C’est l’une des grandes nouveautés de la 30ème conférence mondiale (COP30) sur le climat, débutée lundi à Belém (Brésil) : la désinformation climatique y est discutée en tant qu’obstacle dans la lutte contre le changement climatique. Dès l’ouverture du sommet, le président brésilien Lula (notre portrait) a annoncé qu’il «était temps d’infliger une nouvelle défaite aux négationnistes du climat».
Il a été en partie entendu : mercredi, dix États – dont la France – ont signé la première déclaration internationale pour défendre l’intégrité de l’information liée au changement climatique. Les signataires y écrivent être «préoccupés par l’impact croissant de la désinformation» qui nuit «à l’intégrité des informations sur le changement climatique, qui réduit la compréhension du public, retarde les mesures urgentes et menace la réponse mondiale au changement climatique».

Les signataires s’engagent à appeler à déployer des cadres légaux pour lutter contre la désinformation et assurer la sécurité des journalistes, scientifiques et personnalités publiques qui travaillent sur les enjeux environnementaux. Ils soulignent également l’importance des médias «pour assurer une couverture précise et fiable», de l’éducation et de la formation sur ces sujets.
«En approuvant cette déclaration, nous réaffirmons notre responsabilité commune de veiller à ce que les sociétés du monde entier disposent des connaissances et des informations nécessaires pour agir de manière urgente et décisive face à la crise climatique», concluent-ils. Le Brésil, le Canada, le Chili, le Danemark, la Finlande, l’Allemagne, l’Espagne, la Suède, l’Uruguay et la France ont signé la déclaration. D’autres pays pourraient les rejoindre.
«C’est historique, s’est réjoui l’ONG Quota Climat. Prochaine étape : Nous demandons que l’Union européenne signe la déclaration et que la France publie un plan d’action national de lutte contre la désinformation climatique, conformément à la déclaration.»
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