La quotidienne

Lever l’encre

Chères toutes et chers tous,

🗓️ Sauvez la date ! J-7 avant la grande soirée de Vert et du musée des Arts et Métiers sur l’impact de l’Intelligence artificielle sur le climat. Au programme : une table ronde le vendredi 7 février avec Théo Alves da Costa, co-président de Data for good, Anaëlle Beignon, spécialiste des usages environnementaux du numérique et Arthur Grimonpont spécialiste de l’IA à Reporters sans frontières. Vous pouvez prendre votre place (gratuite) juste ici.


Alors que le mondial du tatouage démarre à Paris, ce salon toulousain fait de l’écologie son pari.


Encres véganes, peaux de fruits et crèmes biologiques : ce tatoueur toulousain met l’écologie au cœur de son métier

Tattoo gagné. Alors que plus de 500 tatoueur·ses investissent La Villette à Paris à l’occasion du mondial de tatouage ce vendredi, Vert a poussé les portes d’un salon toulousain qui tente d’adopter des pratiques plus écoresponsables, face à la surconsommation de plastique ou à l’usage de produits d’origine animale.

Mato enfile des gants et prépare son plan de travail. Sur la petite table recouverte d’une protection, trônent ses aiguilles et cartouches, un godet à encre – aussi appelé cap –, un rasoir et sa machine soigneusement enveloppée. «Quand le client arrivera, je protégerai le siège en fonction de la partie du corps que je dois tatouer», précise-t-il, tout en posant un film alimentaire biodégradable «trouvé au supermarché en bas de chez [lui]».

Avant de rencontrer Mato, Guillaume n’avait pas conscience de l’impact de ses tatouages : «Personne n’en parle !» © Armelle Desmaison

Dans ce salon toulousain, le plastique issu du pétrole a disparu pour faire place à des alternatives davantage «écoresponsables» et plus facilement recyclables. Une affiche à destination des client·es indique la composition du matériel jetable employé : le bio-cellophane, utilisé pour protéger le plan de travail et les machines, est élaboré à partir de fécule de maïs – tout comme les caps à encre. Les rasoirs sont composés de paille de blé et les crèmes hydratantes sont bios et véganes.

Depuis bientôt dix ans, Thomas, alias Mato, traque les solutions disponibles pour éliminer le plastique. «Au début, j’étais obligé d’importer d’Angleterre ou des États-Unis, se remémore le Toulousain, mais de plus en plus d’entreprises françaises voient le jour et vendent des produits de qualité.»

👉 Cliquez ici pour lire la suite du reportage d’Armelle Desmaison.

· Jeudi, l’Italie a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour son inaction contre la pollution liée aux déchets toxiques de la mafia napolitaine. Un territoire qui compte près de trois millions d’habitant·es au sud du pays est surnommé «la terre des feux» en raison de nombreux sites illégaux d'incinération à ciel ouvert de résidus industriels. L’environnement est contaminé par les métaux lourds, dioxines et particules fines, ce qui menace la santé des habitant·es. - Vert  (AFP)

Les pompiers éteignent un feu illégal de déchets à Afragola, près de Naples (Italie). © Gianluca Rizzi

· Jeudi encore, le tribunal administratif de Melun a suspendu pour dix mois le projet de forages pétroliers en Seine-et-Marne, le temps que la préfecture prenne des mesures pour mieux évaluer les risques de pollution. Pour Eau de Paris et plusieurs associations environnementales requérantes, les puits menacent les captages d’eau potable de 180 000 habitant·es, ainsi que la faune et la flore (notre article). Les arguments climatiques contre le projet n’ont, eux, pas été retenus par la juridiction. - France 3 Seine-et-Marne

· En Inde, le nombre de tigres a doublé en moins de vingt ans, a révélé une étude parue jeudi dans la revue Science. Selon celle-ci, les félins ont étendu leur territoire de 30% entre 2006 et 2016. Grâce à la création de zones protégées sans présence humaine et de territoires où cohabitent carnivores et habitant·es, la population de félins s’est rétablie, passant de 1 411 individus en 2006 à plus de 3 600 aujourd’hui. L’espèce était menacée par le braconnage, le trafic illégal et la raréfaction de ses proies. - Libération

©    Montage Vert/capture d'écran de BFM TV, le 1er février 2024.

Voiture bélier. Jeudi, la ministre de la transition écologique Agnès-Pannier Runacher a condamné les propos du secrétaire général de la Coordination rurale, rapportés par Le Monde. Le représentant du syndicat agricole proche de l'extrême droite a redoublé de violence à l’encontre de l’Office français de la biodiversité (OFB). Alors que les élections agricoles prennent fin ce vendredi, les tensions entre agriculteur·ices et policier·es de l’environnement ne retombent pas. Les agent·es de l’établissement public se sont mis en grève pour dénoncer les attaques répétées de la droite contre leur métier, ainsi que le manque de soutien du gouvernement. Elles et ils ont suspendu leurs activités de terrain : lutte contre le braconnage et le trafic illégal d’espèces protégées ou encore vérification du respect du bon usage des pesticides.

«Toc toc toc», une pièce de théâtre pour sensibiliser le monde de l’entreprise au dérèglement climatique

Y a du bouleau. Le spectacle, présenté récemment à Paris devant un parterre de responsables d’entreprise, a vocation à être joué devant des salarié·es, sur leur lieu de travail. Tout commence par un dialogue un brin surréaliste entre un arbre et un oiseau. Cuicui, pivert en colère, est inquiet pour l’arbre qui l’héberge, Forest, que les humains veulent ratiboiser. À la clé, «une expulsion pour Cuicui, et la guillotine pour Forest» ! Mais c’est sans compter sur la persévérance de ce volatile militant. Il décide d’attaquer en justice l’entreprise Tato, spécialisée dans la fabrique de gâteaux avec du cacao peu responsable, qui projette de couper l’arbre pour construire un parking. Avec cette comédie légère, la pièce de théâtre Toc toc toc veut semer ses graines dans le monde de l’entreprise. Conçu pour être joué devant des salarié·es sur leur lieu de travail, le spectacle est vu comme un support pour éclairer les collaboratrices et collaborateurs, et créer de la discussion.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Rémy Calland.

L’arbre Forest et Cui-Cui, le pivert en colère, font cause commune pour défendre les droits de la nature. ©  Cléone spectacle

Qui croit encore pouvoir changer le monde ? Un podcast de Louie Media explore notre rapport à la lutte

Écoute que coûte. Manifestations, désobéissance civile, sabotage ou engagement politique… Pourquoi certain·es s’engagent corps et âme pour aider les autres, lutter contre l’extrême droite ou pour limiter le réchauffement climatique ? Qu’est-ce qui pousse les militant·es à continuer à y croire (ou non), alors que certain·es ne parviennent pas à franchir le pas ? Maud de Carpentier mêle reportages, analyses d’expert·es et témoignages pour explorer ces questions dans un podcast passionnant en cinq épisodes, produit par Louie Media et soutenu par Greenpeace.

👉 Cliquez ici pour lire la chronique de Mathilde Picard.

©  Louie Media

+  Armelle Desmaison, Margot Desmons, Mathilde Picard et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.