Cinq minutes. C’est le temps qui a été consacré à l’écologie mardi soir, dans l’émission «Emmanuel Macron – Les défis de la France», diffusée en direct sur TF1. Le président de la République a été interrogé pendant plus de deux heures sur la guerre, l’économie, la santé mentale de la jeunesse, l’insécurité ou encore le sport… et par divers interlocuteur·ices comme Sophie Binet de la CGT, Salomé Saqué, journaliste chez Blast, et même l’influenceur musculation Tibo Inshape.

Sur l’écologie, le président a été interpellé par Féris Barkat (notre entretien), co-fondateur de l’association Banlieues climat. Dans une vidéo, diffusée à la toute fin de l’émission, le militant a rappelé au président de la République l’importance d’une transition qui soit socialement juste : «Il ne faut pas rendre des pays encore plus vulnérables en leur demandant d’extraire pour nous du lithium, du cobalt», a-t-il lancé.

Une séquence tardive

Puis, il a demandé au président si le chalutage de fond, cette pratique de pêche industrielle particulièrement destructrice pour les écosystèmes marins, allait être interdite – en particulier dans les aires marines protégées. Dans ces zones, «on va mettre le holà», a tenté de rassurer Emmanuel Macron. Mais, en haute-mer, elle pourrait perdurer. Le président l’assure : «Vous n’auriez pas de coquilles Saint-Jaques ni de langoustines si les pêcheurs ne faisaient pas de chalutage en eau profonde.»

Ce mercredi, l’association Quota Climat, qui se bat pour un meilleur traitement de l’écologie dans les médias, a commenté la séquence sur ses réseaux : «Si le choix de l’intervenant démontre une volonté d’associer écologie et jeunesse, la position de la séquence reflète une première erreur d’appréciation : parler aux jeunes à un horaire aussi tardif, c’est passer à côté de son public-cible.»

L’association déplore aussi le manque de temps consacré à l’écologie dans l’émission. Une erreur «grave», qui montre une négligence, «une nouvelle fois, des enjeux environnementaux dans une émission politique d’envergure».