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Des scientifiques foncent vers l’Arctique pour étudier les effets du réchauffement climatique.
Inauguration de la Tara Polar Station : quand la science part à la rencontre de l'ultime banquise
Baptême de glace. Cette nouvelle station scientifique de pointe vient d’être baptisée à Lorient. Dès 2026, ce bateau à la croisée des genres embarquera une dizaine de scientifiques et de marins pour mesurer l’impact du changement climatique sur l’Arctique, une zone moins souvent explorée que l’espace. Vert vous propose une visite guidée très privée à bord.
«On dirait une espèce de chapeau melon… ou un gros champignon !» Il est presque 13 heures, jeudi 24 avril, face au ponton de la Découverte à Lorient (Morbihan) et Sibylle, neuf ans, a le regard rivé sur un objet flottant non identifié. Une sorte de soucoupe volante grise et orange est amarrée là depuis onze jours. «Elle est de la même couleur que Tara !», souffle l’enfant, qui a reconnu à ses côtés la goélette éponyme, célèbre navire français destiné à la recherche scientifique – et «grande soeur» de ce «gros champignon». Dans une heure, ils seront 350 comme Sibylle et sa maman, sur le quai du Péristyle, invité·es privilégié·es d’un baptême très particulier.
Le nom de ce bateau : la Tara Polar Station, dernier-né de Tara Océan, première Fondation reconnue d’utilité publique (Frup) consacrée aux océans en France. À partir de 2026 et pendant 20 ans, cette base scientifique polaire effectuera des dérives glaciaires en Arctique, afin d’y étudier le changement climatique. Le principe : s’enserrer dans les glaces et se laisser dériver avec elles au gré des courants, à une vitesse moyenne de dix kilomètres par jour. À son bord, des marins et scientifiques (océanographes, biologistes ou encore climatologues issu·es de laboratoires français et étrangers comme le CNRS, le CEA, Takuvik ou l’University of Maine) travailleront et publieront ensemble et en open source les découvertes effectuées. Chaque mission Polaris durera 18 mois, dont 14 en dérive.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Clémence Lesacq Gosset et monter à bord de la Tara Polar Station avec les photos de Yann Castanier.
· Ce samedi, la campagne de désobéissance civile britannique Just stop oil organise sa dernière action dans le centre de Londres (Royaume-Uni). Le collectif, qui luttait pour mettre fin à la production de pétrole et de gaz, a annoncé l’arrêt de ses activités il y a un mois. En trois ans d’existence, il a bouleversé le mouvement climat grâce à ses actions polémiques et fortement médiatisées. Décryptage. - Vert
· 500 000 hectares d’écosystèmes naturels ont été détruits par le groupe Casino au Brésil entre 2018 et 2023. C'est ce qu'a révélé mercredi un nouveau rapport d’une ONG brésilienne. Pour quelle raison ? Les terres ont été converties en pâturages pour la filière de viande bovine du géant français et sa filiale locale : le Grupo Pão de Açúcar. On vous explique. - Vert
· Jeudi, Donald Trump a signé un décret destiné à ouvrir l’exploitation à grande échelle de minerais dans les fonds marins, y compris dans les eaux internationales. L’initiative doit permettre de collecter un milliard de tonnes de ces métaux rares et très utiles, notamment, à la fabrication de batteries. Une telle exploitation nuirait gravement à ces fragiles écosystèmes et aggraverait la crise climatique. - Le Monde (AFP)
La croix et la manière. Ce samedi ont lieu les obsèques du pape François, décédé lundi à 88 ans. Vert est revenu sur son pontificat, marqué par un engagement inédit pour l’écologie au travers de textes fondateurs. Une voix singulière qui a inspiré toute une génération de croyant·es et militant·es écologistes. - Vert
· Question de bon science. L’ancien président de la République François Hollande est à l’origine d’une proposition de loi visant à créer un statut de «réfugié scientifique». Une manière de faciliter l’accueil des chercheur·ses ciblé·es par les attaques de l’administration Trump. Nous l'avons rencontré. - Vert
· Forêts pas se planter. L’association Les Amis de la Terre International a alerté sur l’interdépendance des crises du climat et de la biodiversité, dans un rapport publié mardi. Elle pointe plusieurs «fausses solutions» qui aggravent l’effondrement du vivant au motif de la décarbonation de nos activités. On fait le point. - Vert
· Le pire du milieu. Il y a là où Vincent Bolloré est connu (CNews, Europe 1, JDD…), là où il gagne du terrain (dans l’édition), et là où on ne l’attend pas du tout (les magasins Relay dans les gares). Jeudi, l’ONG Attac et l’Observatoire des multinationales (ODM) ont publié un rapport sur «le système Bolloré». Retrouvez la cartographie de cet empire, qui va de la culture à la communication. - Vert
· Oise, eau de mauvais augure ? Le Syndicat des eaux d’Île-de-France teste une stratégie de pointe pour filtrer l'eau, afin que quatre millions de francilien·nes puissent boire sans ingérer de PFAS, ni de micropolluants. Une technique efficace, mais qui entraîne des rejets polluants dans la nature. On vous explique. - Vert
«À leurs yeux, nous ne sommes que des animaux» : à Roubaix, un quartier populaire en lutte contre sa disparition
Vieilles briques. Au cœur de la ville la plus pauvre de France, le quartier de l’Alma-Gare fait l’objet d’un vaste projet de réhabilitation urbaine. Face aux propositions de relogement de la mairie, un collectif d’habitant·es s’oppose à la démolition d’une partie des bâtiments et défend un projet alternatif d’écoquartier. Le porte-parole de ce collectif, Florian Vertriest, se souvient : «Au fil du temps, on s’est rendu compte que ce n’était pas qu’une lutte sociale, mais aussi une lutte écologique, l’un ne va pas sans l’autre.» Pétition, dessins d’enfants, tags et fresques sur les murs… leurs actions se sont multipliées pour alerter sur la situation de leur quartier. Avec un mot d’ordre : rénover plutôt que démolir.
👉 Cliquez ici pour lire ce reportage d’Esteban Grépinet.
L’Oréal fait livrer des produits cosmétiques à des influenceuses dans de vrais blocs de glace
La glace à Dallas. La semaine dernière, le géant français des cosmétiques a fait livrer des blocs de glace au domicile de plusieurs dizaines d’influenceur·ses, pour promouvoir sa gamme de soins antirides Revitalift. Sur Instagram et TikTok, les vidéos de ces unboxing – ouvertures de colis – fracassants se multiplient : lunettes sur le nez et marteau en main, plusieurs personnalités très suivies, dont l’ancienne Miss France Eve Gilles, se filment en train de briser la glace. Une expérience hors du commun, certes, mais à quel prix écologique ? Contacté par Vert, L’Oréal a annoncé avoir réalisé cette opération «pour mettre en avant les bénéfices “effet glass”» de sa gamme. Le groupe n’a pas détaillé davantage, mais le bilan environnemental de cette campagne laisse peu de place au doute...
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Zoé Moreau, et en savoir plus sur cette campagne d'influence.
· Prix unique. Lundi, le prix Goldman – sorte de «Nobel de l’écologie» – a été décerné à sept militant·es écologistes. Parmi les lauréat·es, l’Américaine Laurene Allen, engagée contre la pollution aux PFAS (les «polluants éternels») et la Tunisienne Semia Gharbi, opposée à l’exportation illégale de déchets. - France info
· Printemps de vivre. Dans sa dernière chronique pour Vert, à la fois poétique et politique, le mathématicien Cédric Villani explore les multiples visages du printemps. Une saison en mutation, où les floraisons précoces témoignent du réchauffement climatique, où les cortèges fleurissent autant que les cerisiers, et où l’on rêve, malgré tout, qu'elle ne s'arrête jamais. - Vert
· À tort ou à réseaux. Quand le monde de l’information rencontre celui des influenceurs, est-ce pour le meilleur ou pour le pire ? La journaliste Victoire Tuaillon, le youtubeur Gaspard G. et le créateur de contenus Gaëtan Gabriele en ont débattu à l'anniversaire de Vert, le 3 avril dernier. Des échanges à retrouver ici.
Au Kenya, deux Belges arrêtés pour trafic de fourmis
Fourmis au ban. Mercredi, deux Belges de 18 ans ont comparu devant un tribunal au Kenya, arrêtés au début du mois en possession de 5 000 fourmis vivantes. Parmi elles : des messor cephalotes – la plus grande des fourmis moissonneuses, elle peut atteindre 25 millimètres –, insérées dans 2 244 tubes à essai. Ces insectes, d’une valeur marchande estimée à environ 7 700 dollars (6 688 euros), peuvent survivre au moins deux mois dans ces contenants. Les fourmis étaient destinées au marché européen et asiatique, où nombre de collectionneur·ses se les arrachent.
+ Yann Castanier, Margot Desmons, Loup Espargilière, Clémence Lesacq Gosset, Zoé Moreau, Théo Mouraby, Zoé Neboit, Mathilde Picard, Justine Prados, Antoine Poncet, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.
