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Alors que l’Espagne sort d’une vague de chaleur historique, en Suisse, on refroidit la montagne pour sauver un téléphérique.
«Les bateaux ont encerclé Ali et ils l’ont attrapé» : dans le sud du Liban, les pêcheurs sous la menace permanente de l’armée israélienne
Dans le sud du Liban, les artisans de la mer sont harcelés par l’armée israélienne depuis le début de la guerre en octobre 2023. Malgré un cessez-le-feu intervenu un an plus tard, les pêcheurs sont toujours ciblés et pour certains, comme Ali Fneich, enlevés en mer. Reportage.
En ce matin d’août, le vent chaud fait trembler les branches de l’olivier qui trône sur la place de Maaroub (Sud-Liban). De là part une ruelle menant à un magasin de pêche, façade blanche et bleue ornée d’une photo de pêcheur. C’est ici, à 35 kilomètres de la côte, qu’Ali Fneich a ouvert sa boutique, il y a dix ans, pour compléter ses revenus de la mer. Mais ce jeudi, la porte est close : Ali Fneich a été enlevé par l’armée israélienne quand il était en mer, le 4 juin dernier. «Bienvenue, je vous ouvre», lance d’une voix lasse, Hussein Fneich, le frère d’Ali.
Le gaillard s’assoit derrière le comptoir froid sur lequel apparaît l’image d’Ali Fneich tout sourire, deux larges poissons en mains. «Ali est pêcheur depuis 15 ans : c’est son occupation et son moyen de vivre…», explique d’emblée Hussein Fneich, avec une pointe de fierté. Ali, 35 ans et père de cinq enfants, naviguait depuis toujours à Naqoura, à la frontière avec Israël, zone réputée pour ses poissons. Mais en octobre 2023, la guerre entre le Hezbollah et Israël éclate. Comme d’autres pêcheurs, Ali déplace son bateau vers Tyr, plus au nord.
En novembre 2024, après plus de 4 000 mort·es, 16 000 blessé·es et près de 2 millions de déplacé·es, un cessez-le-feu entre en vigueur. Malgré les menaces persistantes de l’armée israélienne, Ali Fneich, comme des centaines d’autres pêcheurs, décide de reprendre la mer après des mois de disette. «Ceux qui travaillent pour leurs familles n’ont peur de rien, explique son petit frère. Il y a un risque avec Israël, mais le besoin de nourrir ses enfants est plus grand que la peur ou que la mort.»
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage au Liban d’Amélie David, accompagné des photographies de Clotilde Bigot.
· La vague de chaleur qui a frappé l'Espagne pendant 16 jours et a pris fin le 18 août a été «la plus chaude jamais enregistrée en Espagne depuis au moins 1950», a annoncé ce dimanche l'Agence météorologique nationale (Aemet) sur les réseaux sociaux. Des températures moyennes supérieures de 4,6 degrés à celles d'une vague de chaleur normale ont été mesurées. Ces conditions extrêmes ont favorisé les incendies sans précédent qui ravagent la péninsule ibérique. - Vert (AFP)
· La cheffe des député·es insoumis·es Mathilde Panot a annoncé dimanche son intention de déposer une proposition de loi pour abroger la loi Duplomb lors de la prochaine niche parlementaire dédiée son groupe, le 27 novembre. Adoptée début juillet avec le soutien du bloc présidentiel, des Républicains et de l’extrême droite, cette loi – censée assouplir les contraintes pesant sur les agriculteur·ices – été partiellement censurée par le Conseil constitutionnel, puis promulguée début août. Malgré cette censure, «il ne reste que des horreurs dans cette loi», a dénoncé Mathilde Panot. - Libération (AFP)
· Au Brésil, le moratoire qui interdisait depuis 2006 la commercialisation de soja issu de terres déforestées d’Amazonie a été suspendu le 19 août. Ce moratoire constituait selon les industriels du secteur «un accord anticoncurrentiel» qui «nuisait à l’exportation» de la légumineuse. La coordinatrice de campagne chez Greenpeace Brésil a dénoncé «le résultat de pressions rétrogrades du secteur agro-industriel qui menacent près de deux décennies d’avancées». - Le Monde
Pour faire face au réchauffement climatique, une station de ski refroidit artificiellement la montagne
Le fond de l’air effraie. Saint-Moritz, ses montagnes grandioses, ses 350 kilomètres de pistes de ski… et son congélateur géant. Face au réchauffement climatique, la station de ski suisse a installé un système de refroidissement artificiel pour sécuriser l’arrivée de son téléphérique. Situés dans la roche au sommet du Piz Nair et ses 3 056 mètres d’altitude, seize thermosiphons doivent stabiliser le terrain en limitant la fonte du permafrost – le sol gelé en profondeur. Longs de 15 mètres chacun, ces grands tubes retirent de la chaleur dans la terre grâce à un système de mouvement naturel de fluides. Cette installation de géo-ingénierie est «une première en Europe», selon la Radio télévision suisse. «C’est certainement une réponse technique pour les situations où l'on a déjà une infrastructure qui est construite, estime auprès de RFI le chercheur Ludovic Ravinel. En revanche, il ne faudrait pas que cela conduise à construire en haute montagne pour des raisons touristiques sur des terrains qui sont aujourd'hui instables». - Vert
Dans «Le défenseur des arbres», Thomas Brail se raconte dans un récit graphique exaltant pour ados grimpeurs
Arbre à raccourcis. Le grimpeur-militant Thomas Brail livre un «manuel d’engagement pour la génération future», à mettre entre les mains des ados grimpeuses et grimpeurs invétéré·es. Dans un récit graphique haletant publié chez Actes Sud jeunesse, il raconte l’histoire de Jules, un adolescent amoureux des arbres, qui ne supporte pas que l’on s’attaque à eux. En choisissant le prénom de son fils pour camper le personnage, le fondateur du Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA) livre en fait sa propre histoire. Celle d’un adolescent qui, lorsqu’il voit les platanes centenaires de sa commune tronçonnés sous ses yeux, grimpe en pleine nuit sur un arbre encore épargné pour empêcher sa coupe. La naissance d’un «écureuil», du nom que se donnent les activistes qui montent dans les arbres.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cette chronique de Rémy Calland.
Aussi fou que cela puisse paraître, certaines plantes kiffent le feu : la chronique de Ta mère nature
Bégonia pas l’feu. Chaque été, des milliers d’arbres perdent la vie pendant la saison des incendies. D’autres résistent au passage des flammes, voire s’en délectent : ce sont les pyrophytes. Eucalyptus, cistes, pin d’Alep… Dans sa chronique pour Vert, Ophélie Damblé – alias Ta Mère Nature sur Instagram – vous présente ces rebelles de la nature qui ne tremblent pas face à la moindre étincelle.
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+ Clotilde Bigot, Ophélie Damblé, Amélie David, Esteban Grépinet, Zoé Moreau et Sanaga ont contribué à ce numéro.