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🥵 Le moral dans les chauds secs
Bienvenue dans la France à +4 degrés, et ça ne fait pas rêver !

Pluies intenses, manque de neige, nuits torrides : à quoi ressemblera une France à +4°C ?
Chaleur tourne. Dans un rapport publié ce jeudi, Météo-France brosse le portrait d’une France à +4°C en 2100, pour comprendre clairement à quoi il faut s’attendre en matière de climat et d’événements extrêmes d’ici la fin du siècle. Édifiant.
La France connaît d’ores et déjà un climat plus chaud de +1,7 degré (°C) en moyenne par rapport à la période préindustrielle (première moitié du 19ème siècle). Une dynamique qui n’est pas près de s’arrêter, puisque Météo-France anticipe un réchauffement de +2°C en 2030, +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100.
Cette trajectoire, établie dans le cadre du troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc) qui a été dévoilé la semaine dernière (notre article), se base sur le réchauffement que connaîtrait la France si la température moyenne mondiale s’élevait de +3°C. À partir de là, Météo-France a été chargée de mener des travaux pour imaginer la réalité d’une vie à +4°C à horizon 2100. Ces recherches ont été compilées dans un rapport, publié ce jeudi.

Tout d’abord, le réchauffement climatique ne sera pas linéaire, il se manifestera de diverses manières d’une année sur l’autre — par des pluies abondantes ou des sécheresses extrêmes, par exemple. C’est ce qu’on appelle la variabilité interannuelle. «Il ne s’agit pas que de s’adapter aux évolutions moyennes, mais aussi d’être en capacité de supporter des événements extrêmes», prévient Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint à la Direction de la climatologie et des services climatiques de Météo-France, qui a dirigé ce rapport.
Il faudra s’habituer à une nouvelle norme. Par exemple, une année aussi chaude que 2022 — qui fût la plus brûlante jamais mesurée en France — sera «ordinaire» en 2050, et «exceptionnellement fraîche» en 2100. «Concrètement, nous aurons affaire à un climat très différent de celui d’aujourd’hui, avec des extrêmes beaucoup plus violents que ce que nous connaissons actuellement», ajoute Jean-Michel Soubeyroux.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce portrait d’une France à +4°C par Justine Prados.

· Jeudi, le Conseil constitutionnel a censuré près d’un tiers du contenu de loi d’orientation agricole (LOA), votée juste avant le salon de l’agriculture, et qui introduisait de nombreux reculs environnementaux souhaités par le syndicat productiviste FNSEA (notre article). Le principe de «non-régression du potentiel agricole» — qui visait à contrer celui déjà existant de «non-régression environnementale» — a été jugé inconstitutionnel. Même chose pour la présomption de «non-intentionnalité», qui dépénalisait certaines destructions d’espèces protégées. - Le Monde
· Les boues enfouies pendant des années par Tefal ont eu un «impact» sur la pollution des eaux souterraines aux «polluants éternels» (ou PFAS), près de Rumilly (Haute-Savoie), a confirmé le service géologique national français (BRGM), révèle France 3 Alpes ce vendredi. C’est la première fois que les scientifiques d’un établissement public démontrent clairement la responsabilité de l’industriel, dont les célèbres poêles ont longtemps contenu du PFOA, une substance cancérigène de la famille des PFAS. Ce même PFOA était présent dans des déchets que Tefal enfouissait près de son site haut-savoyard.
· La maison du paysan péruvien Saul Luciano Lliuya est «concrètement menacée» par le changement climatique, a déclaré le tribunal de Hamm (Allemagne), mercredi, à l’issue de l’audience qui l’opposait au géant allemand de l’énergie RWE. Cet agriculteur veut faire payer l’énergéticien — l’un des plus gros pollueurs d’Europe — pour son rôle dans le réchauffement climatique global, qui fait fondre les glaciers des Andes et qui, selon lui, menace son habitation (notre article). Le jugement dans cette affaire emblématique de la justice climatique mondiale est attendu pour le 14 avril prochain. - The Guardian



La fonte qui glace. À l’occasion de la première journée mondiale des glaciers qui a lieu ce vendredi, un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) révèle la fragilité de ces «châteaux d’eau naturels» et leur importance pour le monde entier. Approvisionnement en eau, sécurité alimentaire, assainissement, production hydroélectrique, biodiversité, symbolique culturelle : les apports des glaciers sont innombrables. Aujourd’hui, les régions montagneuses abritent près d’1,1 milliard de personnes (15% de la population mondiale), tandis que plus de deux milliards dépendent directement de l’eau des montagnes. Pourtant, nous manquons de politiques internationales pour préserver ces géants, en première ligne face au dérèglement climatique.
👉 Cliquez ici pour lire ce décryptage de Justine Prados.

Littérature jeunesse : dans «Les gardiens de la forêt enchantée», Marine Calmet parie sur l’intelligence de l’enfance pour réparer les errances des grands
Forêt en chantier. Dans son premier livre destiné aux plus jeunes, la spécialiste des droits de la nature embarque le lecteur au cœur d’un projet de parc d’attractions en pleine forêt. Tout commence par une bonne nouvelle. «Un visiteur avec un casque bariolé» se présente dans la classe d’Ulysse pour présenter «La forêt enchantée», un grand parc d’attractions qui doit voir le jour à la sortie du village. Les enfants sont excités mais il va falloir être patients, les travaux s’annoncent colossaux… Ulysse est un garçon curieux, et il veut en savoir plus. En observant le chantier, il comprend rapidement qu’il y a quelque chose qui cloche…

L’avis de Ada, 7 ans : «Le livre est trop génial. Ce que je trouve chouette, c’est que les enfants participent aussi pour que ça s’arrête. Ils ne sont pas là à se dire que les autres ont qu’à s’en occuper, ou à juste penser qu’ils veulent jouer dans le parc.»
👉 Cliquez ici pour lire cette chronique de Rémy Calland et l’avis complet d’une jeune lectrice.

«Transformer cette rage en énergie» : sur les traces des militants d’Extinction rebellion
Milite planétaire. Tantôt critiqué, tantôt admiré, le mouvement Extinction rebellion est souvent mal compris. Dans ce documentaire de 52 minutes, la réalisatrice Charlotte Espel a voulu déjouer les clichés pour explorer ce qui pousse ces militant·es à s’engager. Dans des réunions, au cœur d’actions sur le terrain, au tribunal, et devant les commissariats, ce film a suivi le parcours de quatre activistes d’un groupe local parisien pendant plusieurs mois.
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+ Rémy Calland, Margot Desmons, Antoine Poncet et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.