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Plutôt que d’essayer de sauver sa réputation sur internet, Total ferait mieux d’arrêter ses disquettes.

Climat, superprofits… La communication calamiteuse de TotalEnergies sur les réseaux sociaux
Éco-blanchiment comme ils respirent. Depuis plusieurs mois, le groupe pétrolier français a décidé de s’en prendre à ses détracteurs sur les réseaux sociaux. Une stratégie grossière, encore employée après le dernier épisode de Cash investigation à son sujet, qui lui revient souvent au visage tel un boomerang.
Le matin même de la diffusion de l’émission Cash Investigation consacrée aux projets pétroliers de TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie, le 26 janvier dernier, le fleuron français publie un communiqué dans lequel sont retranscrites en intégralité les réponses écrites fournies aux journalistes, par «souci de transparence». Le groupe pétrolier explique que «faute de conditions acceptables pour un débat objectif, nous avons dû décliner l’interview filmée».
Le soir de la diffusion de l’enquête, TotalEnergies a préféré répondre à ses accusateur·rices avec une quarantaine de tweets façon fact-checking publiés en rafale pour tenter de minimiser les lourds impacts de son méga projet pétrolier en Ouganda et en Tanzanie, Tilenga-EACOP. Impact sur la biodiversité et les populations locales, bilan carbone sous-estimé : l’entreprise s’est défendue point par point, tout en rappelant la nécessité de ce projet et ses investissements massifs dans les énergies renouvelables. L’émission a cependant montré que le pétrolier tire toujours 92 % de ses revenus des énergies fossiles.

Déplacer le débat sur les réseaux sociaux de cette manière a-t-il permis au groupe pétrolier de s’en tirer à bon compte ? Pas vraiment, estime Emmanuel Gagnier, rédacteur en chef de Cash Investigation : «Leurs tweets n’ont généré que très peu de likes et il y a eu un effet boomerang puisque de nombreuses communautés se sont mobilisées sur les réseaux sociaux, notamment les associations environnementales». Au total, l’émission a généré près de 13 000 tweets, soit 5 000 de plus que pour le précédent Cash Investigation sur la fraude à la sécurité sociale.
Ce n’est pas la première fois que Total choisit d’adopter une communication offensive sur les réseaux sociaux. Spécialiste de l’écologie, la journaliste de Blast Paloma Moritz en a fait les frais en mai dernier, lorsqu'elle a mis en ligne une vidéo qui dénonce les dégâts irréversibles provoqués par le projet EACOP. Une semaine plus tard, un fil Twitter de Total entend «corriger plusieurs erreurs et contrevérités» de son enquête. «Finalement, ça s’est retourné contre eux. Beaucoup d’acteurs engagés en faveur du climat se sont mis à parler de ça sur les réseaux sociaux, à une époque où le sujet était encore peu connu du grand public», relate à Vert Paloma Moritz.
De sa tentative de refuge derrière les rapports du Giec à son équipe de communication dédiée au projet Tilenga-EACOP, retrouvez notre enquête sur la stratégie de Total sur les réseaux sociaux en intégralité ici

· Début février, un train transportant des matières toxiques a déraillé et pris feu dans l’Ohio (Etats-Unis). Ce jeudi, les autorités ont assuré que l’eau n’était pas contaminée et ont permis aux habitant·es évacué·es de retrouver leur domicile. La population craint toujours une catastrophe environnementale et sanitaire. - Libération
· Une grande partie de la France subit un épisode de pollution de l’air, favorisé par des vents faibles et des températures basses, depuis le week-end dernier. De nombreuses villes ont vu leurs seuils d’alerte aux particules fines être dépassés. - Vert
· Après des mesures de restriction inefficaces, le S-métolachlore, l'un des pesticides les plus utilisés en France, devrait être interdit à la vente, a révélé l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) à France info ce mercredi. Cet herbicide, notamment utilisé pour la culture de maïs, risque de contaminer les eaux souterraines par des «concentrations estimées supérieures à la limite de qualité fixée par la législation européenne».
· En visite à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG) mercredi, la secrétaire d’État à l’écologie, Bérangère Couillard, a annoncé la création d’un groupe de travail pour accroître la lutte contre le commerce illégal de viande et d’animaux sauvages à destination de la France. En vingt minutes passées au point de contrôle, plus de 60 kilos de viande de brousse illégale ont été saisis. - Vert
· Les États ont plus que jamais subventionné la consommation des énergies fossiles en 2022, a estimé l'Agence internationale de l'énergie (AIE) jeudi. Plus de 1000 milliards de dollars ont été débloqués en soutien aux entreprises et aux consommateurs, soit deux fois plus d’argent que l’année précédente, «un signe inquiétant pour la transition énergétique», déplore l’agence. - BFMTV (AFP)


· Zbeul de lynx. Réintroduit en France dans les années 1970, le lynx boréal pourrait de nouveau disparaître dans les trente années à venir à cause de la consanguinité, d’après une étude publiée lundi dans la revue Frontiers in conservation science. Les chercheur·ses ont pointé la «diversité génétique extrêmement basse» de ces grands félins tachetés, qui sont actuellement entre 120 et 150 sur le territoire français.
· Réactions en chaîne. À la stupéfaction générale, le gouvernement a dévoilé la semaine dernière un projet de fusion-dissolution de plusieurs organismes d’expertise et de contrôle du nucléaire. Il vante l’accélération des procédures, mais certain·es s’inquiètent de la possible mise au pas du secteur. Décryptage sur vert.eco
· Déni climatique : tweet un programme. Alors que le dérèglement climatique s’intensifie, une étude du CNRS montre que Twitter héberge des comptes climato-sceptiques de plus en plus nombreux. Les scientifiques ont notamment diagnostiqué une bascule au niveau mondial à partir de juillet 2022, avec une forte inflation des discours remettant en cause le consensus scientifique sur le climat. - Vert
· A vracadabra. Entre le «février zéro plastique» et «le mois du vrac» en mars, les consommateur·ices sont appelé·es à acheter des produits sans emballages. Et à raison. Celui-ci permet de réduire drastiquement les déchets, à condition de réutiliser ses contenants. Notre décryptage pour le Vert du faux est à lire juste ici

Dégouttée. Lundi, la France a battu son record de sécheresse hivernale avec moins de 1 mm de précipitations quotidiennes depuis le 21 janvier, selon Météo France. Le précédent record datait de l’hiver 1989. Après une sécheresse intense et des rationnements d’eau en juillet et en août derniers, les signaux d’alerte se multiplient et font craindre un été 2023 qui pourrait, lui aussi, se révéler très sec. Le niveau des nappes phréatiques, au plus bas, inquiète particulièrement. Celles-ci doivent se remplir de novembre à mars. «Si elles ne se rechargent pas, le risque de sécheresse est accru», a confié l’agrométéorologue Serge Zaka à France info.

· Au charbon pour le climat. La semaine dernière, la ministre de l’environnement australienne, Tanya Plibersek, a mis un stop à un projet controversé de mine de charbon à quelques kilomètres de la Grande barrière de corail, dans l’État du Queensland - une première. Une décision motivée par «les impacts environnementaux négatifs [qui] sont simplement trop importants». - Vert
· Pleins gaz. Après avoir déchiré les États-Unis, le débat sur l’interdiction des gazinières - mauvaises pour la santé et le climat - s’invite en Europe. Et si vous preniez de l’avance en troquant votre cuisinière au gaz pour un appareil électrique ? - Vert
· Jade or. De plus en plus de commerçant·es proposent de réinventer le traditionnel cadeau de la Saint-Valentin en troquant les bijoux neufs contre de la seconde main. Du luxe aux produits plus populaires, offrir du déjà porté pour réduire son empreinte et sa facture n’est plus inavouable. - Vert

Ecolo mon cul : l’ingénieux manuel pour décrypter nos objets du quotidien
Limites publicitaires. Face au «bullshit écologique», l’ingénieur Pierre Rouvière et l’écrivain Barnabé Crespin-Pommier signent un manuel de vulgarisation très rigoureux et drôle, qui relie le caddie aux crises écologiques. Une chronique à lire ici

Le prix du train en France décortiqué par France 5
Se faire railler. Dans un documentaire de la série Sur le front, le journaliste Hugo Clément ausculte les tarifs des billets de trains français. Pourquoi ce mode de transport particulièrement peu polluant est-il de plus en plus cher dans l’Hexagone, alors que l’Espagne ou l’Allemagne testent des formules gratuites ou illimitées ?

+ Loup Espargilière, Aurélie Delmas, Anne-Claire Poirier, Lou-Eve Popper, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro