A comme Accord de Paris
L’Accord de Paris a été conclu à la fin de la 21ème conférence des Nations unies (COP21) sur le climat à Paris, en 2015. À ce jour, 195 parties (194 États + l’Union européenne) ont adhéré à cet accord historique. Elles se sont engagées à maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de +2°C, voire à +1,5°C, à la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle (soit au milieu du 19ème siècle). 1,5°C, c’est la limite à respecter pour ne pas subir les conséquences les plus graves du changement climatique, selon les scientifiques. Les États signataires ont promis de se donner des objectifs de baisse de leurs émissions de gaz à effet de serre de plus en plus ambitieux.
A comme Atténuation
L’objectif des politiques d’atténuation est de réduire le dérèglement climatique en s’attaquant à la source, c’est-à-dire en diminuant la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les politiques d’atténuation peuvent aider à réduire les émissions de GES qui contribuent à la hausse des températures, ou à préserver et accroître les puits de carbone, comme les forêts ou les sols, pour mieux compenser les émissions réalisées. Parmi les principales solutions mises en avant par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) : sortir rapidement des énergies fossiles (pétrole, charbon et gaz) et développer les renouvelables, restaurer les écosystèmes et employer des pratiques agricoles plus respectueuses du vivant.
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A comme Adaptation
Les politiques d’adaptation désignent l’ensemble des stratégies et mesures qui permettent aux populations de réduire leur vulnérabilité face aux changements climatiques. Elles doivent anticiper leurs impacts pour les dégâts, par exemple, en déplaçant des infrastructures pour éviter les risques d’inondation, en construisant des digues contre les submersions, en développant des cultures résistantes à la sécheresse, etc. La question du financement de l’adaptation, notamment dans les pays vulnérables, est toujours un point de tension dans les négociations climatiques. Selon un récent rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les besoins économiques pour financer l’adaptation au changement climatique des pays en développement sont dix à dix-huit fois supérieurs aux flux financiers actuels. Ils sont situés entre 215 et 387 milliards de dollars (environ 196 à 353 milliards d’euros) chaque année d’ici à 2030, et devraient augmenter de manière significative d’ici à 2050.
B comme Bilan mondial
La COP28 verra la publication du premier bilan mondial (ou «global stocktake» en anglais) depuis la signature de l’Accord de Paris en 2015. Il s’agit de l’inventaire du respect — ou non — de tous les engagements pris depuis huit ans, des financements climatiques, et des besoins en termes d’adaptation et d’atténuation. Dans une première évaluation publiée en septembre, les Nations unies avaient dressé un état des lieux sévère de la situation (notre article). «Ce bilan va prendre la forme d’un texte de décision où les pays identifieront ce qu’ils doivent améliorer collectivement», a expliqué Marine Pouget, chargée de la gouvernance internationale au Réseau action climat France, qui fédère des associations locales et nationales sur les questions écologiques. Ce bilan mondial doit être mis à jour tous les cinq ans.
C comme COP
Organisé à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992, le Sommet de la Terre a accouché de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), un texte fondateur des négociations internationales sur le climat. La CCNUCC organise les COP, pour conférences des parties (Conferences of the parties) sur les changements climatiques, qui se sont tenues presque tous les ans depuis 1995. Ces sommets constituent les seuls espaces mondiaux de négociation sur tous les sujets liés au climat : adaptation, transition énergétique, baisse des émissions, etc. Il existe aussi des COP sur la biodiversité et sur la désertification. La 27ème conférence des parties (COP27) sur le climat a lieu cette année à Charm el-Cheikh, en Égypte. C’est la première à se dérouler en Afrique depuis six ans.
C comme Contributions déterminées au niveau national
En 2015, les Etats signataires de l’Accord de Paris ont promis de se fixer des objectifs chiffrés de baisse de leurs émissions. Leurs engagements sont appelés les «Contributions déterminées au niveau national» (CDN). Ces feuilles de route doivent être renforcées tous les cinq ans. La synthèse publiée cette année par les Nations unies révèle que les engagements actuels des différents pays entraîneront une baisse des émissions de gaz à effet de serre mondiales de 2% en 2030 par rapport à 2019 — très loin des 43% nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. S’ils sont respectés (ce qui n’est de loin pas garanti), ces engagements mèneraient le monde à un réchauffement de +2,5°C à +2,9°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, selon la dernière édition de l’Emissions gap report des Nations unies.
E comme Énergies fossiles
Les énergies fossiles (le charbon, le pétrole et le gaz) sont, de très loin, les premières causes du réchauffement climatique : elles représentent près de 80% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. Alors que la COP28 est accueillie par un pays pétrogazier et présidée par le dirigeant de la compagnie pétrolière nationale des Emirats arabes unis, la sortie des énergies fossiles sera au cœur des négociations. Actuellement, les États prévoient de produire deux fois trop de combustibles fossiles en 2030 pour contenir le réchauffement sous 1,5°C, a prévenu un rapport conjoint des Nations unies et de plusieurs instituts de recherche, début novembre. «Il est crucial que les gouvernements adoptent des objectifs de réduction de production et de consommation d’énergies fossiles à court et long termes», détaille cette étude. En 2021, la décision finale de la COP26 à Glasgow (Écosse) mentionnait pour la première fois la nécessité de diminuer l’usage du charbon et les subventions «inefficaces» aux énergies fossiles.
F comme Fonds vert pour le climat
En 2009, à la COP15 de Copenhague (Danemark), les pays développés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an dès 2020 dans le cadre d’un Fonds vert. Cette somme doit aider les pays en développement à se développer de manière «propre» (atténuation) et se protéger des impacts du changement climatique (adaptation). Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), seuls 89,6 milliards de dollars (près de 82 milliards d’euros) avaient été mobilisés en 2021. Une somme très insuffisante au regard de l’aggravation de la crise climatique : il est désormais temps de négocier l’objectif pour l’après-2025, ce qui fait partie des dossiers importants de la COP28.
J comme Justice climatique
La justice climatique est brandie par l’ensemble des organisations de la société civile comme un principe structurant de la mobilisation internationale contre le dérèglement climatique, qui nécessite d’intégrer les luttes sociales aux luttes environnementales. Ce concept souligne que les pays les plus vulnérables, qui subissent le plus lourdement les conséquences du bouleversement climatique, ne sont pas les plus gros contributeurs. Cet enjeu vise à prendre en compte les différentes dimensions de la vulnérabilité aux bouleversements du climat, y compris la vulnérabilité sociale, et les disparités dans les leviers d’action pour y faire face. Le concept de justice climatique défend l’idée que les pays développés sont historiquement davantage responsables des dégâts causés aux humains et à la planète, et qu’ils doivent agir en conséquence (notamment au niveau des moyens financiers). La question de la répartition de l’effort entre nations fait partie des points de tensions entre les différents pays du monde dans le cadre des négociations sur le climat.
P comme Pertes et dommages
Les pertes et dommages désignent les dégâts irréversibles causés par le dérèglement climatique : ils peuvent être liés à des événements extrêmes (cyclones, inondations, etc), ou à des processus de long terme (montée du niveau de la mer, assèchement des ressources en eau, etc). Depuis 1991, les pays les plus vulnérables au changement climatique (les États insulaires du Pacifique en tête) réclament une aide de la communauté internationale pour faire face à ces événements. Le sujet a longtemps peiné à se frayer un chemin dans les négociations internationales, car les pays développés refusaient d’ouvrir la voie à la création d’un mécanisme de financement partagé des pertes et dommages – ce serait admettre leur responsabilité dans la crise climatique. À la surprise générale, les pays du monde s’étaient accordés sur la création d’un fonds pour les pertes et dommages à l’occasion de la COP27 de Charm el-Cheikh (Égypte) en 2022 (notre article). Un des enjeux majeurs de la COP28 sera de mettre sur pied un mécanisme opérationnel et déterminer quel organisme gouvernera ce fonds, qui pourra en bénéficier, qui devra y contribuer et à quel niveau, etc. Celui-ci pourrait être placé sous l’égide de la Banque mondiale.
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R comme Responsabilité commune mais différenciée
La responsabilité commune mais différenciée est un principe du droit international de l’environnement consacré par la Déclaration de Rio en 1992. Le principe 7 du texte explique qu’« étant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l’environnement mondial, les États ont des responsabilités communes mais différenciées. Les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe dans l’effort international en faveur du développement durable, compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent sur l’environnement mondial et des techniques et des ressources financières dont ils disposent ». Ce principe fait écho à la question de la justice climatique (voir plus haut), car certains problèmes environnementaux sont liés à la surexploitation des ressources et de l’industrialisation menée par les pays développés — qui sont aussi ceux avec le plus de moyens financiers, tandis que les pays les plus vulnérables sont historiquement moins responsables du dérèglement climatique mais sont parmi les plus touchés par ce dernier.