Apporter demain

Entre l’envolée des prix à la pompe et les primes, c’est l’occasion de se mettre au covoiturage du quotidien

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Porté par des aides exceptionnelles en réponse à l’augmentation des prix à la pompe, le covoiturage est en plein boom en ce début d’année. Malgré cet engouement, il reste un réflexe minoritaire pour les déplacements domicile-travail. Tour d’horizon des applications et incitations pour sauter le pas.

En janvier 2023, elles ont enregistré quatre à six fois plus de nouvelles inscriptions par rapport à l’année dernière ; les plateformes de covoiturage du quotidien n’ont jamais connu un tel dynamisme et observent même des hausses de 25 à 50% à la veille de chaque jour de grève. Malgré cet emballement, plus de la majorité des déplacements domicile-travail restent auto-solistes – avec une seule personne par voiture. D’ici à 2027, le gouvernement prévoit de tripler le nombre de trajets partagés au quotidien et ainsi éviter l’équivalent de 1% des émissions de gaz à effet de serre annuelles de la France – soit 4,5 millions de tonnes de CO2.

En plus de réduire nos émissions, le covoiturage permet d’améliorer la qualité de l’air, de résorber la congestion, de fluidifier le stationnement et d’améliorer la convivialité des trajets du quotidien. « On voit que c’est surtout utilisé par les personnes qui n’ont pas le choix de prendre la voiture, là où les transports en commun sont peu présents », précise Nicolas Michaux, porte-parole de Blablacar Daily. Pour les automobilistes, la motivation première reste les économies réalisées. Covoiturer chaque jour avec un·e voisin·e ou collègue pour se rendre à un lieu de travail situé à 30 kilomètres de chez soi permet d’économiser près de 2 000 euros par an, selon le gouvernement. Le tout, pour « un détour moyen de 3 minutes par trajet », précise Nicolas Michaux.

Une aide de 100 euros pour se lancer

Depuis le 1er janvier, chaque nouvelle inscription donne droit à une aide sans conditions de 25 euros, puis une seconde de 75 euros après la réalisation de dix trajets. Celles-ci sont versées directement par les plateformes. Une mesure qui a permis de multiplier par quatre les nouvelles inscriptions, selon trois plateformes interrogées par Vert, et motive souvent les utilisateur·ices à « continuer au-delà des dix trajets après avoir constaté les économies réalisées », explique-t-on du côté de Blablacar Daily. Ces incitations financières ont par exemple poussé Guillaume Stamm à s’inscrire sur Klaxit avec un collègue il y a deux semaines pour ses trajets quotidiens entre Metz et la ville de Luxembourg. « C’est très simple, il suffit de remplir une déclaration sur l’honneur et de cocher qu’il s’agit bien d’un trajet de moins de 80 km », raconte-t-il à Vert, en présentant fièrement sa facture d’essence divisée par deux. « Le seul inconvénient, c’est qu’il faut bien valider au moment du départ et que les GPS de tous les covoitureurs soient activés pour valider le trajet ».

Les trajets partagés peuvent aussi être pris en charge par l’employeur via le forfait mobilités durables (FMD). Une compensation cumulable avec la prime du gouvernement et le remboursement des titres de transport en commun. Enfin, il existe de nombreuses incitations locales en fonction des agglomérations. Du trajet gratuit pour les utilisateurs de la carte Navigo en Ile-de-France, aux 2€ offert pour chaque passager à Montbéliard, toutes les initiatives sont répertoriées sur cette carte.

Choisir la plateforme adaptée

Les nombreuses aides des collectivités ont permis de développer une offre foisonnante de plateformes qui facilitent le covoiturage du quotidien. Pour se démarquer, les plus importantes proposent récompenses, bons d’achats ou parrainages. Mais pour choisir, mieux vaut se porter sur celles qui sont éligibles à la prime du gouvernement et qui présentent des partenariats avec les acteurs locaux.

À côté des plateformes classiques, certaines se présentent comme des facilitatrices d’auto-stop (comme Rezopouce), quand d’autres se fondent sur l’entraide, en n’utilisant ni messagerie, ni règlement à distance (comme La Roue Verte). Enfin, certaines applications fonctionnent comme des lignes de bus, où les conducteurs peuvent récupérer des passagers à des arrêts situés sur leur route – c’est le cas d’Ecov).

Attention toutefois à ne pas être trop gourmand : si un conducteur réalise un bénéfice via le covoiturage, le trajet sera considéré comme une activité professionnelle et ne pourra donc pas être couvert par l’assurance responsabilité civile classique.

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