Chères toutes et chers tous,
📣 L’ONG Wild Legal, qui œuvre pour la reconnaissance des droits de la nature, cherche la prochaine association qui bénéficiera de son programme d’accompagnement en justice. Après L214 ou Sea Shepherd, les associations et autres collectifs de lutte locale peuvent candidater au programme d’accompagnement de juristes et avocat·es en herbe. Toutes les infos ici.
Dans cette nouvelle Assemblée nationale, des élus comptent bien faire de l'écologie leur cheval de bataille.

À Lyon, une régie publique pour refaire de l’eau un bien commun
Ça coule de source. Si l’eau est un bien commun, pourquoi en confier la gestion au privé ? Comme Paris, Rennes, Grenoble ou Nice avant elle, Lyon a repris en main la production et la distribution d’eau potable début 2023. Au-delà du symbole politique, la création d’une régie publique rime avec davantage de sobriété, de solidarité et une gestion plus démocratique qui pourrait inspirer d'autres territoires. Décryptage.
L’eau potable n’est pas une ressource comme les autres. Face aux menaces qui pèsent sur sa quantité et sa qualité, des collectivités ont décidé de la considérer pour ce qu’elle est : un bien commun. Comment ? En organisant la reprise en main de la production et la distribution du précieux liquide, depuis le milieu naturel jusqu’aux robinets. Le réseau France Eau Publique compte aujourd’hui 124 membres, comprenant des communautés de communes, comme de grandes métropoles.
C’est le cas de la Métropole de Lyon (qui regroupe 58 communes) depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, avec la création de la régie Eau publique du Grand Lyon. Une promesse de campagne de l’exécutif écologiste et de gauche arrivé à la tête de la puissante collectivité en 2020. Et ce fut un sacré bouleversement – car c’est ici qu’est née la Compagnie générale des Eaux en 1853, devenue Veolia. Le dernier contrat entre la ville et l’entreprise datait de 2015, pour un marché de 92 millions d’euros par an.

Mieux faire face aux défis environnementaux et sociaux
À Lyon, cette reprise en main publique est jugée «extrêmement positive» par Lucien Angeletti. Cet économiste retraité est l’un des quatre représentant·es élu·es de l’Assemblée des usager·es de l’eau, structure démocratique née fin 2022, dans le sillage de la régie. Il siège, en tant qu’usager et citoyen, au sein du Conseil d’administration d’Eau publique du Grand Lyon et participe à la prise de décision.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cette enquête de Lucas Martin-Brodzicki, issue de notre série Eau secours

⸱ Mardi, le gouvernement a donné son feu vert au lancement d’une plateforme flottante sur la Seine, à Paris, qui devrait accueillir des taxis volants pendant les Jeux olympiques. Bon nombre d'élu·es de la ville de Paris dénoncent un «projet absurde» et une «aberration écologique». - RFI
⸱ Samedi, un décret publié juste avant le second tour des législatives permet à EDF de commencer les travaux préparatoires pour la construction d’un premier réacteur nucléaire EPR de deuxième génération, à Penly (Seine-Maritime). L’électricien est en revanche contraint de suspendre temporairement son projet de mini-centrale Nuward, trop complexe techniquement, a révélé l’Informé. La promesse d’Emmanuel Macron d’inaugurer les premiers petits réacteurs SMR en France d’ici à 2030 est compromise. - Les Echos (abonné·es)
⸱ En Europe, l’eau potable est contaminée à grande échelle par l’acide trifluoroacétique, un polluant éternel (Pfas), selon des analyses publiées ce mercredi par PAN Europe, un réseau d’ONG qui promeut des solutions alternatives aux pesticides. La substance, non surveillée et donc non contrôlée jusqu'ici, a été retrouvée dans 94% des échantillons d’eau du robinet et dans 63% des échantillons d’eau en bouteille. À Paris, la pollution est parmi les plus élevées d'Europe. - Le Monde (abonné·es)




Les nouveaux visages de l’écologie à l’Assemblée nationale
Des verts et des plus mûrs. Si la dissolution de l’Assemblée nationale a rebattu les cartes entre les forces politiques, 70% des député·es sortant·es ont toutefois été reconduits. Parmi la centaine de nouveaux profils, au moins cinq, tous·tes issus de la gauche, devraient porter haut les couleurs de l’écologie. Vert vous les présente.
Claire Lejeune, des marches climat à l’Assemblée
Âgée de 29 ans, Claire Lejeune vient d’être élue députée La France insoumise - Nouveau Front populaire (LFI - NFP) dans la 7ème circonscription de l’Essonne. L’élue est doctorante et professeure à Sciences Po Paris et chercheuse en écologie politique, spécialisée sur la question de la planification. C’était aussi une figure des marches pour le climat organisées par la société civile à partir de 2018. Claire Lejeune a d’abord milité au sein d’Europe-Écologie les Verts en tant que secrétaire nationale des Jeunes écologistes avant de rejoindre la France insoumise au cours de la campagne présidentielle de 2022.

Benoît Biteau, le «paysan agronome»
Élu pour la première fois à l’Assemblée nationale (2è circonscription de Charente-Maritime), l’écologiste Benoît Biteau n’est pas un jeune loup de la politique pour autant puisqu’il a été eurodéputé de 2019 à 2024. Celui qui se présente comme «paysan agronome» défend l’agroécologie, des hémicycles jusqu’à son exploitation bio. Régulièrement présenté comme un successeur de José Bové, en raison notamment de sa moustache bien fournie, Benoît Biteau est la bête noire des lobbys productivistes. Les négociations européennes lui ont toutefois appris le compromis. A Bruxelles, où il siégeait dans la commission Agriculture, il a suivi des dossiers cruciaux comme la réforme de la Politique agricole commune ou la révision de la directive sur les émissions industrielles, censée encadrer l’élevage.
Dominique Voynet : à l’ancienne !
C’est un nom que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… Grande figure écolo des années 1990, Dominique Voynet fait son come back en politique, plus de 27 ans après avoir quitté les bancs de l’Assemblée. En 1997, déjà, elle avait conquis la 2è circonscription du Doubs, avant de devenir la première ministre écologiste, sous le gouvernement Jospin. Comme responsable de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, de 1997 à 2001, elle n’a pas fait que des heureux. Aujourd’hui encore, les défenseur·ses du nucléaire ne lui pardonnent ni la fermeture du prototype de surgénérateur Superphénix, ni ses manœuvres pour priver l’énergie nucléaire de financements européens.

Comment les médias parlent-ils d’écologie en Italie ?
Dans leur podcast hebdomadaire «Éveille ta ville», les journalistes poitevines Hildegard Leloué et Kelly Gourdin compilent des initiatives concrètes pour faire face à l’urgence écologique dans cinq villes européennes. Le dernier épisode sur le déni climatique et le sexisme dans les médias italiens interroge une équipe de chercheur⸱ses et de militant⸱es qui tentent d’encourager un meilleur traitement médiatique.

+ Lucas Martin-Brodzicki, Juliette Mullineaux, Sanaga, Anne-Claire Poirier et Justine Prados ont contribué à ce numéro.