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PFAS : à Lyon, six militants écolos relaxés après leur intrusion dans une usine d’Arkema, une amende pour les deux autres

Pollueur d’espoir. Six des huit militant·es écologistes d’Extinction rebellion qui s'étaient introduits en 2024 sur un site du groupe chimique pour alerter sur ces «polluants éternels» ont été relaxés en appel jeudi. Le tribunal a retenu le caractère «disproportionné» des poursuites engagées, qui contreviennent à la liberté d’expression.
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Trois mois ont séparé l’audience du délibéré. Jeudi, six des huit militant·es écologistes d’Extinction rebellion qui avaient participé, en 2024, à une action de désobéissance civile sur un site du groupe chimique Arkema, ont été relaxé·es en appel à Lyon. Les deux autres ont été condamnés à 300 euros d’amende, notamment pour «rébellion» contre les forces de l’ordre.

Lyon, le 11 février 2025. Six des huit prévenu·es avant leur audience devant la cour d’appel. © Lucas Martin-Brodzicki/Vert

Lors du premier procès – où les huit militant·es étaient poursuivi·es pour «participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou de dégradations», elles et ils avaient déjà été relaxé·es. Le tribunal avait estimé que les poursuites représentaient «une ingérence disproportionnée dans l’exercice de la liberté».

L’action de désobéissance civile avait eu lieu en mars 2024. Plusieurs centaines de personnes s’étaient introduites sur le site d’Arkema, classé «Seveso seuil haut» pour les risques d’accidents majeurs qu’il représente (notre article). Cet industriel est accusé d’avoir contaminé le sud de Lyon aux PFAS, des polluants ultra-persistants dans l’environnement et toxiques pour les humains (ils favorisent notamment l’apparition de cancers et altèrent la fertilité).

«On n’a jamais douté de la légitimité de notre présence ce jour-là»

Huit personnes avaient été interpellées. Trois sur un parking à l’extérieur du site, quelques minutes avant le début de l’action, et cinq après avoir déployé une banderole depuis le toit de l’usine. Sur leur passage, elles et ils avaient fendu des grillages, cassé des fenêtres et tagué sur les murs «Arkema nous empoisonne».

Après la relaxe des militant·es en première instance, Arkema et le parquet avaient fait appel de la décision, le 5 juillet dernier. Lors de leur deuxième comparution, le 12 février, les militant·es étaient entrés dans la salle d’audience poings levés, sous les applaudissements de leurs soutiens (notre article). Quatre à six mois de prison avec sursis avaient été requis à leur encontre, ainsi que 53 650 euros de dommages et intérêts.

Le délibéré rendu jeudi confirme celui rendu en première instance. Une décision qui consacre «la liberté d’expression politique et la liberté de manifester, et donc la liberté de dénoncer des pollueurs», s’est félicité l’avocat des militant·es, Olivier Forray. Éline, 37 ans, militante relaxée, a confié : «On n’a jamais douté de la légitimité de notre présence ce jour-là.»

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