présenté des concentrations en PFAS supérieures à la limite de qualité de 100 nanogrammes par litre (ngl/l) : 121 ng/l en janvier 2024, par exemple.

«J’ai entendu parler d’Arkema à la télé, avec Elise Lucet, mais j’ignorais que Brignais était concerné», s’étonne Isabelle. Cette retraitée est en quête de nouvelles lectures devant une boîte à livres, à quelques pas du Garon. Ses yeux s’écarquillent lorsque nous lui apprenons que la préfecture recommande de ne pas consommer les œufs issus des poulaillers d’une quinzaine de communes, dont Brignais – et ce depuis deux ans.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Lucas Martin-Brodzicki et savoir ce que Brignais a mis en place pour protéger sa population.

· Surprise secteur. Lundi, l’office de tourisme de Copenhague (Danemark) a annoncé proposer des récompenses aux touristes qui viennent en train et qui restent plus de quatre jours sur place. En échange de pratiques respectueuses de l’environnement, les voyageur·ses pourront bénéficier de repas végétariens gratuits ou de visites à tarif réduit. Ainsi que quelques autres avantages, que Vert vous détaille. - Vert (AFP)

· Entrée en Seine. Trois sites gratuits de baignade dans la Seine ouvriront cet été à Paris, du 5 juillet au 31 août. L’un sur le quai de Bercy, l’autre au pied du pont de Sully, et le dernier face à l’île aux Cygnes, dans le 15ème arrondissement – comme la mairie de Paris l'a annoncé mercredi. Depuis 2016, 1,4 milliard d’euros ont été investis pour dépolluer la Seine et la Marne. On vous explique. - Vert (AFP)

· Explique Cité. Dans le roman graphique Et soudain le futur, accessible autant aux adultes qu’aux adolescent·es, Mathieu Burniat et Dominique Mermoux imaginent une expérience de décroissance à taille réelle, organisée pendant six ans en plein cœur de Paris. L’occasion de parler limites planétaires, économie et rapports humains. Le tout avec une narration très créative, qui a procuré à Vert un vrai plaisir de lecture. - Vert

· Où donner de la fête ? Aidé par ses lectrices et lecteurs pour la quatrième année consécutive, Vert a compilé dans une carte les festivals indépendants et engagés sur l’écologie. On les retrouvera aux quatre coins du pays cet été. - Vert

👉 Cliquez ici pour voir la carte réalisée par Margot Desmons et Justine Prados en grand format, ainsi que le détail des festivals, région par région.

Peut-on compter sur les milliardaires pour résoudre la crise climatique ?

Biais vert. Katy Perry dans la fusée de Jeff Bezos, l’image a fait le tour du monde et nourri la polémique. Dans un décryptage d’une dizaine de minutes, Arte revient sur l’impact des ultra-riches sur le changement climatique (notre article). Mais peuvent-ils faire partie de la solution ? La lauréate du Nobel d’économie Esther Duflot se penche sur la question.

© Arte

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Loup Espargilière, Lucas Martin-Brodzicki, Zoé Moreau, Théo Mouraby, Antoine Poncet, Justine Prados, et Sanaga ont contribué à ce numéro.