La vague de chaleur qui a frappé l’Espagne pendant 16 jours et a pris fin le 18 août a été «la plus chaude jamais enregistrée en Espagne depuis au moins 1950», a annoncé l’Agence météorologique nationale (Aemet) sur les réseaux sociaux ce dimanche.
Selon des données provisoires, cette vague de chaleur a dépassé celle de juillet 2022, avec des températures supérieures de 4,6 degrés à celles d’une vague de chaleur normale. Lors de la précédente vague de chaleur record de 2022, cet écart de température était de 4,5° Celsius, a précisé l’Aemet.
Depuis 1975, 77 vagues de chaleur ont été enregistrées en Espagne, dont six présentaient une anomalie de 4 degrés ou plus. Sur ces dernières, cinq se sont produites depuis 2019 (juin 2019, juillet 2022, août 2021, août 2023 et août 2025), ce qui témoigne de l’aggravation de ces phénomènes.
Plus d’un millier de victimes
Selon les estimations de l’Institut de santé Carlos III (ISCIII), 1 149 décès peuvent être attribués à la vague de chaleur du mois d’août. Le système MoMo (Monitoring de la mortalité) de cet institut étudie les variations de la mortalité quotidienne générale par rapport à ce qui serait attendu selon les séries historiques. Il intègre ensuite des facteurs comme les températures communiquées par l’Aemet.
Le système ne peut établir un lien de causalité absolu entre les décès enregistrés et les conditions climatiques, mais ces chiffres constituent la meilleure estimation du nombre de décès pour lesquels la vague de chaleur pourrait avoir été le facteur déterminant. En juillet – mois également marqué par une autre vague de chaleur – MoMo avait déjà attribué environ 1 060 décès à la chaleur, soit une augmentation de plus de 50 % par rapport à juillet 2024.
La vague de chaleur a favorisé les énormes incendies de forêt qui ravagent encore l’Espagne et le Portugal, faisant huit mort·es, quatre dans chaque pays. En Espagne, 350 000 hectares ont brûlé au cours des deux dernières semaines et plus de 400 000 depuis le début de l’année, tandis qu’au Portugal, 60 000 hectares sont partis en fumée, portant à 278 000 hectares la surface brûlée depuis le début de l’année (notre article). La baisse des températures pourrait améliorer la situation. La fin «se rapproche», a déclaré samedi la directrice générale de la protection civile à la télévision publique espagnole.
Depuis le début de l’année, les incendies ont brûlé plus d’un million d’hectares en Europe, un record. Jeudi à la mi-journée, le bilan atteignait 1 015 731 hectares ravagés – une superficie plus grande que la Corse – alors que le précédent record, comptabilisé sur l’ensemble de l’année 2017, était de 988 524 hectares.
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