«Homme soja», voilà l’une des expressions favorites des masculinistes – popularisée par l’influenceur d’extrême droite Andrew Tate ou le vice-président américain J.D. Vance – pour se moquer de ceux qui ne mangent pas de viande. Symbole de virilité, l’alimentation carnée est aussi l’une des causes des inégalités d’émissions de CO2 entre les femmes et les hommes, nous apprend une étude préliminaire publiée ce mercredi par le Grantham research institute on climate change and the environment, rattaché à la London school of economics.

Les femmes émettent 26% de CO2 en moins par rapport aux hommes pour leur alimentation et leurs déplacements. L’empreinte carbone annuelle associée à ces deux secteurs s’élève en moyenne à 5,3 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (tCO2e) pour les hommes et à 3,9 tCO2e pour les femmes. Un écart principalement dû au fait que les hommes mangent plus de viande rouge et conduisent davantage, selon cette étude qui utilise des données d’enquête sur la consommation alimentaire de 2 100 Français·es et sur les habitudes de transport de 12 500 autres. Ces secteurs ont été choisis car ils représentent 50% de l’empreinte carbone des ménages, rappellent les autrices de l’étude.
Identité masculine
«Nos résultats suggèrent que les normes de genre […] jouent un rôle important dans l’empreinte carbone individuelle», a expliqué l’une des chercheuses, Ondine Berland, auprès du Guardian. Elle précise que la viande rouge et l’utilisation d’une voiture à essence – qui entraînent de fortes émissions –, sont souvent associées à l’identité masculine.
Ajoutant que des recherches supplémentaires sont nécessaires, les chercheuses françaises suggèrent que les différences entre les genres en matière d’émissions de CO2 pourraient expliquer pourquoi les femmes ont tendance à être plus préoccupées par la crise climatique. Selon elles, le coût personnel plus élevé pour les hommes pour réduire leurs émissions pourrait les inciter à éviter de se confronter à la réalité de l’urgence climatique.
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