La pollution de l’air tue près de 9 millions de personnes par an

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Le vent mau­vais qui nous emporte. Un décès sur cinq dans le monde est lié à la pol­lu­tion de l’air, qui fait près de 100 000 morts par an en France. 

En 2018, 8,7 mil­lions de per­son­nes seraient mortes de la pol­lu­tion atmo­sphérique, soit deux fois plus que les chiffres de l’Or­gan­i­sa­tion mon­di­ale de la san­té (4,2 mil­lions). C’est l’ef­farant con­stat d’une étude, pilotée par l’u­ni­ver­sité améri­caine de Har­vard et pub­liée mar­di dans la revue Envi­ron­men­tal research. 

Pour arriv­er à ce chiffre, les auteur•rice•s ont misé sur un sys­tème de mod­éli­sa­tion 3D, plus fin que les tra­di­tion­nelles obser­va­tions satel­lites, leur per­me­t­tant de recon­stituer les trans­ferts de pol­lu­tion dans l’atmosphère en temps réel, racon­te le Monde. Incluse dans leur tra­vail, une méta-analyse (l’é­tude de nom­breuses études) a aus­si per­mis de met­tre à jour le total de décès. Les sci­en­tifiques se sont intéressé•e•s aux morts liées à la pol­lu­tion aux par­tic­ules fines PM 2,5 (d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres) pro­duites par les seules éner­gies fos­siles : cen­trales ther­miques, voitures, paque­bots, etc. Ces par­tic­ules, qui pénètrent pro­fondé­ment les voies res­pi­ra­toires, causent de nom­breuses mal­adies pul­monaires et car­dio­vas­cu­laires. 

Embouteil­lages à Pékin. 2,4 mil­lions de per­son­nes sont mortes de la pol­lu­tion de l’air en Chine en 2018 © Safia Osman

En 2016, San­té pub­lic France avait cal­culé que la pol­lu­tion de l’air entraî­nait la mort pré­maturée de 48 000 Français•es par an ; 67 000, selon une étude pub­liée en mars 2019 dans l’Eu­ro­pean heart jour­nal ; la nou­velle étude estime à 97 242 le nom­bre de décès liés à la pol­lu­tion de l’air en France. 

Le total de morts dues aux par­tic­ules fines serait supérieur à celui du tabac et de la malar­ia réu­nis, d’après les sci­en­tifiques. Sans cette pol­lu­tion fos­sile, l’e­spérance de vie moyenne sur Terre s’al­longerait de plus d’un an, et les coûts économiques et san­i­taires seraient réduits de quelque 2 400 mil­liards d’eu­ros.