Chères toutes et chers tous,
🔌 Lancée par l’association Makesense en partenariat avec Vert, la plateforme « Paumé·es dans ma sobriété » permet de mieux comprendre le principe de sobriété et ses implications, et propose des pistes pour se mobiliser collectivement - afin de se donner de l’énergie sans en gâcher. Plus d'informations sur notre article.
💚 Cette semaine, vous avez été nombreux à faire un don à Vert ! Nous remercions chaudement Laure, Gordon, Eliott, Emilie, Arthur, Monique, Yvan, Clément, Xavier, Lou-Salomé, Pierre, Annabelle, Pauline, Anne-Lise, Mickael, Donatien, Martin, Bettina, Florent, Thierry, Barbara, Clothilde, Nadine, Elodie, Adeline, Paul-Hadrien, Hugo, Mélissa, Pierre-Étienne d'avoir ajouté leur pierre à l'édifice. Vert est encore un peu plus fort grâce à vous !
La transition énergétique est encore trop lente, et il faudra mettre le turbo pour nous épargner une fin brûlante.

La transition énergétique connaît une accélération inédite, mais gravement insuffisante
Le vert à moitié vide. À quelques jours de la conférence mondiale des Nations unies sur le climat (COP27), les expert·es se réjouissent d’entrevoir pour la première fois un pic des émissions mondiales, mais rappellent que leur diminution doit être beaucoup (beaucoup) plus radicale.
L’organisation des Nations unies (ONU) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont officialisé cette semaine deux rapports (ici et là) aux constats similaires. Ils constituent un utile point d’étape avant que les dirigeants du monde entier ne convergent vers Charm El-Cheikh (Égypte) du 6 au 18 novembre 2022 pour deux semaines au chevet du climat lors de la COP27.
Côté pile, « pour la première fois de l'histoire, les politiques en place sont suffisamment solides pour permettre un pic des combustibles fossiles au cours de la décennie », s’est réjoui le directeur exécutif de l’AIE, Faith Birol. « Les États sont en train de plier la courbe des émissions vers le bas », confirme de son côté l’ONU. L’année dernière encore, « les analyses montraient que les émissions continuaient d’augmenter après 2030 » mais ce n’est plus le cas désormais. Selon l’AIE, la crise de l’énergie largement alimentée par la guerre russo-ukrainienne a donné un coup de fouet majeur aux investissements dans les énergies renouvelables et avantagé le véhicule électrique par rapport au thermique, tout en mettant définitivement un terme à l’« ère de rapide augmentation de la demande en gaz ». Enfin, l'intensification du recours au charbon pour compenser la hausse des prix du gaz est « petite et temporaire », selon son directeur.

Côté face, « nous sommes encore loin de l'ampleur et du rythme des réductions des émissions nécessaires », prévient l’ONU. Au rythme actuel, celles-ci devraient encore augmenter de 10,6% d’ici à 2030 (par rapport à 2010) alors qu’elles doivent baisser de 45 % pour espérer maintenir le réchauffement à 1,5 °C. Si les « progrès réalisés depuis 2015 ont déjà permis de réduire de 1°C le réchauffement projeté à 2100 », celui-ci atteindra le niveau « catastrophique » d'au moins +2,5 °C sans effort supplémentaire, alertent les deux institutions. Pour l’instant, seuls 24 pays ont révisé à la hausse leurs ambitions climatiques en amont de la COP27. Même l’Union européenne n’a pas encore revu sa copie.

· La semaine dernière, la première ministre Élisabeth Borne a inauguré le Conseil national de la refondation (CNR) climat et biodiversité, une nouvelle instance de concertation sur la planification écologique avec les élu·es, les collectivités, les partenaires sociaux et le monde associatif. Une première synthèse des stratégies à mettre en œuvre dans chaque filière et territoire est attendue d’ici à la fin de l’année 2022. - Vert
· Lundi, le groupe français de minéraux industriels Imerys, soutenu par le gouvernement, a annoncé l’ouverture de la première mine de lithium sur le sol français, dans le Massif central. Le projet prévoit, à l’horizon 2027, d’extraire de quoi équiper l’équivalent de 700 000 véhicules électriques en batteries lithium-ion par an, de quoi en faire l’un des plus grands projets miniers d’Europe. - Libération
· Mardi, le gouvernement a prévenu qu’un système de lecture automatisée des plaques d'immatriculation sera mis en place pour contrôler les véhicules les plus polluants, interdits d’ici à 2025 dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Pour accompagner la mise en place de ces zones à faibles émissions (ZFE), le ministre de la transition écologique compte augmenter le bonus écologique et développer les prêts à taux zéro pour le remplacement de moteurs thermiques par de l’électrique - Les Échos
· Mercredi, Oxfam, les Amis de la Terre et Notre affaire à tous ont mis en demeure BNP Paribas de cesser ses investissements dans les énergies fossiles. Les ONG envisagent une action judiciaire contre la banque française au nom du « devoir de vigilance » des entreprises, en vue de la contraindre à rehausser ses engagements climatiques. - Vert
· Jeudi, la Commission nationale du débat public (CNDP) a ouvert le débat sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR 2 prévus par le gouvernement. Au programme : une dizaine de thèmes évoqués et des réunions organisées un peu partout en France. Chaque citoyen·ne est appelé·e à contribuer en ligne sur une plateforme ouverte jusqu’au 27 février 2023. - Les Échos

Greta tombe bien. Ah, qu’elle leur a manqué, à ces éditorialistes en manque de punchingballs écolos ! Cette semaine, l’activiste suédoise Greta Thunberg a fait son retour sur les ondes françaises alors que paraît Le grand livre du climat (2022), un ouvrage collectif qu’elle a coordonné. Un comeback médiatique après une longue diète qui a inspiré Sanaga.

· Où l’avion mis ? Bernard Arnault, le patron de LVMH, a annoncé avoir vendu son jet privé pour que ses déplacements cessent d’être affichés sur internet. Un pied de nez aux créateur·rices des comptes « I fly Bernard » (68 000 abonné·es sur Twitter) et de l’« avion de Bernard » (presque 90 000 sur Instagram), qui traçaient sur les réseaux sociaux l’impact des allers et venues du jet privé du milliardaire. - Vert
· Sort noir. Au nord de la Colombie, les habitant·es de Puerto Wilches s’opposent depuis deux ans à l’implantation de deux projets d’extraction de pétrole de schiste par fracturation hydraulique. Menaces et attentats se multiplient contre les leaders communautaires qui osent élever leur voix. Un grand reportage à découvrir sur vert.eco
· Merci patrons. Née en 2020, la Convention des entreprises pour le Climat (CEC) a remis mardi un rapport au ministre de la transition écologique Christophe Béchu, faisant le point sur plusieurs mois de travaux et les engagements des 150 firmes impliquées dans le projet. Explications à lire sur le site de Vert.

Amish meteo. « Cela vous paraît peut-être excessif, et pourtant ! » : mercredi, la présentatrice météo Évelyne Dheliat a proposé une météo un peu particulière, puisqu’il s’agit d’un bulletin d’anticipation de ce que pourrait être l’été 2050 en cas de forte canicule. En 2014, déjà, elle s’était prêtée au même exercice avec l’aide des prévisionnistes de Météo-France (carte de gauche). Entre temps, les prévisions ont bien changé, illustrant l’accélération du réchauffement climatique documentée par le groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ainsi, les spécialistes qui anticipaient en 2014 « des températures supérieures ou égales à 40 °C dans l’Hexagone » prévoient aujourd’hui des pics à 48 °C à Nîmes ou 45 °C à Bordeaux. Mais c’est dans le nord-ouest où la différence est la plus marquante, avec une dizaine de degrés d’écart - 37 °C à Brest, contre 26 °C il y a huit ans.

· Freiner des quatre fers. Dans un contexte de crise énergétique, réduire sa vitesse au volant apparaît comme une solution efficace pour le climat comme pour le porte-monnaie. Une mesure controversée qui a pourtant de multiples bénéfices. Un décryptage à lire sur vert.eco
· La CluZAD. Mardi, le tribunal administratif de Grenoble (Isère) a suspendu le projet de construction d’une retenue collinaire visant à alimenter la station de ski de la Clusaz (Haute-Savoie) - un projet largement décrié pour son impact environnemental. - Vert

J’aurais pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond : les aventures d’un pionnier de l’écologie en BD
Des vertes et des pas Muir. Dans la bande dessinée-épopée J’aurais pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond de Clément Baloup, l’autodidacte de génie John Muir délaisse les inventions industrielles pour l’appel des grands espaces. Une chronique à lire sur vert.eco

Koyaani… qui ?
Le film documentaire Koyaanisqatsi est une œuvre expérimentale parue en 1982 et devenue culte : l’alternance de séquences vidéo sans voix narrative, mais accompagnées d’une musique hypnotique en font une expérience déroutante. Un long-métrage à visionner sur la plateforme de streaming Imago, qui recense des documentaires, émissions et podcasts sur les sujets environnementaux.


+ Aurélie Delmas, Loup Espargilière,
Alban Leduc, Anne-Claire Poirier, Juliette Quef, Sanaga et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro