La quotidienne

Au phyto dit, aussitôt fait

Chères toutes et chers tous,

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Impossible de se passer des pesticides, vraiment ? Les experts de l’Inrae prouvent que l’on peut cultiver autrement.


Pas d’interdiction de pesticides sans solutions ? Agriculteurs et scientifiques se sont alliés et présentent leurs alternatives

Quels phytos planque-t-on ? Des spécialistes du sujet ont travaillé pendant six ans avec des agriculteur·ices pour tester des solutions alternatives aux pesticides, dangereux pour l’environnement et la santé. Les résultats viennent d’être rendus publics et proposent des méthodes efficaces.

«Dès que l’on baisse, même de 50%, l’utilisation de pesticides, on récupère des bénéfices importants pour la biodiversité et la santé humaine», souligne d’entrée Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). L’Inrae a présenté des pistes efficaces, la semaine dernière, pour réduire drastiquement l’utilisation de produits chimiques dans les cultures.

Alysses et soucis plantés le long de cultures de tomates pour les protéger d’un parasite. Serre non chauffée d’une exploitation en bio, dans les alentours d’Avignon (Vaucluse). ©  Jérôme Lambion/GRAB

Ces molécules sont destinées à protéger les végétaux cultivés en tuant ou repoussant les espèces qui les détruisent (virus, insectes, rongeurs…). Une partie de la droite et des syndicats agricoles refuse des politiques contraignantes pour réduire leur usage voire le supprimer. Fin février, la loi d’orientation agricole a été définitivement votée par les parlementaires. Elle ancre dans la législation française le principe «pas d’interdiction de pesticides sans solutions», cher au syndicat productiviste FNSEA.

Pour trouver des solutions, les expert·es de l’Inrae et ses agent·es de développement n’ont pas attendu le vote de la loi. Elles et ils ont mené des expérimentations sur des cultures en partenariat avec des agriculteur·ices, à partir de 2017. Dans le cadre du programme Ecophyto Dephy Expe 2, financé par l’Office français de la biodiversité, les scientifiques ont voulu savoir comment produire de mêmes volumes avec moins, voire sans traitements chimiques, dans les contraintes du système agricole actuel.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de l’article de Mathilde Picard et connaître les solutions explorées par l’Inrae.

· Lundi, l’Élysée a évoqué «une première mise en service» d’un réacteur nucléaire de dernière génération EPR2 d’ici à 2038, alors que l’horizon affiché jusqu’ici était 2035. La question du financement des six réacteurs voulus par Emmanuel Macron n’est pas encore réglée, ce qui empêche le début des travaux. L’État négocie un devis avec EDF, qu’il devra faire valider par la Commission européenne, avant que le conseil d’administration d’EDF ne puisse prendre la «décision finale d’investissement». Le 14 janvier dernier, dans un rapport très critique, la Cour des comptes mettait en garde sur les risques liés aux «surcoûts de construction et les incertitudes sur la rentabilité des EPR» (notre article). - Le Monde

· Lundi encore, s’est ouvert au tribunal de Hamm (Allemagne), le procès qui oppose Saul Luciano Lliuya, un agriculteur péruvien dont la maison est menacée par la fonte des glaciers, au géant allemand de l’énergie RWE. Cet éleveur de poulets et de moutons basé à Huaraz, dans les montagnes de l’ouest du Pérou, demande à l’énergéticien de réparer les effets du changement climatique dans les Andes. RWE exploite des centrales électriques à charbon, particulièrement émettrices de gaz à effet de serre. L’audience doit durer jusqu’à mercredi. - Vert (AFP)

Saul Luciano Lliuya, en novembre 2016 à Essen (Allemagne), où se trouve le siège de RWE. © Alexander Luna/Wikimedia

· Au grand dam d’associations locales de défense de l’environnement, l’usine de chips du groupe Altho — qui détient la marque Bret’s — construit une nouvelle unité dans le Morbihan. Pour ce faire, le fabricant bénéficie d’un important soutien public, sans qu’aucune garantie ne lui soit demandée sur l’usage de produits phytosanitaires, regrette un collectif local de soutien aux victimes des pesticides. L’association Eau et rivières de Bretagne s’inquiète quant à elle de la consommation d’eau à venir, jusqu’à 350 000 mètres cubes d’eau potable chaque année. - Une enquête de Splann!

L’ombre d’une route. Mercredi dernier, la BBC révélait des images impressionnantes du chantier d’une autoroute dans la forêt amazonienne entourant la ville de Belém au Brésil, qui accueillera la conférence mondiale (COP30) sur le climat en novembre prochain. L’article, repris dans la foulée par de nombreux médias, dont Vert, précisait que l’infrastructure était destinée à faciliter la circulation durant la COP30. De la «désinformation», selon Eva Morel, cofondatrice de Quota climat, une association qui se bat pour un meilleur traitement médiatique de l’écologie. Le secrétariat de la COP30, lié à la présidence brésilienne, a publié un démenti pour préciser que «les travaux de construction de l’autoroute à Belém […] ne relèvent pas de la responsabilité du gouvernement fédéral et ne font pas partie des 33 projets d’infrastructure prévus pour la COP30». La route est bien en cours de construction, et son impact sur l’environnement n’est pas négligeable, mais Eva Morel rappelle à Vert que dire qu’«il y a une accélération du projet lié à la COP, ce n’est pas la même chose que de dire qu’il est directement causé par la COP».

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage.

53%

Bas les steaks. 53% des Français·es affirment avoir diminué leur consommation de viande au cours des trois dernières années, révèle un baromètre publié ce mardi par le Réseau action climat (RAC) et Harris interactive. Ce résultat est similaire à celui observé en 2023. Parmi les causes invoquées, on retrouve en premier le facteur économique (52%), puis les raisons sanitaires (38%) et environnementales (35%), et enfin des préoccupations pour le bien-être animal (33%). Malgré ces données, près d’un·e Français·e sur trois (30%) continue de manger de la viande quotidiennement. Enfin, six répondant·es sur dix considèrent que l’État n’agit pas suffisamment pour inciter la population à réduire sa consommation de viande - un grief récurrent depuis le premier baromètre du RAC sur le sujet, en 2021.

Face au changement climatique, faut-il changer de voiture ?

Moteur compulsif. Dans le dernier épisode du podcast du Monde Chaleur humaine, Nabil Wakim se demande si changer de véhicule est une réponse pertinente face au réchauffement climatique. «Pourquoi la voiture pose-elle autant de problèmes dans la transition ? Peut-elle être une alliée pour combattre le réchauffement climatique ?» Diane Strauss, directrice en France de l’ONG Transport & environment et membre du Haut conseil pour le climat se penche sur ces questions. Elle nous éclaire sur la responsabilité des entreprises, qui achètent le plus de voitures neuves et qui les remettent ensuite sur le marché de l’occasion. Problème : elles préfèrent encore les modèles thermiques.

© Chaleur humaine

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Gaëtan Gabriele, Antoine Poncet et Justine Prados ont contribué à ce numéro.