Chères toutes et chers tous,
🗞️ C'est l'article le plus lu de la semaine dernière : «Au château de Versailles, on enquête sur la chambre de Marie-Antoinette, menacée par le changement climatique». (Re)lisez-le en cliquant ici.
En Loire-Atlantique, une bactérie paralyse les oiseaux, qui n’arrivent plus à sortir le bec de l’eau.
«Elles ont pris une claque avec la chaleur» : face à la canicule, les vaches souffrent et les éleveurs cherchent à s’adapter
Lait calé. Avec les fortes chaleurs qui frappent la France depuis le 8 août, les vaches sont en stress et produisent moins de lait. Systèmes de ventilation, récupérateurs d’eau, gestion différente des troupeaux… Vert est parti en reportage dans le Doubs, dans deux fermes laitières qui tentent de s’adapter à la nouvelle donne climatique.
Comme chaque matin et chaque soir depuis qu’il a repris la ferme familiale il y a 25 ans, Michaël Dromard emmène une partie de ses 270 vaches à la traite. Le lait collecté sera ensuite emmené à la fruitière locale pour être transformé en fromage, le célèbre comté. Mais ces derniers jours, les montbéliardes ne produisent plus autant de lait : «Ça a bien baissé à partir de lundi [11 août, il y a une semaine, NDLR], on voit qu’elles ont pris un claque avec la chaleur», observe l’éleveur basé à Ouvans (Doubs).
Ce dernier nous montre le petit tableau affiché près du réservoir à lait, où sont inscrites les quantités de ce précieux liquide obtenues chaque jour : du dimanche au lundi - jour où le département du Doubs est passé en alerte orange canicule - plus de 100 litres ont été perdus (sur un total d’environ 2 500 litres par jour). Les chiffres continuent à diminuer les jours suivant, avant de se stabiliser.
Les vaches ayant la particularité de ne pas transpirer, elles évacuent moins bien la chaleur : «Elles entrent en stress quand la température dépasse les 25°C», explique Michaël Dromard. Et donc, sont moins productives : un rapport de l’Institut de l’élevage datant de 2021 souligne que la chaleur modifie le métabolisme et le comportement des vaches, conduisant à une perte de lait «loin d’être négligeable» à l’échelle d’un troupeau, ainsi qu’à des impacts sur la composition du lait ou encore sur le bien-être des animaux.
👉 Cliquez ici pour continuer à lire ce reportage d’Esteban Grépinet et découvrir comment les éleveurs s’adaptent face aux fortes chaleurs.
· Ce lundi, dans tous les pays de l’Union européenne, le règlement «batteries et déchets de batteries» entre en vigueur. Adopté en 2023 par le Parlement européen, ce texte contraint les constructeurs à rendre leurs batteries plus facilement démontables (et donc réparables), et fixe de nouvelles obligations en matière de collecte et de recyclage. Téléphones, ordinateurs, voitures électriques... En France, le nombre de batteries à recycler devrait exploser, et passer de 30 000 à 600 000 tonnes. - France info
· Ce lundi encore, les autorités espagnoles et portugaises ont annoncé le décès de deux pompiers dans les incendies qui ravagent le nord-ouest de la péninsule ibérique, faisant passer le bilan à six morts. Plusieurs milliers de soldats du feu et des avions envoyés par l’Union européenne et le Maroc sont mobilisés pour lutter contre les flammes, qui ont dévoré 70 000 hectares en Espagne ces derniers jours. Face à l’ampleur de ces incendies, le premier ministre espagnol a annoncé ce dimanche «un pacte national face à l’urgence climatique». - Libération (AFP)
· Au Pakistan, les pluies torrentielles de mousson qui touchent le nord du pays depuis jeudi ont provoqué la mort de 350 personnes, tandis que 150 sont encore portées disparues. Inondations, crues et glissements de terrain… Des villages entiers ont été emportés. Les épisodes de mousson sont de plus en plus dévastateurs chaque année au Pakistan, l’un des pays les plus vulnérables aux conséquences du réchauffement climatique. - Le Monde (AFP)
· Jeudi dernier, des dizaines d’agriculteurs se sont rendus dans un magasin de bricolage à Dijon (Côte-d’Or) pour y retirer des bouteilles d’anti-fourmis contenant de l’acétamipride, cet insecticide dont la réautorisation prévue par la loi Duplomb a été censurée par le Conseil constitutionnel. D’autres actions sont prévues à partir de mercredi dans des supermarchés du Bas-Rhin par les branches locales des syndicats majoritaires (FNSEA et Jeunes agriculteurs) pour dénoncer les importations de productions traitées avec ce pesticide dangereux pour la santé et la biodiversité. - Le Bien public
«C’est une lente agonie» : 8 000 oiseaux «crèvent» du botulisme dans les marais de Loire-Atlantique
Marais cage. C’est une scène douloureuse à regarder. «Normalement, en nous voyant arriver, cet oiseau s’envole, lâche, écœuré Isaïe Moyon Ballester, 22 ans, agent de la Fédération des chasseurs de Loire-Atlantique. Dans le parc régional de Brière (Loire-Atlantique), des milliers d’oiseaux de toutes espèces meurent du botulisme, une maladie qui les paralyse jusqu’à la mort. Depuis deux mois, les chasseurs passent leurs journées à ramasser les cadavres d’oiseaux pour essayer d’endiguer la maladie. «Il faut le faire le plus vite possible pour que la bactérie ne se propage pas, reprend Isaïe Moyon Ballester, également président de l’association locale des pêcheurs. Je n’en peux plus de voir le marais comme ça».
👉 Cliquez ici pour lire ce reportage de Simon Cheneau et comprendre pourquoi les cas de botulisme explosent cet été.
2 kilomètres
Epuisé dans ses réserves. L’éco-aventurier Noam Yaron, qui s’était lancé le défi fou de rallier Calvi à Monaco à la nage pour alerter sur la pollution de la mer Méditerranée (notre article), a été contraint de s’arrêter vendredi, à seulement deux kilomètres de l’arrivée. Après plus de 102 heures en mer et 190 kilomètres parcourus depuis son départ le 12 août, il a été sorti de l’eau par son équipe en raison de son état de santé. «Noam perdait le fil de la réalité, ne comprenait plus qu’il devait nager» ont expliqué Charlotte Fighera, responsable communication et sécurité, et Caroline Caillet, responsable projet. La quatrième nuit a été particulièrement éprouvante pour le nageur, «en raison de la fatigue, des hallucinations, du froid et des brûlures, et à cause de l’impact du sel sur le corps». Hospitalisé, Noam Yaron a confié à son équipe qu’il considérait ce défi comme une «vraie réussite». En 2024, il avait déjà tenté la traversée, mais avait dû s’arrêter bien plus tôt : après 48 heures et 103 kilomètres. - Ouest-France
Maraude sous canicule : «Les gens ne pouvaient pas rester sur le sol tellement il faisait chaud»
Maraude à la vie. La semaine dernière, Vert a suivi une maraude de la Croix-Rouge française dans Paris en plein cœur de la vague de chaleur. Distribution d’eau, recherche d’ombre, accès aux soins… l’occasion de mettre en lumière des manières d’aider les personnes les plus fragiles face à la canicule.
+ Rémy Calland, Simon Cheneau, Lisa Drian, Zoé Moreau et Théo Mouraby ont contribué à ce numéro.