On fait le point

Les incendies en France ont dévoré plus de 15 000 hectares depuis le début de l’année

Sauve qui feu. Alors que plusieurs départements du pourtour méditerranéen sont toujours placés en «risque élevé» pour les incendies, un premier bilan de la surface brûlée depuis janvier laisse entrevoir l’une des pires années en matière de feux depuis 50 ans.
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À la moitié de la saison estivale, la Sécurité civile a déjà comptabilisé plus de 15 000 hectares brûlés sur le territoire national – pour 9 000 départs de feu – depuis le début de l’année, a indiqué François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’intérieur, jeudi. Ces incendies concernent principalement la côte méditerranéenne, en alerte depuis plusieurs semaines.

Ces chiffres en font à ce jour la cinquième pire année en matière de feux en 50 ans. Mais aucune victime n’est à déplorer pour l’instant, ni parmi les civils, ni parmi les sapeurs-pompiers mobilisés, a-t-il précisé lors d’une visite au Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises.

Vue d’un violent incendie près de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 8 juillet 2025. © Clément Mahoudeau/AFP

«Globalement, les choses sont maîtrisées», a souligné le ministre, grâce à «une mobilisation extrêmement importante de nos sapeurs-pompiers, de tous nos intervenants de la Sécurité civile». Au sol, 51 colonnes de renfort (des convois de plusieurs dizaines de pompiers et de véhicules) sont mobilisables, ainsi que 39 avions et hélicoptères, dont neuf Canadair et six avions Dash, a précisé François Pardon, chef d’état-major de la Sécurité civile. «On a une disponibilité des moyens aériens qui n’a jamais été aussi élevée depuis des années», s’est félicité Julien Marion, directeur général de la Sécurité civile et de la gestion des crises.

«Les risques les plus forts seront ce week-end pour la zone sud, avec des rafales entre 70 et 90 kilomètres heure», selon François Pardon, qui ajoute que la zone sud-ouest sera également sous haute surveillance mardi 5 et mercredi 6 août, du fait d’un «assèchement généralisé» de la végétation.

Les autorités ont également rappelé que neuf feux sur dix étaient d’origine humaine, le plus souvent du fait de négligences. «Que les gens soient responsables», a exhorté François-Noël Buffet, rappelant que «les réponses pénales sont fermes», avec déjà trois placements en détention cet été, dont une condamnation à une peine de prison ferme pour avoir déclenché des feux.

«Il faut préparer la suite»

Depuis le début de la saison estivale, les incendies se sont multipliés sur le pourtour méditerranéen, et notamment dans les Bouches-du-Rhône, le Var, l’Aude ou l’Hérault. Une situation aggravée par plusieurs semaines de fortes chaleurs, et qui mobilise des milliers de pompiers sur le terrain.

«Cette capacité à agir aujourd’hui ne doit pas nous faire oublier qu’il faut préparer la suite», a déclaré le ministre, annonçant «des propositions dès le mois de septembre» dans la continuité du Beauvau de la Sécurité civile – une démarche visant à repenser le modèle de la Sécurité civile, lancée en 2024 par le ministère de l’intérieur.

Hausse des températures, baisse des précipitations et assèchement des sols : avec le changement climatique, le risque incendie devrait s’aggraver sur tout le territoire hexagonal. Les feux de forêt deviendront alors plus intenses, plus précoces et plus étendus géographiquement.

La France n’est pas le seul pays concerné par cet enjeu grandissant : c’est aussi le cas de la Grèce et de la Turquie, ainsi que de l’Espagne et du Portugal, actuellement touchés par une vague d’incendies aggravée par des températures élevées et des vents intenses. Ces derniers jours, des milliers de pompiers ont été mobilisé·es pour limiter les dégâts sur la péninsule ibérique, tandis que plusieurs communes ont dû être évacuées.

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