Sueur de vivre. L’été qui se termine a été le plus chaud jamais mesuré, et l’année 2023 pourrait battre d’autres records, prévient l’observatoire européen du climat Copernicus.
La fièvre climatique a atteint de nouveaux sommets cet été, à tel point que les relevés satellitaires tout juste officialisés par Copernicus n’ont aucun équivalent connu. «Les trois mois que nous venons de vivre sont les plus chauds depuis environ 120 000 ans, c’est-à-dire depuis le début de l’histoire de l’humanité», a ainsi confié Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique de Copernicus, auprès de l’AFP. Elle rappelle que «les températures continueront d’augmenter tant que nous n’aurons pas fermé le robinet des émissions».

Au cours de l’été 2023, la température planétaire a atteint le niveau record de 16,77°C en moyenne. Si ce chiffre peut paraître abstrait, cela s’est traduit localement par des extrêmes de températures : les 50°C ont ainsi été franchis aux États-Unis, en Chine, en Iran, en Irak ou encore en Afrique du sud. Ces chaleurs de plomb se sont parfois éternisées comme à Phoenix (USA) où le mercure a dépassé les 43°C pendant 31 jours d’affilé.

Les écosystèmes terrestres ne sont pas les seuls à avoir suffoqué. Les océans qui, absorbent 90 % de la chaleur en excès, ont étouffé sous plusieurs épisodes de canicules marines. Au mois d’août, la température moyenne marine a atteint la température record de 20,98°C et les seuils relevés ont quotidiennement dépassé le précédent record datant de mars 2016.
À ce rythme, l’année 2023 pourrait devenir la plus chaude de l’histoire. Sur les huit premiers mois de 2023, le record est toujours détenu par 2016 mais à 0,01°C près. «L’écart pourrait se combler dans les prochains mois car les derniers mois de 2016 étaient relativement froids tandis que la fin 2023 devrait rester chaude, notamment sous l’effet d’El Niño», précise Copernicus.
«L’effondrement climatique a commencé», a réagi mercredi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Une formulation choc dont il est désormais coutumier, mais qui une fois de plus, n’a pas obtenu le retentissement mérité.