Chères toutes, chers tous,
📅 Samedi 18 novembre, Vert fera escale à Nantes pour la nouvelle étape du «Climat Libé Tour» sur le thème «réinventer notre manière d’habiter nos terres». Nous y animerons la rencontre «Construire : faut-il laisser béton ?» qui aura lieu de 15h à 17h à l’Hôtel du Département de Loire-Atlantique. Toutes les infos pratiques juste ici.
Fini les menaces de dissolution, il serait peut-être temps de réfléchir à de vraies solutions.

La dissolution des Soulèvements de la Terre est définitivement annulée par le Conseil d’État, mais «ce n’est pas un chèque en blanc»
Faire Terre ? Les Soulèvements de la Terre se félicitent du jugement du Conseil d’État qui vient annuler leur dissolution, mais cette décision reste un avertissement pour le mouvement.
Malgré la pluie battante, ce sont des sourires et des visages enjoués qui illuminent la place du Palais Royal, face au Conseil d’État, en plein cœur de Paris, ce jeudi après-midi. Plusieurs dizaines de personnes ont bravé la météo pour célébrer la dernière décision de la plus haute juridiction française : l’annulation définitive du décret de dissolution prononcé en juin par Gérald Darmanin à l’encontre des Soulèvements de la Terre.
Ce décret avait été temporairement suspendu par le Conseil d’État en août. Puis, une audience pour étudier le fond de l’affaire s’était tenue le 27 octobre dernier (Vert y était). À cette occasion, le rapporteur public, magistrat chargé de proposer ses conclusions après avoir étudié le dossier, avait plaidé pour la dissolution du mouvement écologiste.
«La justice a rendu son verdict : nous ne sommes pas des écoterroristes !, s’enthousiasme l’activiste Camille Étienne. Les Soulèvements ne cesseront pas».

Dans sa décision, le Conseil d’État a écarté l’accusation de «provocation à la violence envers les personnes», qui était notamment reprochée au mouvement depuis la mobilisation contre les méga-bassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en mars dernier.
En revanche, il considère que les Soulèvements de la Terre ont incité «à des agissements violents à l’encontre des biens», en ayant relayé et légitimé des dégradations matérielles ou des actions de sabotages – ce que les Soulèvements contestent. Cependant, la dissolution ne constituait pas une réponse «adaptée, nécessaire et proportionnée […] à la date à laquelle a été pris le décret attaqué», estime le Conseil d’État. Un élément important, qui sous-entend que le jugement pourrait très bien être différent si jamais la dissolution du mouvement était un jour remise sur le tapis.
«Cette décision n’est pas un chèque en blanc pour l’avenir, c’est même un avertissement», souligne auprès de Vert Arnaud Gossement, avocat spécialisé en droit de l’environnement.
Les Soulèvements, pour qui la décision constitue «un sérieux revers» pour le gouvernement, appellent d’ores et déjà à amplifier la lutte pour défendre «la terre, l’eau et les communs». Une vaste mobilisation contre l’entreprise Lafarge et «le monde du béton» est déjà annoncée du 9 au 12 décembre.

· Réuni·es cette semaine à Paris pour le One polar summit, les plus grand·es spécialistes de la cryosphère étaient venu·es proposer leurs recommandations aux gouvernements afin de mieux comprendre les zones glaciaires terrestres. Alors que l’Antarctique et l’Arctique se réchauffent respectivement deux et quatre fois plus vite que le reste du monde, leur rôle dans la régulation du climat est grandement perturbé. La fonte des calottes glaciaires participe à la hausse du niveau marin global qui entraînera le déplacement de millions de personnes. - Vert
· Mardi, le tribunal administratif de Strasbourg a suspendu l’autorisation de stockage de 42 000 tonnes de déchets dangereux pour une durée illimitée à Stocamine (Haut-Rhin). Cette décision prise en référé (une décision d'urgence) s’appuie notamment sur le principe de solidarité entre générations, qui rappelle que «les choix destinés à répondre aux besoins du présent ne doivent pas compromettre la capacité des générations futures et des autres peuples à satisfaire leurs propres besoins». - Reporterre
· Le risque de coupures électriques cet hiver s’éloigne, a rassuré RTE, le gestionnaire du réseau d’électricité, dans une note parue mercredi. Les conditions d’approvisionnement électrique sont bien plus favorables que l’année dernière grâce à la baisse durable de la consommation des Français·es depuis un an à cause de l’envolée des prix de l’énergie, la plus grande disponibilité du parc nucléaire et le développement des énergies renouvelables - notamment des parcs éoliens en mer. - Libération
· Les États prévoient de produire deux fois trop de combustibles fossiles en 2030 pour contenir le réchauffement climatique sous 1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle, selon un rapport des Nations Unies et de différents organismes de recherche publié mercredi. La production de charbon serait 460% supérieure à celle fixée par l’accord de Paris, 29% pour la production de pétrole et 82% de gaz. - Le Monde
· Vendredi, l’Australie a annoncé offrir l’asile climatique aux 11 000 habitant·es de l’archipel de Tuvalu, en Polynésie, menacé·es par la hausse du niveau des océans qui submergent leurs îles. Le pays promet des droits spéciaux pour permettre à la population tuvalaise de s’installer et travailler, ainsi qu’une aide (financière, logistique) en cas de catastrophe naturelle ou de pandémie par exemple. Les Tuvalu devraient être inhabitables d'ici à 80 ans. - France info (AFP)



«Nous pouvons affirmer avec une quasi-certitude que 2023 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée.»
- Samantha Burgess, directrice adjointe du service de Copernicus
Ce n’était pas qu’une impression. Le mois d’octobre 2023 fut le plus chaud jamais mesuré par les scientifiques à l’échelle mondiale, d’après le dernier bulletin mensuel de Copernicus, le service européen de surveillance de la planète. L’écart à la normale planétaire est saisissant et inédit : +0,85°C par rapport à un mois d’octobre moyen de la période 1991-2020. C’est 0,4°C de plus que le précédent mois d’octobre le plus chaud (2019). Par ailleurs, la température moyenne de la surface de la mer a atteint 20,79°C, la plus élevée jamais enregistrée pour un mois d’octobre, ajoute Copernicus. Poussées par le phénomène El Niño (notre article), qui n’atteint pourtant pas les sommets connus en 2015, les températures continuent de crever le plafond mois après mois. Pour l’heure, l’année 2023 dépasse de 1,43°C la température moyenne de l’ère préindustrielle (milieu du 19ème siècle), qui sert de référence pour mesurer le réchauffement climatique. Plus d'infos à lire sur le site de Vert.


· Caisse qu'on fait ? Il faut réduire la taille des véhicules électriques et «dé-SUViser la voiture française» pour ne pas nous retrouver en pénurie de métaux critiques (cuivre, lithium, nickel) essentiels à la transition énergétique, alerte le WWF dans un rapport paru ce jeudi. L’association suggère notamment au gouvernement d’instaurer un malus sur le poids des véhicules et de réserver le bonus écologique aux voitures pesant moins de 1,6 tonne, contre 2,4 actuellement. - Sud-Ouest (AFP)
· Label affaire. À côté du label bio, présent en France depuis les années 1980, les appellations, certifications et mentions se sont multipliées pour rendre plus attractifs les produits alimentaires. Comment s’y retrouver ? On fait le point dans notre nouvel épisode du Vert du faux, à lire juste ici
· C'est critique. Censée sécuriser l’approvisionnement de l’Europe en matériaux essentiels à la transition énergétique, la future loi européenne sur les matières premières critiques (CRMA) va encourager l’extractivisme, y compris au profit d’industries très problématiques, alertent l’Observatoire des multinationales et Corporate Europe Observatory dans leur enquête diffusée mardi. - Vert
· Sel histoire ! Les activités humaines perturbent le cycle terrestre du sel et engendrent un phénomène de salinisation de l’eau douce qui présente un risque pour les ressources mondiales, selon un article publié dans Nature. Selon les auteur·rices, ces perturbations pourraient toucher la production alimentaire et énergétique, la qualité de l’air, la santé humaine et le fonctionnement actuel des infrastructures. - Sud-Ouest

Salon de la Greentech : à la rencontre de ces entrepreneurs qui «innovent» pour le climat
En tech de solutions. Le salon Meet’up Greentech à la Station F (Paris), le rendez-vous des start-up et des petites et moyennes entreprises «au service du climat», a eu lieu à la Station F (Paris) mardi et mercredi. Reportage dans ce temple de la start-up nation où se mêlent les grands noms de la tech et de plus petits entrepreneurs, mais où on a aussi conscience que l'innovation «n'est pas un but en soi», à lire sur vert.eco


· Dur à coudre. Officiellement lancé mardi, le bonus réparation pour les vêtements et chaussures permet aux citoyen·nes d’avoir accès à une aide entre 6 euros et 25 euros (selon le produit) dans les boutiques labellisées par l’éco-organisme Refashion. L’objectif du gouvernement est d’augmenter de 35% le nombre de réparations d’ici 2028 par rapport à 2019. Ce dispositif ne demande aucune démarche supplémentaire aux client·es, qui peuvent bénéficier d’autant d’aides qu’elles ou ils souhaitent. - Ouest-France
· Éteins la nuit. Entré en vigueur lundi, un décret vise à rendre plus efficaces les sanctions pour non-extinction des publicités lumineuses, enseignes et vitrines, entre 1h et 6h du matin. Le texte vise à accélérer l’application des sanctions en évitant le passage par le juge : la contravention de 1 500 euros (3 000 en cas de récidive) prévue pour non-extinction pourra être appliquée de la manière forfaitaire par les agent·es de police. - Vert
· On n’surfait pas. Le président polynésien Moetai Brotherson a affirmé mardi qu’il songeait à déplacer l’épreuve de surf des Jeux olympiques de Paris 2024. Pour l’heure, il est prévu que la compétition se tienne dans le lagon de Teahupoo, où le projet de construction d’une tour d’arbitrage a fait naître une forte contestation car elle menacerait le récif corallien, selon les opposant·es (notre article).
· Traité de tous les noms. Dans la nuit de jeudi à vendredi, après de longues heures de négociations à Bruxelles, la Commission, le Parlement et le Conseil européens ont trouvé un accord sur la loi de la restauration de la nature. Présenté en juin dernier, ce texte prévoit la restauration de 20% des terres et des mers de l’UE d'ici à 2030.

Des nouvelles de 2043 pour changer le présent
Faites tourner l'utopie. Les éditions La mer salée signent un superbe recueil de nouvelles en provenance de l’année 2043, intitulé Les Utopiennes, signées par une trentaine d’autrices et auteurs. Dans un extrait publié sur Vert, l’éditrice Sandrine Roudaut plaide pour des récits qui dépeignent un monde alternatif afin de retrouver foi en l’humanité et en notre capacité à vivre sans détruire les écosystèmes.
👉 Découvrez l’extrait sur vert.eco

Près d’un Français sur deux est plus ou moins climatosceptique
C’est chaud. Selon la dernière enquête «Fractures françaises», 57% seulement de la population est au clair avec le consensus sur le changement climatique. Loup Espargilière vous explique les enjeux derrière ce chiffre dans la dernière vidéo en collaboration avec Konbini.

+ Alexandre Carré, Loup Espargilière, Jennifer Gallé, Juliette Mullineaux, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro