La quotidienne

T’es où café ?

Chères toutes et chers tous,

🗞️ C'est l'article le plus lu de la semaine dernière : «L’île de Ré, en première ligne face à la montée des eaux : «Il n’y aura pas assez d’énergie et d’argent pour tout protéger». (Re)lisez-le en cliquant ici.

🔗 Un lien erroné s’est glissé dans notre newsletter de vendredi dernier, concernant l’article «De Lyon à Aubervilliers, ces locataires de «bouilloires thermiques» somment leur bailleur d’adapter les logements aux fortes chaleurs». Pour le lire dans son intégralité, c’est par ici !




Au Vietnam, des chercheurs européens plantent les graines du café du futur.


«Si on ne fait rien, il n’y aura presque plus d’arabica en 2060» : le café de demain s’invente dans les hauts plateaux du Vietnam

Effort de café. Face au dérèglement climatique, la culture de café telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui pourrait disparaître d’ici à 2060, voire 2050, selon les spécialistes. Des recherches pour créer de nouvelles variétés plus résilientes sont en cours au Vietnam, deuxième producteur de café dans le monde. Vert s’est rendu sur place.

Sous des serres humides et étouffantes, des petits plants de café balafrés au niveau de leur tige cicatrisent sous la supervision d’une équipe d'agronomes. Nous sommes à Bao Loc, dans les hauts plateaux du centre du Vietnam. Soignés par un simple bout de film alimentaire, ces plants récemment greffés sont en réalité un condensé d’espoir pour le café de demain.

Bienvenue dans les locaux d’Acom, la filière locale d’Ecom, l’un des plus gros négociants de café au monde. L’entreprise est partenaire du programme de recherche Bolero, financé par l’Union européenne (UE) à hauteur de près de huit millions d’euros. Depuis 2022 et pour quatre ans, les 18 partenaires publics et privés de toute la filière étudient les plants de café dans quatre pays, dans le but de créer des variétés plus résilientes au réchauffement climatique. Cela passe notamment par des greffes sur des espèces plus résistantes à la chaleur : c’est ce qui se joue à Bao Loc.

Les industriels partenaires du projet Bolero sont garants de la qualité du café in fine. Les grains sont envoyés en Europe pour être goûtés. © Camille Philippe/Vert

Alors que nous n’avons jamais autant consommé de café à l’échelle mondiale, la pérennité de sa production est désormais remise en question. Les températures moyennes sont amenées à augmenter avec le changement climatique et affectent directement les cultures. L’arabica, principalement consommé sur les marchés occidentaux, supporte ainsi des températures moyennes de 19 degrés. Au contraire de son cousin le robusta – 23 degrés supportés en moyenne –, davantage consommé en Asie, et dont le Vietnam est le premier producteur mondial. Mais remplacer l'arabica par le robusta n’est pas une solution...

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Camille Philippe sur les hauts plateaux du Vietnam et comprendre comment est élaboré le café du futur.

· Ce lundi, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse sont en vigilance rouge à cause de risques «très élevés» de départs de feu, tandis qu’une grande partie du pourtour méditerranéen est en risque «élevé». Une menace exacerbée par des vents très importants sur le littoral : la tramontane et le mistral pourront souffler de 70 à 90 kilomètres heure ce lundi, et jusqu’à 100 km/h dans le Roussillon. Ce week-end, un incendie a détruit 630 hectares de végétation et sérieusement endommagé deux maisons autour de Sigean (Aude), avant d’être maîtrisé dimanche. - Le Monde (AFP)

La météo des forêts de ce lundi 28 juillet. © Météo-France

· Une température record de 50,5°C a été enregistrée dans le sud-est de la Turquie vendredi, a annoncé le ministère de l’environnement turc. Tout comme la Grèce, le pays est en proie à une violente canicule depuis une semaine. Associées à la sécheresse et à des vents violents, ces conditions météorologiques attisent les départs de feu. En Turquie, une quinzaine de personnes sont mortes à cause des incendies depuis mercredi dernier. - Vert

Un incendie près de la ville de Bursa (Turquie), dimanche 27 juillet. © Onur Yurtsever/AFP

· Samedi, le Handala, nouveau bateau de la «Flotille de la liberté» chargé d’apporter de l’aide humanitaire à Gaza, a été intercepté par l’armée israélienne alors qu’il s’approchait des côtes gazaouies. Dix-neuf militant·es pro-palestinien·nes se trouvaient à son bord, dont deux députées La France insoumise, Emma Fourreau et Gabrielle Cathala. En juin, le précédent navire de la Flotille de la liberté avait également été intercepté, avec l’activiste écologiste Greta Thunberg à bord. - Libération (AFP)

Deux millions

Ils ne manquent pas Duplomb. La pétition contre la controversée loi Duplomb a dépassé les deux millions de signatures, ce lundi 28 juillet. Pour les partisan·es du texte porté par le sénateur (Les Républicains) Laurent Duplomb, cette réaction citoyenne serait le fruit d’une «séquence de désinformation». Selon elles et eux, l’acétamipride, ce pesticide qui cristallise les tensions, ne serait pas dangereux. Une thèse, ou plutôt un contre-feu, allumé alors que les sociétés savantes médicales et le conseil scientifique du CNRS se sont opposés à la réintroduction de l’acétamipride, comme le rappelle Le Monde. Vendredi, le Conseil constitutionnel a fait savoir qu’il rendra «a priori» sa décision le 7 août au sujet de la conformité – ou non – de cette loi avec la Constitution française. Les «Sages» avaient été saisis par la gauche après le vote du texte, le 8 juillet.

👉 Cliquez ici pour lire ce décryptage de Théo Mouraby et (re)découvrir ce que dit la science à propos de l’acétamipride.

Une œuvre de l’artiste plasticien Joanie Lemercier. © Projection Joanie Lemercier

Guillaume Meurice : «En France, si tu es un bisounours, tu es fiché S»

Guillaume de parole. L’humoriste, viré de France inter après l’affaire du «Prépucegate», raconte à Vert sa nouvelle vie sur Radio Nova, à la tête de l’émission «La Dernière».
 

Ça fait quoi d’être au service d’un riche homme d’affaires, sur la station privée Radio Nova ? Est-ce que ça t’a fait cogiter ?

Oui, évidemment. D’ailleurs, on fait nous-mêmes des blagues là-dessus. C’est assez particulier parce que [le propriétaire de la station] Mathieu Pigasse est un banquier d’affaires… de gauche. Donc je ne vois pas tant d’incohérence que ça. Ça nous a permis d’avoir un espace de liberté d’expression. De toute façon, il n’y a pas de média neutre, économiquement ou politiquement.

Guillaume Meurice, à Paris, le 24 juin 2025. © Vert

Dans tes émissions, la gauche est un petit peu… surreprésentée parmi les invités. On dirait un plateau de Pascal Praud, mais à l’envers…

Dès que tu invites quelqu’un qui dit que le réchauffement climatique est un problème ; qui demande si on peut arrêter d’avoir une police raciste : tu passes pour un énorme gauchiste. Moi, je me considère comme un bisounours. Dire des trucs comme ça, ce sont des trucs de bisounours. Aujourd’hui, en France, si tu es un bisounours, tu es fiché S.

👉 Cliquez ici pour lire ce grand entretien mené par Loup Espargilière lors de l’apéro du Club de Vert, le 24 juin dernier à Paris.

Deux millions de signatures contre la loi Duplomb, le Danemark interdit 23 pesticides et PFAS sur son sol : les bonnes nouvelles de la semaine

Qu’est-ce que t’en danses ? La Cour internationale de justice rend un avis «historique» sur la responsabilité des États dans la crise climatique, un projet de retenue collinaire pour fabriquer de la neige artificielle annulé… et trois autres réjouissances repérées par Gaëtan Gabriele pour bien débuter la semaine.

👉 Cliquez ici pour voir la vidéo sur Instagram.

© Vert

+ Rémy Calland, Loup Espargilière, Gaëtan Gabriele, Camille Philippe, Antoine Poncet et Justine Prados ont contribué à ce numéro.