Datagueule. Réalisée par le site Carbon Brief, une datavisualisation montre la lourde responsabilité historique de certaines puissances dans la crise climatique.
Il existe un lien direct et linéaire entre les quantités de dioxyde de carbone (CO2) relâchées dans l’atmosphère et l’élévation des températures. Chaque tonne émise aujourd’hui s’ajoute au total libéré depuis le début de la révolution industrielle, période au cours de laquelle l’usage des énergies fossiles s’est développé à travers l’occident, puis le reste de la planète.
On s’en doute, certains Etats sont un peu plus responsables de la crise climatique que d’autres. Mais, outre leur bilan carbone annuel, indicateur trop restreint, le site spécialisé Carbon Brief s’est penché sur le total cumulé de leurs émissions depuis 1850. Il en ressort un graphique animé hypnotisant.
Premier enseignement, en parallèle de l’essor de certaines puissances européennes (Russie, Royaume-Uni, Allemagne, France), les Etats-Unis ont toujours fait la course largement en tête. La visualisation fait ensuite apparaître l’émergence, au 20ème siècle, de l’Indonésie, du Brésil, de l’Inde, puis de la Chine, qui explose dans les années 2000 et 2010.
En 170 ans, les Etats-Unis ont émis plus de 500 milliards de tonnes (gigatonnes) de CO2, soit 20% du total historique mondial. Une quantité suffisante pour générer 0,2°C de réchauffement. La Chine est lointaine seconde (11%), suivie par la Russie, le Brésil, l’Indonésie et l’Allemagne. La France est 11ème, notamment grâce à sa production nucléaire d’électricité, faible en CO2.
Le graphique fait également apparaître un « budget carbone », qui présente le total de CO2 que l’humanité peut émettre avant que le réchauffement ne dépasse 1,5°C (avec une probabilité de 50%). Fin 2021, 86% en a déjà été consommé.
A l’approche de la 26ème conférence de l’ONU (COP26) sur le climat, moment de négociation entre Etats sur la répartition de l’effort mondial, la question de la responsabilité historique est cruciale. Pour minimiser leur contribution à la crise, certaines grandes puissances focalisent les débats sur la légère diminution de leur bilan carbone annuel, qui est généralisée parmi les pays du G20 (outre le Canada).
Mais leur responsabilité historique pourrait les obliger, vis-à-vis des pays en développement ou de ceux déjà très meurtris par le bouleversement du climat, à réduire bien plus drastiquement leurs émissions présentes.
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