La quotidienne

Garder la PFAS

🗞️ C'est l'article le plus lu de la semaine dernière : «L’eau potable de votre commune est-elle contaminée au CVM, ce gaz toxique et cancérogène ? Vérifiez sur notre carte de France interactive». (Re)lisez cet article à volonté en cliquant ici. Pour (re)découvrir les autres volets de notre enquête sur le sujet, c’est par là, ou .

📆 Quelle est la place des spiritualités dans les mobilisations écologistes ? Alors que les crises climatiques, la perte de biodiversité et les défis de la transition énergétique peinent à trouver des réponses à la hauteur, cette question s’impose avec force. Vert et le journal La Croix unissent leurs voix pour ouvrir le débat. Nous vous invitons à une soirée de réflexion et d’échange le mercredi 21 mai de 18h30 à 21h30 à l’Académie du Climat à Paris.

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L’eau de Brignais est polluée, la commune installe des filtres pour se protéger.


Filtres dans les écoles, comité de veille sanitaire : à Brignais, dans le Rhône, le combat exemplaire d’une commune contre les PFAS

Ça PFAS ou ça casse. Au sud de Lyon, Brignais tente de regagner du terrain sur la contamination par ces polluants éternels qui empoisonnent la région. Vert s’est rendu dans cette commune de 12 000 âmes, dont les choix pourraient inspirer d’autres collectivités.

En cette fraîche matinée de mai, le Garon est agité. De fortes pluies ont réveillé cette petite rivière chargée de PFAS , des polluants ultra-persistants dans l’environnement, présentant des risques pour la santé. Le Garon traverse la commune de Brignais (Rhône), à une dizaine de kilomètres de la vallée de la chimie, au sud de Lyon. Le quotidien de cette petite ville est perturbé depuis les révélations d’une contamination d’ampleur aux PFAS, autour des usines Arkema et Daikin.

Le Garon, qui traverse Brignais avant de rejoindre le Rhône, est pollué aux PFAS. Sa nappe fournit 80% de l’eau potable des 12 000 habitant·es de cette commune. © Lucas Martin-Brodzicki/Vert

Pour produire leurs polymères fluorés, ces groupes chimiques installés sur la plateforme industrielle d’Oullins-Pierre-Bénite ont déversé pendant des années des polluants éternels dans l’environnement. La nappe du Garon, qui fournit 80% de l’eau potable des quelque 12 000 Brignairot·es, a déjà présenté des concentrations en PFAS supérieures à la limite de qualité de 100 nanogrammes par litre (ngl/l) : 121 ng/l en janvier 2024, par exemple.

«J’ai entendu parler d’Arkema à la télé, avec Elise Lucet, mais j’ignorais que Brignais était concerné», s’étonne Isabelle. Cette retraitée est en quête de nouvelles lectures devant une boîte à livres, à quelques pas du Garon. Ses yeux s’écarquillent lorsque nous lui apprenons que la préfecture recommande de ne pas consommer les œufs issus des poulaillers d’une quinzaine de communes, dont Brignais – et ce depuis deux ans.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Lucas Martin-Brodzicki et savoir ce que Brignais a mis en place pour protéger sa population.

· Le coût du projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure (Meuse) a été revu à la hausse, et pourrait coûter au total entre 26,1 et 37,5 milliards au lieu des 25 milliards jusqu’ici envisagés. C’est ce qu’a annoncé lundi l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Ce projet, appelé Cigéo, est contesté depuis plusieurs années par les écologistes et des associations locales, pour le risque qu’il fait peser sur les générations futures : les déchets resteront hautement radioactifs pendant près de cent mille ans. - Le Parisien (AFP)

· Jeudi, les eurodéputé·es ont voté un assouplissement des règles imposées aux constructeurs automobiles en matière d'émissions de CO2. Le dispositif, adopté pour soutenir l’industrie, offre un délai aux entreprises en retard sur les objectifs et leur évite des pénalités à l'échéance du 31 décembre 2025. Il consiste à prendre en compte les émissions sur trois ans, de 2025 à 2027, au lieu d'une seule année. - France info

· Ce lundi, l’office de tourisme de Copenhague (Danemark) a annoncé proposer des récompenses aux touristes qui viennent en train et qui restent plus de quatre jours sur place. En échange de pratiques respectueuses de l’environnement, les voyageur·ses pourront notament bénéficier de repas végétariens gratuits ou de visites à tarif réduit. - Vert (AFP)

#TouchePasAuComté : polémique autour des conséquences écologiques de la production du fromage jurassien

Affaire tout un fromage. Le 24 avril dernier, l’écologue et militant anti-chasse Pierre Rigaux, invité de France inter, a pointé les effets néfastes de la production de comté sur l’environnement. Il a évoqué «les dégâts qu’elle cause aux sols et aux rivières», en raison des «déjections bovines» et a dénoncé la maltraitance animale liée à cet «élevage intensif». Depuis, c’est la course aux qualificatifs dans une partie de la sphère politique et médiatique. Dans les pages du Figaro, on parle de «Khmer vert» ; sur le plateau de CNews, c’est le terme «militant animaliste» qui a été retenu pour qualifier Pierre Rigaux ; et, sur les réseaux sociaux, le hashtag #TouchePasAuComté rassemble plusieurs centaines de commentaires. Dernier en date : celui du préfet du Jura, Pierre-Édouard Colliex. Tout en partageant l’article du Figaro, il s’est fait l’avocat du fromage : «Le comté, c’est du Jura, du goût, du calcium, des protéines… et zéro culpabilité. [...] L’interdire ? Autant interdire les couchers de soleil sur le Jura. Restons sérieux!» Pierre Rigaux, qui a aussi reçu des témoignages de soutien, a rétorqué que les Jurassiens avaient «le droit d’avoir des cours d’eau préservés».

Découvrez le premier épisode de «L’Héritage du dodo», une BD pour mieux comprendre la crise du vivant

Manchot, bouleau, dodo. La crise climatique est indissociable de la crise de la biodiversité. Pour s’y plonger, suivons la figure du dodo, cet oiseau endémique de l’île Maurice, désormais éteint. En exclusivité sur The Conversation, découvrez chaque mercredi un épisode de la BD L'Héritage du dodo (en dix parties), dont Vert a publié le premier volet. Chaque semaine, Mathieu Ughetti, illustrateur et vulgarisateur scientifique à l'Université Paris-Saclay et Franck Courchamp, directeur de recherche CNRS à l'Université Paris-Saclay, explorent la santé des écosystèmes, parlent du réchauffement climatique, de déforestation, de pollution, de surexploitation…

👉 Cliquez ici pour découvrir en intégralité le premier épisode de cette bande dessinée, et  pour lire l’épisode 2 publié par The Conversation.

Extrait de la bande dessinée publiée dans The Conversation. © The Conversation

Des oiseaux menacés qui pondent à nouveau, le plus long sentier côtier au monde : les bonnes nouvelles de la semaine

Le Vert à moitié plein. Un projet de loi étasunien pour bloquer l’élevage de poissons en mer, une étude qui révèle les bienfaits de la vie près de l’océan… et trois autres bonnes nouvelles soigneusement recueillies par Gaëtan Gabriele.

© Vert

+ Rémy Calland, Gaëtan Gabriele, Lucas Martin-Brodzicki et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.