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La justice suspend un projet de retenue d’eau pour produire de la neige artificielle à la Clusaz

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La CluZAD. Mardi, le tribunal administratif de Grenoble (Isère) a suspendu le projet de construction d’une retenue collinaire visant à alimenter la station de ski de la Clusaz (Haute-Savoie) – un projet largement décrié pour son impact environnemental.

C’est une première victoire juridique pour les habitant·es et associations opposé·es à ce projet de lac artificiel à 1 500 mètres d’altitude. Cette retenue d’eau, qui serait la cinquième sur le territoire de la Clusaz, aurait une capacité de 148 000 mètres cube. Elle servirait, pour les deux tiers, à produire de la neige artificielle pour la station de ski, mais aussi à alimenter les réserves d’eau potable de la commune. De nombreuses associations y sont opposées en raison de son lieu d’implantation : le bois de la Colombière, à proximité d’une zone classée Natura 2000, qui abrite une cinquantaine d’espèces protégées dont le tétras lyre ou l’aigle royal.

Dans le bois de la Colombière, sur le plateau de Beauregard, une ZAD s’est formée, constituée par des militant·es d’Extinction Rebellion et des sympatisant·es, contre le projet de retenue collinaire. © Geoffrey Bire / Hans Lucas via AFP

« L’intérêt public qui découle de la réalisation d’une retenue collinaire essentiellement destinée à assurer l’enneigement artificiel de la station est insuffisant à remettre en cause l’urgence qui tient à la préservation du milieu naturel et des espèces qu’il abrite », a tranché le juge des référés, donnant raison aux cinq associations qui l’avaient saisi pour suspendre l’autorisation environnementale délivrée par la préfecture de Haute-Savoie le 20 septembre dernier.

Depuis fin septembre, des militant·es y avaient installé un campement, « la Cluzad », pour empêcher le lancement des travaux. Les occupant·es ont annoncé leur départ à la suite de la décision du juge. « Notre présence dans le bois ayant rempli sa fonction, nous plions bagage pour laisser la place au reste du vivant », a précisé le collectif la Cluzad.

France nature environnement Haute-Savoie, une des associations requérantes, a exprimé « son soulagement […] alors que les travaux étaient imminents ». Le fond du dossier devra maintenant être étudié par la justice pour aboutir à une décision définitive. Selon les informations de France 3 Auvergne Rhône-Alpes, le maire de la Clusaz, Didier Thévenet, défenseur du projet, aurait décidé de se pourvoir en cassation auprès du Conseil d’État pour contester cette ordonnance.


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