Chères toutes et chers tous,
🏆 La Charte pour un journalisme à la hauteur de l'urgence écologique et Vert, pour l'avoir initiée, font partie des quatre nommé·es au Grand prix du journalisme Michèle Léridon des Assises internationales du journalisme de Tours. Celles-ci se tiendront du 27 mars au 1er avril.
Les majors pétrolières encaissent et taillent le climat en pièces.

Les résultats exceptionnels des pétroliers ravivent la question de la répartition des richesses
Panne décence. Tirés par la hausse des prix du gaz et du pétrole, les bénéfices des cinq plus grandes majors pétrolières (BP, Chevron, ExxonMobil, Shell et TotalEnergies) ont dépassé les 150 milliards de dollars (142,8 milliards d’euros) en 2022 - un niveau inédit.
Mercredi, la compagnie française TotalEnergies a annoncé des bénéfices de 20,5 milliards de dollars (environ 19,1 milliards d’euros) au cours de l’année 2022, soit 28% de plus qu’en 2021. Son résultat «net ajusté», qui n’exclut pas les évènements exceptionnels (ici, les provisions de pertes liées à la guerre en Ukraine et à la présence de l’entreprise en Russie), atteint 36,2 milliards de dollars (33,7 milliards d’euros), soit le double de l’année précédente.

En réaction, des activistes des Amis de la Terre et d’Alternatiba Paris ont aspergé de peinture rouge la façade du siège de TotalEnergies à la Défense (Hauts-de-Seine) dans la matinée pour dénoncer l’indécence de ces profits. Sur des banderoles, les militant·es ont brandi le message suivant : «Superprofits : vous encaissez, nous subissons». Dans un entretien au Parisien le même jour, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, qui continue de réfuter l’usage du terme «superprofits» s’est dit ouvert à de nouvelles mesures de rabais à la pompe si les prix de l’essence continuent de grimper. En 2022, ces ristournes ont coûté 550 millions d’euros à l’entreprise, qui a tout de même fait 350 millions d’euros de bénéfices rien que sur le sol français.
Les résultats exceptionnels de TotalEnergies nourrissent le débat mondial sur la répartition des richesses alors que les majors profitent largement de la crise de l’énergie, au détriment des citoyen·nes. Une situation qui ravive aussi les critiques grandissantes de la société civile vis-à-vis de leurs activités extrêmement polluantes. Mardi, le président des États-Unis Joe Biden a dénoncé les bénéfices «scandaleux» des compagnies pétrolières lors de son discours annuel sur l’état de l’Union devant le Parlement américain. La semaine dernière, il avait déjà critiqué l’inégale répartition des profits d’ExxonMobil (55,7 milliards de dollars ou 51,1 milliards d’euros) et demandé à «Big Oil» («les grands pétroliers») d’enfin «faire leur part».

· Dans le sud-est de la Turquie et en Syrie, épicentres des deux tremblements de terre survenus lundi matin, les dégâts sont considérables et le bilan fait état de plus de 21 000 morts. En raison de l’épidémie de choléra qui touche les zones syriennes tenues par les rebelles, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute désormais une crise sanitaire majeure, qui causerait encore plus de dommages que le séisme. - RFI
· Mercredi, plus d’un millier d’agriculteur·ices ont manifesté en tracteur à Paris pour dénoncer les interdictions de pesticides, notamment celle des néonicotinoïdes utilisés pour prévenir la jaunisse des betteraves (Vert). Après sa rencontre avec la Confédération générale des planteurs de betteraves, le ministre de l’agriculture aurait promis une «indemnisation totale» en cas de perte de rendements liée au virus. - Le Monde
· Jeudi, les député·es du Rassemblement national et des Républicains ont saisi le Conseil constitutionnel pour contester la loi d’accélération des énergies renouvelables, officiellement adoptée deux jours plus tôt. Les parlementaires considèrent que le texte génère notamment une «rupture d’égalité» entre les producteurs d’énergies renouvelables et les autres énergéticiens. Cette saisine suspend le délai de promulgation de la loi alors que le Conseil constitutionnel a désormais un mois pour statuer. - La Croix (AFP)
· Jeudi encore, le Canada a annoncé un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins dans ses eaux domestiques à l’occasion d’un sommet sur les aires marines protégées. Les ministres des Ressources naturelles et des Pêches et des océans ont aussi appelé à la mise en place d’un cadre international robuste sur la question pour éviter de graves préjudices environnementaux. - The Narwhal



· Précaires du temps. Quand revient le froid, les habitant·es de « passoires thermiques » adoptent des combines pour rester au chaud. En attendant qu’un jour leur logement soit mieux isolé, ces précaires énergétiques deviennent des pros du « système D ». Rencontres à travers l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine. - Vert
· La démène. Signataire de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, le média L’ADN a remporté un appel d’offre lancé par… TotalEnergies. Pouvant atteindre jusqu’à 400 000€, le deal prévoyait de dédier une équipe entière à cette mission de conseil en communication et de création de contenus, révèle une enquête d’Arrêt sur images parue ce lundi. Face à la fronde des salarié·es, la direction a été contrainte de faire machine arrière.
· Bayer de rien. Attaqué en justice pour sa mise sur le marché de pesticides depuis un an, le gouvernement va peut-être pouvoir compter sur l’aide de Bayer-Monsanto, un des plus gros producteurs de pesticides au monde. La demande d’intervention du groupe Bayer doit encore être validée par le juge. - Vert
· Persiste et consigne. Le débat sur la consigne des bouteilles en plastique fait son retour en France où l’on vante le taux de recyclage des pays qui l’ont adoptée. Mais la consigne des contenants plastiques est-elle une bonne idée pour l’environnement ? Décryptage à lire sur vert.eco

«Il faut arrêter les forages et changer de mode de fonctionnement, et que Shell paye enfin pour les dommages qu’ils ont causés»
Tout fioul camp. Depuis dix jours, des activistes de Greenpeace occupent un navire transportant une plateforme qui viendra agrandir un champ pétrogazier de Shell en mer du Nord, entre l’Écosse et la Norvège. Quatre militant·es ont grimpé à bord du bateau en route mardi dernier, rejoint·es par deux autres, dont le Français Pascal Havez, ce lundi. Elles et ils condamnent les profits indécents de la compagnie pétrolière et ses investissements dans de nouvelles exploitations d’énergies fossiles. De son côté, l’entreprise a dénoncé une action qui entraîne des risques de sécurité pour un navire en pleine mer. Dans un entretien à Vert, Pascal Havez raconte les dessous de cette action et les motivations de leur occupation.

· Jeudi, une centaine de mesures a été présentée par les 150 délégué·es du «Grand défi», une assemblée du monde économique tirée au sort. Objectif ? Inciter les entreprises à se mettre au diapason de l’urgence écologique. - Vert
· Raisons de retraite. Le recul de l’âge de départ à la retraite pourrait affaiblir la lutte contre le dérèglement climatique, car le tissu associatif de l’écologie vit en partie grâce au concours de nombreux·ses retraité·es. Comme Françoise Blandel, 72 ans, qui consacre tout son temps à la défense de l’environnement dans le Tarn. Son portrait est à lire sur vert.eco
· Caisse qu'on est bien. Porté par des aides exceptionnelles en réponse à l’augmentation des prix à la pompe, le covoiturage est en plein boom en ce début d’année. Malgré cet engouement, il reste un réflexe minoritaire pour les déplacements domicile-travail. Tour d’horizon des applications et incitations pour sauter le pas. - Vert

«Pour une écologie qui rassemble, créons des Maisons de l’écologie culturelle !»
Les auteurs du Manifeste pour une écologie culturelle plaident pour la création de lieux d'éducation populaire et de rassemblement par-delà les clivages, qui permettraient de faire advenir une société écologique. Une tribune à retrouver en intégralité sur vert.eco

Vincent Bolloré et les marioles de Blast
Les Marioles de l’info. Le média indépendant Blast a lancé une campagne pour financer un tout nouveau projet : les Marioles. Un programme vidéo de marionnettes, qui caricature l’actualité en reprenant les codes des défunts «Guignols de l’info». Au menu du deuxième épisode, Vincent Bolloré, président du groupe qui détient Canal +, se rend au confessionnal pour se repentir de ses pêchés.

+ Loup Espargilière, Lou-Ève Popper, Justine Prados, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro