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«Ils nous donnent un avion gratuit !» : Trump sous le feu des critiques après avoir accepté un jet offert par le Qatar pour remplacer Air Force One

Jet 747. Donald Trump veut accepter un jet de luxe à 400 millions de dollars offert par la famille royale du Qatar pour remplacer l'avion présidentiel, selon les révélations d'ABC News dimanche. Les démocrates dénoncent un pot-de-vin au président, critiqué jusque dans son camp.
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Trump veut «un palais dans le ciel» – le surnom d’un avion ultra-luxueux. Le média américain ABC News a dévoilé dimanche l’intention du président d’accepter un jet, offert par le Qatar, pour remplacer l’appareil présidentiel vieillissant Air Force One. «Ils nous offrent un avion gratuit ! Je pourrais dire “non, non, non, ne nous le donnez pas, je veux vous payer”. Ou je pourrais dire “merci beaucoup”», a-t-il déclaré lundi soir dans une vidéo relayée par le Guardian.

Le luxueux Boeing 747-8, offert par la famille royale qatarie et estimé à environ 400 millions de dollars (360 millions d’euros), serait le cadeau le plus cher jamais reçu par le gouvernement américain, toujours selon ABC News.

Donald Trump et sa femme, Melania Trump, descendent de Air Force One, le 24 janvier. © The White House/Flickr

L’épisode a immédiatement déclenché des accusations de pots-de-vin de la part des démocrates, selon qui «c’est complètement illégal» et «de la corruption aux yeux de tous».

Elles et ils objectent que la Trump organization, dirigée par les enfants du milliardaire, avait annoncé la construction d’un nouveau terrain de golf au Qatar, d’une valeur de 5,5 milliards de dollars, quelques jours auparavant. «Aujourd’hui, le Qatar “offre” à Trump un jet de luxe. Ce n’est sûrement qu’une coïncidence», a ironisé Matt McDermott, un sondeur démocrate cité par le Guardian.

Toujours selon le quotidien britannique, des démocrates du Sénat américain ont annoncé lundi soir leur volonté d’organiser un vote pour censurer le projet. Elles et ils estiment que le président, comme tous les élu·es, n’est pas autorisé à accepter des cadeaux importants de la part de gouvernements étrangers, à moins d’avoir l’accord du Congrès.

«Une tâche sur l’administration»

Du côté de la Maison-Blanche, le procureur général des États-Unis, Pam Bondi, a conclu de manière préventive qu’il était «légalement admissible» de recevoir le cadeau luxueux, selon les sources d’ABC. Pour cause : l’avion n’est pas donné personnellement à Donald Trump, mais au département de la défense, jusqu’en janvier 2029, soit la fin du mandat du milliardaire. Après cette date, Trump assure qu’il ne l’utilisera pas pour son usage personnel. Il a déclaré : «Il [ira] directement dans ma bibliothèque» présidentielle – un lieu propre à chaque président américain, où sont entreposés et rendus accessibles des documents et objets historiques.

Trump a par ailleurs réagi sur son réseau Truth social : «Le fait que le ministère de la défense reçoive en cadeau, GRATUITEMENT, un avion 747 pour remplacer temporairement Air Force One, vieux de 40 ans, dans le cadre d’une transaction très publique et transparente, dérange tellement les démocrates véreux qu’ils insistent pour que nous payions l’avion au prix fort.»

Mais la manœuvre gêne jusque dans son propre camp. «Nous ne pouvons pas accepter un “cadeau” à 400 millions de dollars de la part de djihadistes en costume», a écrit sur les réseaux sociaux Laura Loomer, une alliée d’extrême droite qui conseille parfois le président. Elle a ajouté, inquiète : «Si c’est vrai, cela va vraiment faire tache sur l’administration.»