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Science sans conscience n’est que ruine, Donald.
«Debout pour la science» : face aux attaques répétées de Donald Trump, les chercheurs se mobilisent à travers le monde
Cas de non-science. Face aux multiples saillies de Donald Trump contre la science, une mobilisation mondiale de scientifiques aura lieu ce vendredi 7 mars. De grands rassemblements pour défendre la recherche sont prévus aux États-Unis et dans d’autres pays, dont la France.
Vagues de licenciements au sein d’organismes de recherche, censure de certains mots ou sujets (climat, inclusion, diversité…) dans des travaux scientifiques, disparition de données ou de pages dédiées à certains propos (notre article), coupes budgétaires, interruption de collaborations internationales : depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les coups pleuvent sur le monde académique.
«De nombreux chercheurs ne savent pas à quoi va ressembler leur avenir», explique à Vert Emma Courtney, doctorante en biologie au Cold spring harbor laboratory (New York, États-Unis). Face à la peur et la colère qui découlent de la situation politique, elle chapeaute un mouvement intitulé Stand up for science («Debout pour la science»). Avec quatre autres scientifiques, tous·tes en début de carrière, elle appelle à une mobilisation générale vendredi 7 mars. Une grande manifestation est prévue dans la capitale américaine, Washington D.C., tandis que des événements locaux sont attendus dans une trentaine d’États à travers le pays – et à l’international, dont en France.
L’objectif est simple : rappeler l’importance de la science et de la recherche et dénoncer l’impact des politiques de l’administration Trump. «La science est un bien commun, qui génère de grands bénéfices économiques et sociaux, et beaucoup d’espoir pour la société. Nous devrions nous battre pour la préserver, pas la détruire», martèle Emma Courtney.
Les chercheur·ses à la manœuvre se sont inspiré·es d’une mobilisation similaire en 2017, lors du premier mandat du milliardaire américain. Cette «Marche pour la science» avait alors rassemblé plus d’un million de participant·es dans quelque 600 villes du monde, mais n’avait pas réussi à s’installer dans le temps pour influencer durablement le débat public.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Justine Prados et en apprendre plus sur les actions à venir pour défendre la science.
· Ce mardi, le pire incendie de ces cinquante dernières années continue de faire rage au nord-est du Japon, après s’être déclaré le 26 février dernier. Les flammes ont déjà fait un mort et 4 000 habitant·es ont dû être évacué·es. L’année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le pays et le dérèglement climatique accroît la sécheresse et la puissance des vents qui entretiennent le feu. - Vert
· Lundi soir, la Royal Society britannique s’est réunie pour débattre de l'exclusion d’Elon Musk en raison de sa propension à diffuser des fausses informations et à s’attaquer aux financements de la recherche aux États-Unis. Cela fait 150 ans qu’un membre de la prestigieuse et plus ancienne organisation de promotion des savoirs scientifiques n’a pas été évincé. Deux chercheur·ses ont démissionné de leur poste pour inciter l'institution à exclure le milliardaire. Mais, pour l’instant, aucune décision n’a été arrêtée. - BBC
· Dans le Jura, deux entreprises, EO2 et EC Bioenergie, s’apprêtent à recevoir des aides de l’État pour ouvrir deux usines de production de granulés de bois utilisés pour le chauffage. Les services mandatés par la préfecture pour étudier ces projets ont souligné le risque de surexploitation de la forêt et émis des réserves majeures. Le préfet a malgré tout délivré un avis favorable à ce financement. Les forêts de Bourgogne-Franche-Comté sont très vulnérables au changement climatique et le taux de mortalité des arbres y a doublé depuis 2015. - Mediapart
Calottes râpées. Le courant océanique circumpolaire antarctique pourrait perdre en intensité à cause de la fonte des glaces de l’Antarctique, révèle une nouvelle étude publiée lundi. Ce courant marin très puissant - un mouvement continu de l’eau dirigé par la gravité, le vent et la densité de l’eau - joue un rôle indispensable dans la régulation du climat. «Si ce moteur tombe en panne, les conséquences pourraient être graves, notamment une plus grande variabilité du climat, avec des extrêmes plus marqués dans certaines régions, et un réchauffement planétaire accéléré en raison d’une réduction de la capacité de l’océan à agir en tant que puits de carbone», alerte Bishakhdatta Gayen, chercheur à l’université de Melbourne (Australie) et coauteur de l’étude. Le courant circumpolaire antarctique pourrait ralentir de 20% d’ici 2050 - à cause des émissions liées aux combustibles fossibles -, ce qui perturberait aussi les équilibres alimentaires et la biodiversité. - Vert (AFP)
«Zéro pollution»
Air d’autoroute. Pollution de l’air, pesticides, déchets… la Commission européenne dresse un «bilan mitigé» de ses actions pour atteindre «zéro pollution» d’ici 2050 dans l’UE, dans son rapport de suivi publié lundi. En 2021, elle s’était fixé des objectifs (très) ambitieux, regroupés sous le terme «zéro pollution», pour «réduire la pollution dans la mesure où elle ne présente plus de risque pour la santé humaine et l'environnement d'ici à 2050». Dans son point d’étape, elle considère certaines cibles sont «en bonne voie» d’être atteintes : réduire de 50% l’usage des pesticides les plus dangereux ; baisser de moitié le volume des plus gros déchets sur les plages ; limiter le nombre de décès prématurés liés à la pollution de l’air. En revanche, l’institution bruxelloise juge peu probable de réussir à abaisser de 50% le volume des déchets ménagers non recyclables. Même constat pour l’ambition de réduire de 30% le nombre de personnes exposées à des niveaux de bruit néfastes pour la santé. À noter qu’aucun objectif n’avait été fixé à propos de la pollution aux PFAS, ces polluants persistants dans l’environnement et le corps qui, pour certains, perturbent le système reproducteur des humains. - Le Monde
Monopoly, le nouveau single de Planète Boum Boum et Louisadonna
Sono polie. Monopoly, la dernière chanson de Planète Boum Boum, le collectif de militant·es qui allie musique et lutte pour l’écologie, et Louisadonna, chante les privilèges des ultra-riches avec des paroles toujours aussi drôles et engagées. Vous pourrez danser sur les sons de Planète Boum boum qui viendra mixer à la grande soirée de l’anniversaire de Vert, le jeudi 3 avril. Si vous ne vous êtes pas encore inscrit·es, c’est juste 👉 ici
+ Rémy Calland, Margot Desmons, Mathilde Picard et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.
