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🗞️ Reporters sans frontières fête ses 40 ans ce samedi à la Gaîté Lyrique à Paris (3ème). Pour l’occasion, l’ONG organise un festival gratuit avec une riche programmation, dont une table ronde sur le thème «Dire la crise écologique» – Loup Espargilière, rédacteur en chef de Vert, en sera l’un des invité·es. 👉 Découvrez le programme ici.
La COP30 est bien lancée, avec ses promesses et ses fausses bonnes idées.
Forêts en bourse, agrocarburants ou marchés carbone : la COP30 ou le sacre des «fausses solutions» ?
Belém à mourir. Quelques jours après le début du 30ème sommet mondial (COP30) sur le climat, la tournure des discussions inquiète alors que l’hôte brésilien promeut des solutions jugées inefficaces voire dangereuses, avec la bénédiction des pays riches.
Les choses avaient pourtant bien commencé lorsque, au lancement politique de la COP30 (deux jours avant l’ouverture officielle des négociations lundi), le président brésilien Lula avait appelé à une sortie «juste» et «ordonnée» des énergies fossiles, responsables de près de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais, quelques jours plus tard, «c’est déjà la douche froide», commente Fanny Petitbon, experte des négociations climatiques pour 350.org. De fait, les initiatives lancées jusqu’ici par le Brésil sont très loin de faire consensus.
Première d’entre elles : le lancement d’un fonds «innovant» pour lutter contre la déforestation des forêts tropicales, ces précieux puits de carbone et de biodiversité. Sur le papier, le Tropical forest forever facility (TFFF, pour les intimes) a le «potentiel pour aider à la protection de plus d’un milliard d’hectares de forêts tropicales dans plus de 70 pays en développement», fanfaronne la présidence brésilienne de la COP.
Mais le fonctionnement de cet «outil financier» a de quoi gêner : «L’objectif est de collecter 25 milliards de dollars [21 milliards d’euros] auprès des États et 100 milliards de dollars [86 milliards d’euros] supplémentaires auprès d’investisseurs privés, décrit Clément Hélary, chargé de campagne Forêts de Greenpeace. Cet argent sera ensuite placé sur les marchés financiers pour que les profits générés soient ensuite reversés aux pays forestiers, mais seulement après avoir d’abord rémunéré les investisseurs privés.»
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article d’Anne-Claire Poirier et découvrir les autres fausses solutions actuellement en discussion à la COP.
À Belém, un village autochtone éphémère pour peser sur la COP30 «L’«Agrizone», une vitrine décriée des géants de l’agroindustrie à deux pas de la COP301 600 lobbyistes des énergies fossiles présents à BelémLa France et neuf autres États signent la première déclaration contre la désinformation climatique
· Ce samedi, un rassemblement anniversaire des Gilets jaunes a lieu à Paris. Sept ans après, que reste-t-il de cette mobilisation ? Vert s’est rendu près de Coutances (Manche) à la rencontre de militant·es de «Bloquons tout», autre mouvement de protestation récent, qui s’inspirent des méthodes des Gilets jaunes. - Vert
· Jeudi, le Parlement européen a acté d’importants reculs sociaux et écologiques en adoptant le paquet législatif «Omnibus I». Officiellement conçu pour «simplifier» plusieurs mesures du Pacte vert européen (ce texte ambitieux pour l’écologie adopté en 2021), Omnibus affaiblit en réalité plusieurs réglementations clés. Parmi elles, la directive sur le devoir de vigilance, censée obliger les grandes entreprises à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans l’ensemble de leur chaîne de production. - Vert
· Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour transformer notre consommation énergétique, prévient l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un nouveau rapport publié mercredi. Malgré l’essor des renouvelables en 2024, «le pétrole, le gaz naturel et la consommation de charbon ont eux aussi battu des records», conduisant à une nouvelle hausse des émissions mondiales de gaz à effet de serre. - Vert
· Accord mais vain ? À l’occasion de la COP21, le 12 décembre 2015, près de 200 pays s’engageaient pour la première fois à lutter collectivement contre le réchauffement climatique en votant l’Accord de Paris. Dix ans plus tard, le monde est loin d'être tiré d'affaire même si les émissions annuelles de dioxyde de carbone (CO2) sont en voie de stabilisation. Elles n’ont augmenté que de 1,2% depuis 2015, alors qu’elles avaient progressé de 15% entre 2005 et 2014. - Vert
· On se jette, allô ? S’il est impossible de trouver un téléphone portable 100% écologique et éthique, certains produits sont plus responsables que d’autres. Éco-conception, réparabilité, reconditionnement… On vous aide à faire le tri pour choisir le smartphone le moins problématique, écologiquement et socialement. - Vert
De la marmotte et des oiseaux menacés servis dans des restaurants suisses
Y en a marmotte. Deux chefs suisses sont dans la tourmente. Le premier, Adrien Lopez, est depuis le 31 octobre sous le feu des critiques des défenseur·ses des animaux pour avoir mis à sa carte… de la «marmotte royale». En contestation, nombre d'internautes ont fait chuter la note Google de son établissement, Le Vieux-Nendaz, à une étoile. Le restaurateur, récompensé par le guide touristique Gault&Millau, se défend et affirme qu’il est tout à fait légal de chasser le petit mammifère. Depuis, le géant du numérique a supprimé les mauvaises évaluations. Quelques jours auparavant, des défenseur·ses des animaux avaient révélé que Jérémy Desbraux, chef du restaurant Maison Wenger, proposait à sa carte de la bécasse des bois et du lagopède alpin, deux espèces inscrites sur la liste rouge des oiseaux menacés en Suisse. Bien qu’il assure les chasser à l’étranger, il s’est engagé à retirer ces deux plats de son menu en 2026. - Blick
Dans ce village des Côtes-d’Armor, les habitants financent des éoliennes : «Je ne m’attendais pas à ce qu’autant d’argent soit récolté»
Le vent en groupe. Depuis mercredi, une campagne de financement participatif pour un projet de parc éolien sur la commune de Bréhand est ouvert aux habitant·es de la région Bretagne. Celle-ci était déjà ouverte aux seul·es Bréhandais·es, qui ont massivement investi. En moins de 24 heures, le 9 octobre dernier, 113 000 euros ont été récoltés. Si la campagne a rencontré un tel succès, c’est surtout grâce aux avantages financiers qu’elle offre. Un·e investisseur·se peut placer entre 10 et 15 000 euros et sera remboursé·e après trois ans, avec un taux d’intérêt fixe de 7%. Denis Carfantan est l’un des investisseurs du coin. «Je ne m’attendais pas à ce qu’autant d’argent soit récolté uniquement sur la commune», confie-t-il.
👉 Cliquez ici pour lire le reportage d'Enora Foricher dans les Côtes-d'Armor.
· Entrain peut en cacher un autre. À compter du 26 mars 2026, il sera de nouveau possible de prendre le train de nuit entre Paris et Berlin (Allemagne), a annoncé mercredi la coopérative ferroviaire belgo-néerlandaise European Sleeper. L’entreprise espère profiter du vide laissé par la SNCF, qui mettra fin à ses liaisons Paris-Berlin et Paris-Vienne (Autriche) le 13 décembre prochain, deux ans seulement après avoir relancé ces lignes. - Le Monde
· Queen bee. Une nouvelle espèce d’abeille à cornes vient d’être découverte en Australie, a indiqué mardi l’Université Curtin (Perth). Baptisée «Lucifer» – de son nom complet megachile hackeriapis lucifer –, elle a été repérée dans le vaste État d’Australie-Occidentale par la biologiste Kit Prendergast. «C’est le premier nouveau membre de ce groupe d’abeilles [les hackeriapis, NDLR] à être décrit depuis plus de 20 ans, ce qui montre combien de vie nous avons encore à découvrir», a déclaré la chercheuse dans un communiqué. - Vert (AFP)
· Chaîne d'un faux. Jeudi 7 novembre, le Conseil d'État a confirmé la sanction adressée par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) en juillet 2024 à CNews pour propos climatosceptiques, une première en France. En août 2023, l’économiste Philippe Herlin avait déclaré que «le réchauffement climatique anthropique est un mensonge, de l’ordre du complot». La chaîne est condamnée à une amende de 20 000 euros. - Vert
Podcast «Pas mes fils» : comment être mère de garçons dans un monde post-MeToo ?
Du fils à retordre. Dans «Pas mes fils», Julie Gavras envisage la potentielle violence sexiste et sexuelle de ses propres fils. Quelle serait alors sa part de responsabilité, en tant que mère ? Pour répondre à cette question, elle a sollicité des expert·es… et ses enfants. Une réflexion rare et nécessaire sur la responsabilité parentale face à la culture du viol.
👉 Cliquez ici pour lire la chronique de Coline Vigot sur ce podcast de Louie Media.
+ Rémy Calland, Enora Foricher, Clément Gousseau, Lilou Hiver, Zoé Moreau, Théo Mouraby, Antoine Poncet, Anaïs Richard, Sanaga et Coline Vigot ont contribué à ce numéro.
