La contamination au CVM de l’eau potable est bien connue des agences régionales de santé (ARS) depuis plusieurs décennies, mais moins du grand public. Vert vous explique tout sur ce gaz toxique dans cet article. Comme le révèle notre enquête, cette substance cancérogène libérée par les conduites en PVC des années 1960-1980 continue néanmoins de dépasser la limite réglementaire de 0,5 μg/L (microgramme par litre). Des centaines de milliers de Français·es sont ou ont été exposé·es à des doses nocives de CVM.
Cet article est le deuxième volet d’une série sur le chlorure de vinyle monomère, un gaz toxique et cancérogène présent dans de nombreuses canalisations en PVC et pourtant largement méconnu par le grand public. Une enquête en trois parties réalisée pour Vert par Hugo Coignard, Marie-Aimée Copleutre et Marti Blancho.
Afin de mesurer l’ampleur de cette pollution, nous avons analysé deux jeux de données complémentaires. D’un côté, les résultats des prélèvements effectués sur le réseau d’eau potable concernant le CVM, obtenus par Gaspard Lemaire, doctorant en science politique pour la chaire Earth de l’université d’Angers, auprès des ARS qui ont bien voulu les communiquer. De l’autre, les résultats du contrôle sanitaire de l’eau distribuée, mis à disposition par le ministère des solidarités et de la santé.
Après avoir combiné ces deux sources, il a fallu retrouver toutes les communes connectées à chaque réseau de distribution d’eau potable touché par un dépassement de la limite CVM. En fin de compte, nous avons identifié 5 506 localités avec au moins un résultat supérieur à 0,5 μg/L. Il faut bien noter qu’une même installation peut abreuver plusieurs communes et que les différents quartiers d’une même ville peuvent être connectés à des réseaux différents. Ces mesures ne concernent pas forcément l’ensemble de la commune, mais parfois seulement une partie du réseau. Enfin, si une commune n’apparaît pas sur la carte, c’est qu’aucune mesure dépasse le seuil ou qu’elle n’a pas pu être identifiée (voir méthodologie, ci-dessous).
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Notes méthodologiques
Certains résultats d’analyse sont précédés d’un signe inférieur « < ». Pour pouvoir les comparer aux autres de façon cohérente, nous avons retiré ce signe afin de garder uniquement la valeur absolue. De plus, nous n’avons gardé que les résultats strictement supérieurs à la limite règlementaire (0,5 μg/L). Toutefois, ces résultats sont sujets à «une marge d’erreur pouvant atteindre 40%, en fonction des capacités analytiques des laboratoires», rappelle Gaspard Lemaire.
Une partie des données obtenues auprès des ARS étaient dépourvues du code permettant d’identifier le réseau de distribution correspondant au prélèvement, et donc les communes concernées. Cette carte n’est donc qu’une photographie partielle de la contamination de la France au CVM. L’absence d’une commune n’indique donc pas qu’elle est épargnée par la pollution.