L’écart aux normales de saison a atteint un niveau inédit le mois dernier, signe d’une année hors normes, révèle Copernicus, le service européen de surveillance de la planète.
Ce n’était pas qu’une impression. Le mois d’octobre 2023 fut le plus chaud jamais mesuré par les scientifiques à l’échelle mondiale, d’après le dernier bulletin mensuel de Copernicus – le quatrième le plus torride en Europe. L’écart à la normale planétaire est saisissant et inédit : +0,85°C par rapport à un mois d’octobre moyen de la période 1991-2020. C’est 0,4°C de plus que le précédent mois d’octobre le plus chaud (2019).

Par ailleurs, la température moyenne de la surface de la mer a atteint 20,79°C, la plus élevée jamais enregistrée pour un mois d’octobre, ajoute Copernicus.
Poussées par le phénomène El Niño (notre article), qui n’atteint pourtant pas les sommets connus en 2015, les températures continuent de crever le plafond mois après mois. Pour l’heure, l’année 2023 dépasse de 1,43°C la température moyenne de l’ère préindustrielle (milieu du 19ème siècle), qui sert de référence pour mesurer le réchauffement climatique.
«Nous pouvons affirmer avec une quasi-certitude que 2023 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée», explique Samantha Burgess, directrice adjointe du service de Copernicus en charge du climat.

Dans le cadre de l’Accord de Paris signé en 2015, la quasi-totalité des pays du globe se sont promis de ne pas dépasser un réchauffement de 1,5°C afin d’éviter certains des pires effets de la crise climatique. Une marque symbolique qui devrait être franchie pendant au moins l’une des cinq prochaines années. Il en faudra plusieurs à ces niveaux de température pour considérer que le climat s’est réchauffé de 1,5°C.
Selon Samantha Burgess, à l’approche de la 28ème conférence de l’ONU (COP28) sur le climat, qui s’ouvre à la fin du mois à Dubaï (Emirats Arabes Unis), «le sentiment d’urgence d’une action climatique ambitieuse […] n’a jamais été aussi fort».
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