Dans l'actu

La planète vient d’endurer les trois mois les plus torrides depuis 120 000 ans

  • Par

Sueur de vivre. L’été qui se ter­mine a été le plus chaud jamais mesuré, et l’année 2023 pour­rait bat­tre d’autres records, prévient l’observatoire européen du cli­mat Coper­ni­cus.

La fièvre cli­ma­tique a atteint de nou­veaux som­mets cet été, à tel point que les relevés satel­li­taires tout juste offi­cial­isés par Coper­ni­cus n’ont aucun équiv­a­lent con­nu. «Les trois mois que nous venons de vivre sont les plus chauds depuis env­i­ron 120 000 ans, c’est-à-dire depuis le début de l’histoire de l’humanité», a ain­si con­fié Saman­tha Burgess, cheffe adjointe du ser­vice change­ment cli­ma­tique de Coper­ni­cus, auprès de l’AFP. Elle rap­pelle que «les tem­péra­tures con­tin­ueront d’augmenter tant que nous n’aurons pas fer­mé le robi­net des émis­sions».

Les mois de juil­let et août sont respec­tive­ment les deux mois les plus chauds de toute l’histoire. Ils fran­chissent le seuil haute­ment sym­bol­ique de 1,5°C au dessus des tem­péra­tures pré-indus­trielles. © C3S/ECMWF, tra­duc­tion par Vert

Au cours de l’été 2023, la tem­péra­ture plané­taire a atteint le niveau record de 16,77°C en moyenne. Si ce chiffre peut paraître abstrait, cela s’est traduit locale­ment par des extrêmes de tem­péra­tures : les 50°C ont ain­si été fran­chis aux États-Unis, en Chine, en Iran, en Irak ou encore en Afrique du sud. Ces chaleurs de plomb se sont par­fois éternisées comme à Phoenix (USA) où le mer­cure a dépassé les 43°C pen­dant 31 jours d’affilé.

Tem­péra­tures moyennes glob­ales enreg­istrées en août par rap­port aux niveaux pré-indus­triels. © C3S/ECMWF, tra­duc­tion par Vert

Les écosys­tèmes ter­restres ne sont pas les seuls à avoir suf­fo­qué. Les océans qui, absorbent 90 % de la chaleur en excès, ont étouf­fé sous plusieurs épisodes de canicules marines. Au mois d’août, la tem­péra­ture moyenne marine a atteint la tem­péra­ture record de 20,98°C et les seuils relevés ont quo­ti­di­en­nement dépassé le précé­dent record datant de mars 2016.

À ce rythme, l’année 2023 pour­rait devenir la plus chaude de l’histoire. Sur les huit pre­miers mois de 2023, le record est tou­jours détenu par 2016 mais à 0,01°C près. «L’écart pour­rait se combler dans les prochains mois car les derniers mois de 2016 étaient rel­a­tive­ment froids tan­dis que la fin 2023 devrait rester chaude, notam­ment sous l’effet d’El Niño», pré­cise Coper­ni­cus.

«L’effondrement cli­ma­tique a com­mencé», a réa­gi mer­cre­di le secré­taire général des Nations unies, Anto­nio Guter­res. Une for­mu­la­tion choc dont il est désor­mais cou­tu­mi­er, mais qui une fois de plus, n’a pas obtenu le reten­tisse­ment mérité.