La quotidienne

Poubelle la vie

Chères toutes et chers tous,

🗞️ C'est l'article le plus lu de la semaine dernière : «Pompages illégaux, mares remblayées, abattages d’arbres… le chantier de l’A69 collectionne les irrégularités». (Re)lisez cette enquête de Zoé Moreau en cliquant ici.


La Méditerranée comptera bientôt autant de plastiques que de poissons ; à Marseille, chercheurs et militants cherchent la solution.


«L’une des mers les plus polluées au monde» : près de Marseille, le Rhône transforme la Méditerranée en cimetière pour déchets plastiques

L’amer à boire. Dans cette mer, d’ici à 2050, les déchets plastiques pourraient y être aussi nombreux que les poissons. Si la cité phocéenne est le symbole de cette pollution, elle n’en est pas la seule responsable. Pour comprendre, Vert a enquêté en remontant les flots du Rhône. Voici le premier épisode, à Marseille, de notre série en trois volets «Méditerranée, le syndrome du fleuve plastique».

La Méditerranée est une mer malade. Chaque année, 229 000 tonnes de plastiques y sont déversées, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature. Une catastrophe qui n’est pas le fruit d’un hasard. En Europe, les fleuves charrient chaque jour des tonnes de déchets. Parmi eux, le Rhône, qui se jette dans la Méditerranée, est un vecteur majeur de la pollution de masse de cette mer. Symboles de la surconsommation et de la surproduction de plastique à l’échelle mondiale, ses déchets ne restent pas bloqués en Suisse, près de sa source, ni autour de Lyon (Rhône), qu’il traverse.

Marseille, deuxième ville française, est une porte d’entrée vers la Méditerranée… et un cimetière sous-marin pour déchets plastiques. © Clément Gousseau/Vert

Au large des côtes de Marseille (Bouches-du-Rhône), le soleil décline à l’horizon, en ce début de soirée d’août. Dans l’anse de la fausse monnaie, pittoresque calanque du 7ème arrondissement, une dizaine de plongeur·ses se jettent à l’eau. Ces bénévoles de l’association environnementale Mer veille traquent le plastique. Marseille, près d’un million d’habitant·es et deuxième ville de France, est la porte d’entrée d’un cimetière sous-marin pour déchets.

Car la Méditerranée, mer presque fermée qui s’étend du détroit de Gibraltar à celui des Dardanelles, bordant les côtes du sud de l’Europe, du nord de l’Afrique et de l’ouest de l’Asie, est devenue «l’une des mers les plus polluées par le plastique au monde», selon François Galgani, spécialiste du suivi des déchets en mer et responsable de projet à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer).

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Clément Gousseau à Marseille.

· Vendredi, les Nations unies ont reçu les deux dernières ratifications d’Etats nécessaires à la prise d’effet du «Traité sur la haute mer», ce texte en discussions depuis plusieurs décennies qui demandait l’acceptation formelle de 60 pays. Ce traité doit contribuer à l’objectif de protection de 30% des océans d’ici à 2030 en facilitant notamment la création d’aires marines protégées en haute mer. Il entrera en vigueur fin janvier 2026. - Libération (AFP)

· Entre 700 personnes, selon la préfecture, et 2 000, selon les organisateur·ices, ont manifesté samedi à Bure (Meuse) contre le projet Cigéo d’enfouissement de déchets nucléaires hautement radioactifs. Cette manifestation s’est tenue sous forte présence policière. Lancé en 1991 et contesté depuis des décennies, ce projet prévoit, à partir de 2050, l’enfouissement à Bure des déchets les plus dangereux, pour des centaines de milliers d’années. - Mediapart

· D’ici à la fin de la décennie, les États prévoient de produire 120% de plus que le volume de combustibles fossiles maximal nécessaire pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C par rapport au milieu du 19ème siècle, révèle un nouveau rapport de trois instituts internationaux d’études sur le climat, publié ce lundi. Ce chiffre provient de l’analyse des feuilles de route énergétiques d’une vingtaine de pays représentant à eux seuls plus de 80% de la production totale de combustibles fossiles. - Le Monde

· Depuis dimanche, et jusqu'à mardi, plusieurs personnalités du monde de l'entreprise et de la politique participent à une marche entre Roubaix (Nord) et Bruxelles (Belgique). Le but : alerter sur un éventuel assouplissement de la loi européenne sur le devoir de vigilance. Ce principe permet de limiter l'impact écologique et social de la production des entreprises – y compris chez leurs sous-traitants – explique à Vert Julia Faure, dirigeante de la marque de textile écoresponsable Loom.

Cofondatrice de Loom, Julia Faure est l’une des figures de la mode éthique et durable. © DR

«Cette colère est majoritaire» : les anti-pesticides réunis à La Rochelle pour donner suite au mouvement contre la loi Duplomb

Transformer Duplomb en or. Une petite foule d’un peu plus de 500 personnes s’avance derrière une banderole «Pour une véritable transition agricole», dans les rues de La Rochelle (Charente-Maritime), ce samedi. Dans l’ombre de ce cortège, ce sont les plus de deux millions de pétitionnaires contre la très controversée loi Duplomb que la manifestation souhaite entraîner. Réunissant citoyen·nes engagé·es, scientifiques, médecins et élu·es, la troisième édition de l’Appel de La Rochelle pour la sortie des pesticides de synthèse a débattu samedi d’un projet de convention citoyenne sur la transition agricole.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Sylvain Lapoix à La Rochelle.

Plus de cinq cents personnes ont défilé «pour une transition agricole», à l’occasion de la troisième édition de l’Appel de La Rochelle. © Avenir santé environnement 17

Les électeurs Républicains plus écologistes que leurs élus

Droite dans ses bottes. Les électeurs et électrices Les Républicains (LR) sont bien plus favorables à l’écologie que ne le laissent croire leurs représentant·es, révèle une nouvelle étude de l’association Parlons climat. Elle a mesuré le soutien de cet électorat à différentes mesures «vertes» : développement du parc éolien, sortie progressive du gaz, réduction des pesticides... Résultat : la moitié des propositions analysées recueillent l’adhésion de plus de huit électeur·ices LR sur dix. Dans le détail, 84,7% se disent favorables à une baisse significative de l’usage des pesticides, et 74% soutiennent l’objectif de doubler le parc d’énergies renouvelables – éolienne et solaire – d’ici à 2030. Un contraste saisissant, alors que ces derniers mois les parlementaires LR se sont employé·es à taper sur l’écologie, à travers la loi Duplomb, la suppression des zones à faibles émissions, ou encore la tentative de moratoire sur les énergies renouvelables. - Politico

La pétition anti-loi Duplomb bientôt examinée, le trou dans la couche d’ozone se résorbe : les bonnes nouvelles de la semaine

Se corde de rire. L’Espagne poursuit sa lutte face aux meublés touristiques illégaux, 50 bateaux humanitaires en route vers Gaza… et trois autres bonnes nouvelles repérées par Gaëtan Gabriele.

© Vert

+ Rémy Calland, Gaëtan Gabriele, Clément Gousseau, Sylvain Lapoix et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.