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Pesticides, devoir de vigilance, voitures thermiques : l’Europe continue de mettre à mal les politiques écologiques.

Omnibus : la Commission européenne propose d’autoriser certains pesticides sans limite de temps
Épandre ou à laisser. Publié mardi, le paquet «Omnibus» sur la santé et l’alimentation prévoit de modifier en profondeur le système d’évaluation européen des produits phytosanitaires. Si le texte a été édulcoré par rapport à sa précédente version, il reste largement décrié par les associations de défense de l’environnement.
Mardi, à Strasbourg, le commissaire hongrois Olivér Várhelyi a présenté son nouveau plan pour l’Europe : le paquet législatif «Omnibus» consacré à la sécurité alimentaire. Tout comme les précédents, ce dixième du nom est un paquet législatif destiné à amender des textes existants. Officiellement conçu pour «réduire les charges réglementaires inutiles», ce texte marque la réforme la plus profonde du cadre européen de régulation des pesticides depuis la directive de 2009. Sous couvert de «simplification», l’Omnibus prévoit notamment un assouplissement des procédures d’autorisation des produits phytosanitaires avant leur mise sur le marché.

Aujourd’hui, chaque substance fait l’objet d’une autorisation de mise sur le marché limitée dans le temps, généralement de dix à quinze ans. À l’issue de cette période, les industriels doivent déposer une nouvelle demande, accompagnée des données scientifiques les plus récentes. Ces dossiers sont examinés par les agences sanitaires européennes, dont l’avis sert ensuite de base aux autorités nationales pour autoriser, ou non, la commercialisation des produits concernés.
Le texte propose de rompre avec ce principe de réévaluation systématique et périodique des substances actives par l’Europe, en instaurant des autorisations de mise sur le marché valables sans limite de durée. Des renouvellements et des réévaluations ciblées pourront toujours être effectués après autorisation, mais «uniquement lorsqu’il existe des raisons scientifiques de le faire», détaille la Commission européenne.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Zoé Moreau.

· Mardi, les institutions européennes ont décidément multiplié les reculs environnementaux. Au Parlement européen, droite et extrême droite ont définitivement adopté le premier Omnibus, un paquet législatif détricotant le devoir de vigilance des entreprises européennes ainsi que plusieurs normes environnementales. Pendant ce temps, la Commission européenne a proposé de renoncer à une mesure environnementale phare, l’interdiction de vente des voitures thermiques neuves après 2035. - Vert
· Selon un rapport publié ce mercredi par l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la demande mondiale de charbon en 2025 devrait battre un record et atteindre 8,85 milliards de tonnes, soit une hausse de 0,5% par rapport à 2024. L’AIE prévoit néanmoins une diminution de la consommation à horizon 2030, sous l'effet d'une «concurrence croissante avec d'autres sources d'électricité». - France 24 (AFP)
· Plus d’une centaine de nouvelles espèces jusque-là inconnues ont été découvertes dans les îles du sud de la Guadeloupe lors d’une expédition menée en 2024, ont fait savoir les équipes scientifiques concernées mardi. Parmi les animaux observés, on trouve notamment un scorpion, un coléoptère et des vers marins. - Le Monde (AFP)



«Nous ne sommes pas des punching-balls» : le cri d’alerte des vétérinaires chargés d’abattre les bovins atteints de dermatose nodulaire
Vétos se resserrent. Les mobilisations contre l'abattage systématique des troupeaux infectés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) se poursuivent dans tout le pays, avec plusieurs autoroutes et axes ferroviaires bloqués ce mercredi matin. La veille, la ministre de l'agriculture, Annie Genevard, a annoncé une accélération de la vaccination dans le Sud-Ouest, avec 750 000 bovins concernés dans les «semaines qui viennent». Mardi encore, la profession vétérinaire – qui assure la vaccination, la surveillance mais aussi l'éventuelle euthanasie des troupeaux – a pris la parole pour dénoncer les attaques dont elle est victime ces derniers jours : insultes, menaces de mort… «Cette agressivité est inacceptable, nous ne sommes pas des punching-balls», déplore David Quint, président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (Snvel).
👉 Cliquez ici pour en savoir plus sur le cri d'alerte des vétérinaires.


Municipales 2026 : face à la désindustrialisation, Argentan se rêve en ville-modèle de la transition écologique
Dur comme vert. Autrefois fleuron industriel de l’Orne, la ville d’Argentan s’est muée en pépinière de projets écologiques. Depuis six ans, les initiatives se multiplient : école «éco-responsable», fabriquée en partie en paille, maraîchage bio pour les cantines, projets d’énergies renouvelables, corridor écologique pour protéger les rives de l’Orne… Le maire sortant et président de l’intercommunalité Terres d’Argentan, le socialiste Frédéric Leveillé, assure : «Nous ne sommes pas des écolos “ploum-ploum” qui vivent sur un nuage avec des petits oiseaux et des petites fleurs.» À quelques mois des élections municipales, ce virage écologique fait grincer quelques dents. Karim Houllier, qui siège dans l’opposition, met en garde contre «un risque de diktat de l’écologie, comme à Lyon». Selon lui, ce virage vert pourrait «faire fuir les entreprises».
👉 Cliquez ici pour lire ce reportage de Clément Gousseau à Argentan.


Dans «Le chant des forêts», le naturaliste Vincent Munier rend un hommage fantastique à ses Vosges natales
Forestier calme. Quatre ans après le succès de La panthère des neiges, le célèbre photographe Vincent Munier fait son retour dans les salles ce mercredi avec un nouveau documentaire animalier dédié aux forêts des Vosges, dans le nord-est de la France : Le chant des forêts. Une aventure familiale au plus près du monde sauvage, portée par des images à couper le souffle.
👉 Cliquez ici pour lire la chronique d’Esteban Grépinet sur ce film en forme d’héritage destiné aux prochaines générations.


+Rémy Calland, Clément Gousseau, Esteban Grépinet, Lilou Hiver, Anne-Claire Poirier et ont contribué à ce numéro.
