Chauffage, voitures et pesticides détériorent la qualité de l’air de nombreuses agglomérations depuis ce week-end. Favorisé par des vents faibles, cet épisode de pollution pourrait durer jusqu’en milieu de semaine.
Avec 23 villes classées en rouge « mauvais » et dix villes en jaune « dégradé », la carte de la pollution de l’air établie par la fédération des associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (Atmo France) fait apparaître une vague de pollution de l’air sur toute la France ce lundi 13 février. Les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte D’azur et Bourgogne-Franche-Comté sont particulièrement touchées.
Plusieurs préfectures ont mis en place des mesures pour réduire la quantité de particules fines en suspension dans l’air. Seules les voitures avec des vignettes Crit’Air 0, 1, 2 ou 3 peuvent rouler dans la ZFE (zone à faibles émissions) de la métropole de Lyon. Dans la Loire, le brûlage des résidus agricoles et les compétitions mécaniques sont interdits. En Île-de-France, l’utilisation des cheminées au bois, aussi bien d’appoint que d’agrément, a été également prohibée ce week-end. Enfin, en Gironde, en Ille-et-Vilaine, Île-de-France, en Sarthe, dans l’Oise ou encore dans l’Aisne, il a été décidé d’abaisser la vitesse de circulation sur les routes principales, généralement de 20 km/h.

Le chauffage au bois mis en cause
Ces mesures d’«urgence» sont mise en place de manière automatique lorsque la concentration aux particules fines dépassent les seuils réglementaires. Selon Atmo France, chargé de surveiller cet indice, l’épisode de pollution actuel est lié à la baisse des températures qui entraine une augmentation des émissions liées au chauffage, particulièrement au bois. La faiblesse du vent accentue également le phénomène, empêchant les microparticules présentes dans l’air de se disperser. «Les polluants vont continuer à s’accumuler et il n’est pas attendu d’amélioration très significative avant le milieu de la semaine», indique Atmo France.
En fonction des particules considérées, des conditions météorologiques ou des dispositions des villes, les sources de pollution n’ont pas les mêmes proportions. Le chauffage et le transport routier constituent les principaux émetteurs de particules fines, et sont principalement ciblés par les mesures d’urgence. L’industrie, l’incinération des végétaux ainsi que l’épandage agricole de pesticides contribuent également à dégrader de façon importante la qualité de l’air. La pollution atmosphérique est responsable de près de 40 000 décès chaque année, chez les personnes de 30 ans et plus, selon un rapport de Santé publique France. En octobre dernier, l’État avait été condamné par le Conseil d’État à une amende de 20 millions d’euros pour le dépassement répété des seuils de pollution à Paris, Lyon et Marseille.
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