Plus que cinq fois dormir !
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Emmanuel Macron n'a que le travail et la productivité à la bouche. Tant pis pour notre avenir climatique qui se bouche.

Dans son nouveau projet présidentiel, Emmanuel Macron oublie (encore) l’écologie
Make our planet great again, again ? Ce jeudi, à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), Emmanuel Macron a présenté son nouveau projet présidentiel - bien plus à droite qu'il y a cinq ans. L’écologie attendra.
Agriculture
Sur le front de l’agriculture, Emmanuel Macron veut notamment revaloriser le revenu des agriculteurs et tendre vers plus d’indépendance alimentaire. Il souhaite renforcer la formation des exploitant·es et accompagner le renouvellement des générations tout en investissant massivement dans l’innovation (robotique, numérique, sélection variétale). Il a annoncé vouloir accroître les exportations européennes. Pas un mot sur l’usage des pesticides, le bio ou le contrôle des émissions du secteur, qui pourtant font partie des chantiers prioritaires pour l’avenir de l’agriculture française.
Énergie
« Nous pouvons être la première grande nation à sortir de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon », a juré le candidat. Sa volonté de planification et d’électrification de nos usages « pour sortir du fossile » se traduit par la construction de six réacteurs nucléaires EPR 2 et une mise à l’étude immédiate de huit autres réacteurs. Il envisage aussi de multiplier par dix la puissance solaire et de développer 50 parcs éoliens en mer. Rien sur la sobriété ou la fin des subventions aux énergies fossiles – 11 milliards d'euros rien qu’en 2019.
S’il promet la rénovation thermique de 700 000 logements par an (contre 33 000 aujourd’hui), il ne dit rien de la nature des travaux et de la formation nécessaire des artisans. Pas un mot non plus sur l’artificialisation des sols ou une éventuelle limitation de la construction de logements neufs.
Mobilités
Emmanuel Macron veut proposer « une offre abordable de voitures électriques pour tous grâce à une filière 100 % française ». Il annonce vouloir « mettre en place du leasing », cette pratique de location de longue durée avec possibilité d’achat, afin d’aider les ménages les plus pauvres. Pas un mot sur les mobilités douces ou le transport ferroviaire.

Travail
Emmanuel Macron annonce viser le « plein-emploi » dans les cinq ans, grâce à des réformes ultralibérales « favorisant le retour à l’emploi » des chômeurs. Là non plus, rien sur la création d’emplois verts ou la formation à des métiers adaptés à la transition énergétique. Le « travailler mieux » s’envisage à travers un « compte épargne-temps universel » qui permettrait de monétiser ses RTT et jours de congés. Pas question ici d’envisager la semaine de quatre jours, bonne pour le climat et la santé.
Biodiversité
Un simple oubli ? Pour sauvegarder le vivant, le projet présidentiel prévoit seulement de « protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels » sans préciser, ni chiffrer, aucune mesure. Du côté de la gestion forestière, le candidat promet simplement de planter des arbres : 140 millions d'ici à la fin de la décennie. Il annonce également vouloir « investir dans la filière bois », sans préciser de modalités. Or, une nouvelle enquête de l’association Canopée révèle que le soutien post-Covid accordé à la forêt et la filière bois en 2020 a financé des coupes rases et des plantations en monoculture, néfastes pour la biodiversité.
Débat public
Emmanuel Macron a aussi affirmé sa volonté d’instaurer un « grand débat national permanent ». Il s’est félicité de la réforme du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et de la création de la Convention citoyenne pour le climat. Pourtant, il a largement vidé de leur substance les recommandations faites par les 150 citoyen·nes. Il a aussi engagé le pays vers le déploiement de nouveaux réacteurs nucléaires sans consulter les Français·es, malgré les alertes répétées de la Commission nationale du débat public (CNDP). Et l’on attend toujours les résultats du grand débat national lancé en 2019 pour répondre à la crise des Gilets jaunes.
Il a eu tous les leviers à sa main pour accomplir des changements indispensables afin de répondre aux crises écologiques. Hélas, son bilan en matière de climat (notre analyse) et de biodiversité (à lire ici) est critiqué de toutes parts. Et le candidat de 2022 paraît encore moins prêt que celui de 2017 à ce qu’il en soit autrement.

· Jeudi, le ministère de la transition écologique a annoncé une augmentation de l’aide à la rénovation énergétique des logements MaPrimeRénov’ de 1 000 € à compter du 15 avril. La mesure concerne les ménages qui veulent changer leur chaudière au fioul ou au gaz pour une chaudière plus écologique (pompe à chaleur ou chaudière biomasse), indépendamment de leurs revenus. Quant aux aides à l’installation d’une chaudière au gaz, elles seront supprimées le 1er janvier 2023. - L’info durable (AFP)
· Jeudi encore, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a affirmé que la guerre en Ukraine ralentira la reprise mondiale et créera un risque d’insécurité alimentaire pour l’Afrique et le Moyen-Orient. De nombreux pays de ces deux régions importent la majorité de leur blé de Russie ou d’Ukraine (plus de 80 % pour l’Égypte ou le Bénin). La flambée du prix des matières premières affecte aussi cette céréale, dont les cours en bourse ont bondi de 70 % après l’invasion de l’Ukraine. Moscou a d’ailleurs annoncé vouloir diminuer ses exportations de blé pour assurer sa sécurité alimentaire. - Le Monde


« On attend du gouvernement français qu’il demande à Total de sortir du projet. Il doit prendre position : est-ce qu’il se situe du côté de la planète ou des profits de Total ? »
- Vanessa Nakate, activiste ougandaise et membre du mouvement Fridays for Future
Figures mondiales du mouvement pour le climat et la justice sociale, les Ougandaises Vanessa Nakate et Hilda Flavia Nakabuye sont actuellement en France pour lutter contre le projet de TotalEnergies
baptisé Eacop
Icônes du mouvement Fridays for future, aux côtés de la Suédoise Greta Thunberg, les deux jeunes activistes racontent à Vert les raisons de leur combat et leur lutte quotidienne contre la destruction de l’environnement en Ouganda comme dans le reste du monde


Se jeter à l’eau
N'en point perdre une goutte. Avec Se jeter à l’eau, Gwénola Morizur et Elléa Bird signent une bande dessinée poétique, qui invite à se reconnecter à ses « vagues intérieures » pour changer sa vie, sa façon de voir le monde, et s’engager.
La visite de Leïla, guide dans un aquarium, est interrompue par des militantes de l’association Save the Ocean, qui débarquent pour sensibiliser le public à la protection des écosystèmes marins. Une goutte qui fait déborder le vase de cette jeune femme qui, au milieu d’un quotidien sans vague, achète des crabes vivants pour les « sauver ». Guidée par toutes sortes de signes qui prennent notamment la forme d’un jeune homme du passé, bringuebalée par les événements – dont une chute dans l’un des bassins de l’aquarium –, en proie à de vifs remous intérieurs, l’héroïne retourne en Bretagne, dans la maison de ses grands-parents, pour se rappeler qu’elle sait nager.


On ne s'improvise pas survivaliste !
Bunker avec les doigts. Dans une de ses dernières vidéos, la chaîne pastiche Broute moque avec humour certaines des inquiétudes des Français·es au sujet de la guerre en Ukraine ou des catastrophes, mais surtout, sa cible préférée : les Parisien·nes et leurs réactions excessives à l’actualité.

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+ Anne-Sophie Novel, Barbara Pagel, Mathilde Picard et Juliette Quef ont contribué à ce numéro