🕶️ L’été, tout ralentit, Vert y compris ! En juillet et en août, les éditions quotidiennes et hebdomadaires laissent la place à une édition estivale unique. Vous aurez droit à un large tour d’horizon de l’actualité de l’écologie des sept derniers jours, chaque mercredi à midi dans votre boîte mail, jusqu'à la rentrée de septembre.
Alors que le climat continue à s'emballer, la sécurité alimentaire et la biodiversité promettent de s'embraser, nous alerte de copieux rapports.

Redéfinir la relation humains-nature et abandonner la vision marchande du vivant : les leçons audacieuses du « Giec de la biodiversité »
Ils disent qu'ils voient les rapports. La Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) vient de faire paraître deux importants rapports (ici et là) qui dressent un état des lieux de la vie sauvage et esquissent des solutions franches pour enrayer le déclin du vivant.
Partout à travers le globe, l’humanité dépend des espèces sauvages
Cueillette, chasse, pêche, bûcheronnage… Le recours aux espèces sauvages est crucial pour l’entièreté de l’humanité. Quelque 50 000 espèces sont « utilisées » à d’innombrables fins, parmi lesquelles : se nourrir, se chauffer, s’éclairer, construire des logements, ou se soigner. 2,4 milliards de personnes, soit un tiers de la population mondiale, se servent de bois pour cuisiner.
A travers la planète, les humains se repaissent d’environ 10 000 espèces animales ou végétales. Aussi, l’usage durable des ressources sauvages est « critique » pour assurer la sécurité alimentaire des populations.

De nombreuses menaces pèsent sur le vivant
La surexploitation des ressources
Les « activités extractives » - pêche, chasse, cueillette, bûcheronnage - des humains mettent le monde vivant à rude épreuve. La surexploitation des ressources est la première menace qui s’exerce sur les espèces sauvages marines, et la deuxième pour les espèces terrestres et d’eau douce. La chasse « non-durable » met en danger quelque 1 341 espèces de mammifères et 12% des arbres sauvages sont menacés par le bûcheronnage.
Le changement climatique
Le climat et le vivant sont indissociables ; c’était déjà l’un des principaux message du second volet du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Or, la crise climatique va notamment se traduire par une élévation des températures, une modification du cycle de l’eau, une intensification des phénomènes extrêmes (tempêtes, sécheresses, incendies, etc.). Ces bouleversements ont un lourd impact sur l’ensemble du vivant, et ont déjà entraîné, par exemple, la migration vers les pôles ou en altitude de la moitié des espèces, parties à la recherche de fraîcheur.
La suite de l'article, où l'on aborde les solutions proposées par l'IPBES - justice et équité, nouvelle relation entre humains et nature et redéfinition de la « valeur » du vivant - est à lire sur vert.eco

· Mercredi dernier, Elisabeth Borne a annoncé que l’État comptait renationaliser EDF, en grande difficulté financière. La première ministre a estimé que la France devait « avoir la pleine maîtrise de [sa] production d’électricité » et « assurer [sa] souveraineté face aux conséquences de la guerre » en Ukraine. L'État détient aujourd'hui presque 84% de l’énergéticien. - Challenges
· Mercredi dernier encore, le Parlement européen a choisi de classer le nucléaire et le gaz parmi les énergies considérées comme « durables ». Cette décision favorise les investissements dans ces filières en les incluant dans la « taxonomie verte » (Vert), qui doit permettre à l’Union européenne (UE) de s’approcher de l’objectif de neutralité carbone (l’équilibre entre le CO2 émis et celui que l’on peut absorber) en 2050. En désaccord avec cette décision, l’Autriche, soutenue par plusieurs autres pays, a annoncé qu’elle voulait poursuivre l’UE en justice. - Euractiv
· Vendredi, deux décrets ont été publiés au Journal officiel déclarant le projet d’enfouissement définitif de déchets nucléaires Cigéo à Bure (Meuse) d’utilité publique et d’intérêt national. Celui-ci doit permettre d’enterrer à 500 mètres sous la surface du sol les déchets radioactifs les plus dangereux. Les associations, qui parlent de « poubelle » du nucléaire français, regrettent « une décision lourde de conséquences, tant vis-à-vis des populations environnantes que des générations futures ». - Le Monde
· Mardi, une dizaine d’activistes du collectif Dernière rénovation a bloqué le Tour de France pendant une dizaine de minutes. Après être intervenu·es lors du tournoi de tennis Roland-Garros ou sur le périphérique parisien, les militant·es se sont assis·es sur la route de la dixième étape de la course cycliste, reliant Morzine et Megève. Leur principale requête est la rénovation énergétique des logements d’ici 2040 (Vert). - L’Equipe
· Ce mercredi, le vote en ligne pour choisir les cinq associations bénéficiaires du Z Event de septembre sera clos à 14 heures. Après une controverse et le retrait de la fondation GoodPlanet accusée de greenwashing en raison de certains de ses sponsors, l’édition 2022 de cet événement organisé par des streamers de jeux vidéos destiné à récolter des dons, a proposé au public de faire son choix parmi une liste de 22 organisations de défense du climat et de l’environnement. - Reporterre
· Météo-France a annoncé qu’un épisode de fortes chaleurs se mettrait en place à partir de ce mercredi depuis le Sud-Ouest et la basse vallée du Rhône. Sept départements sont désormais placés en vigilance orange canicule alors que deux énormes incendies de forêts sont toujours en cours en Gironde. « Intense » et « potentiellement durable », cette vague est notamment due à une remontée d’air très chaud du Maroc. - France info

Les aventures de mille loups. Fin juin, la préfecture d’Auvergne-Rhône-Alpes a dévoilé que l’Hexagone abritait désormais 921 loups. Les comptages, effectués à la fin de l’hiver par l’Office français de la biodiversité (OFB), doivent être mis en ligne prochainement. Mais l’établissement public estime d’ores et déjà que la fourchette porte entre 826 et 1016 la population de ces mammifères sauvages protégés. Cela signifie que 174 loups pourront être tués par dérogation en 2022, selon la préfecture, puisque le quota de tirs est fixé à 19% du total.
En parallèle, on observe également cette année « pour la première fois, une baisse de la prédation en France », précise la préfecture. Autrement dit, moins d’attaques et moins d’animaux victimes du carnivore. Une amélioration sans doute liée à la mise en place de moyens de protection des troupeaux. Pour France nature environnement, ces informations montrent « que les écosystèmes sont en capacité d’accueillir le retour naturel d’un grand prédateur, qui y trouve toute sa place, notamment dans la régulation des grands ongulés ». En 2021, l’OFB a recensé 783 loups.

« On ne doit pas accepter qu’un seul euro d’argent public soit reversé à des entreprises qui mettent à mal les objectifs environnementaux et les questions sociales. »
Elus te déclassent. Marie Pochon est députée (Nupes) de la troisième circonscription de la Drôme depuis le 19 juin dernier. Figure des mobilisations pour le climat et des luttes écologistes, elle représente un territoire très touché par les sécheresses et les incendies. À Vert, elle raconte les combats qu’elle souhaite mener dans l’hémicycle et son envie de démocratiser la politique. Un entretien à lire sur vert.eco

· Les comptes ne sont pas bons. Alors que les déplacements et les activités diverses du travail parlementaire des député·es ont un réel poids écologique, Vert s’est mis en quête du bilan carbone de l’Assemblée nationale… et a fait chou blanc. Le récit de ce périple kafkaïen à travers les archives et les vagues souvenirs d'anciens députés et autres présidents de l'Assemblée est à lire sur vert.eco
· Death méthane. Transformer les déchets agricoles ou ménagers en gaz et en engrais, c’est la promesse de la méthanisation. Le biogaz qui en résulte fait partie des énergies renouvelables et pourrait participer de la réduction de notre dépendance au gaz fossile. Alors que la filière se développe en France, sur le terrain, des riverains mettent en garde sur les risques d’accidents, de fuites et de pollutions. Un décryptage complet à retrouver sur vert.eco
· À pieds juin. Le mois de juin 2022 a été le troisième le plus chaud depuis 1900 dans le monde, le deuxième en Europe. Le service européen d’observation de la Terre Copernicus estime que la température moyenne planétaire a été supérieure d'environ 0,31°C à la moyenne relevée entre 1991 et 2020, et environ 1,6°C au-dessus de la moyenne en Europe. « On s'attend à ce que des vagues de chaleur similaires à celles observées cette année deviennent plus fréquentes et plus sévères dans les années à venir, tant en Europe qu'ailleurs », estime le directeur en charge du changement climatique, Carlo Buontempo. - Sud-Ouest (AFP)


Les maux de la faim. D’après un rapport issu de cinq agences des Nations unies publié mercredi dernier, 768 millions de personnes sont sous-alimentées, soit près de 10% de la population mondiale. La plus grande partie se trouve en Asie (418 millions) et en Afrique (282 millions). Ces chiffres ne cessent d’augmenter : 161 millions de personnes supplémentaires ont connu la faim en 2020. « Nous avançons dans la mauvaise direction », conclut le rapport. Au-delà du fléchissement économique lié à la pandémie de Covid, « les conflits, la variabilité et les extrêmes climatiques » sont d’autres moteurs de cette mauvaise dynamique. Ce lundi, un autre rapport de l’ONU révélait que la population mondiale devrait atteindre huit milliards d’individus au mois de novembre prochain.- Le Monde


· Solarium à l’eau. Les jardins ouvriers d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, ne seront finalement pas détruits par les travaux de la future piscine olympique. Jeudi, la Cour administrative d’appel de Paris a validé le permis de construire du bassin d’entraînement, mais le solarium qui suscitait la colère des associations a finalement disparu du projet. Le collectif « Jardins à défendre d’Aubervilliers » a fait part sur les réseaux sociaux de sa « victoire au goût amer », regrettant que des arbres, animaux et jardins aient été « inutilement saccagés » avant que la justice ne suspende les travaux.
· Portrait tiré. Le militant pour le climat Charles de Lacombe a été relaxé par la cour d’appel de Lyon mercredi 6 juillet. Trois ans auparavant, il avait décroché le portrait d’Emmanuel Macron suspendu dans la mairie de Villeurbanne (Rhône). « C’est la troisième relaxe en appel pour un décrocheur », se réjouit le mouvement citoyen ANV-Cop21, qui comptabilise 56 procès passés ou futurs pour des faits similaires. La campagne « Décrochons Macron » visait à dénoncer l’inaction climatique d’Emmanuel Macron en « réquisitionnant » les portraits du président.
· Note de frais. Alors qu’on attend une nouvelle canicule en Europe, les ventes de climatiseurs - si néfastes pour le climat (Vert) - s’envolent. Quelles sont les solutions à notre portée pour rafraîchir nos logements et nos villes sans jouer les pompiers-pyromanes ? Pare-soleil climatiseur, eco-cooler en bouteilles plastiques ou modèle des termitières… Sept techniques « low-tech » à découvrir sur vert.eco
· Rio répond à nouveau. Considéré disparu à l’état sauvage depuis une vingtaine d’années, l’ara de Spix a fait son retour au Brésil, un mois après que plusieurs spécimens issus d’élevages y ont été relâchés. Tous les oiseaux remis en liberté ont survécu et d’autres opérations similaires devraient suivre dans le courant de l’année. Ce perroquet bleu, rendu célèbre en 2011 par le film d’animation Rio, a failli disparaître à cause de la réduction de son territoire en raison de l’agriculture, et par l’appétit qu’il suscitait chez les collectionneurs. - The Guardian (anglais)

Le peuple des airs
Prosp'air. Dans le documentaire « Le peuple des airs », Claude-Julie Parisot explore la multitude de petits êtres vivants qui évoluent dans l’atmosphère terrestre et dans l’air que nous respirons. Cet étonnant et méconnu « plancton aérien » a été arraché au sol par le vent et transporté par le vent, parfois sur de très longues distances. « Comme dans le milieu marin, […] dans un mètre cube d’air que l’on peut avoir au-dessus de nos têtes, on va trouver un tas d’organismes qui peuvent être des spores, du pollen, des bactéries, mais aussi des petits insectes, des araignées, etc », résume l’écologue Manuel Plantegenest. Renversant.

+ Loup Espargilière, Anne-Sophie Novel, Justine Prados, Juliette Quef et Mariette Thom ont contribué à ce numéro