L'hebdo

Guerre du temps

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En Ukraine, un an après le début du conflit, l'environnement est bouleversé à vie.


Un an de guerre en Ukraine et des dégâts irréparables sur l’environnement

«Une catastrophe dans la catastrophe». Le gouvernement ukrainien estime à près de 35,3 milliards de dollars les dommages causés à l'environnement par la Russie. Derrière ce chiffre, des bouleversements majeurs, et parfois irréversibles, pour la population et les écosystèmes.

200 000 hectares de forêts sont déjà partis en fumée, selon les autorités ukrainiennes. En plus des émissions de carbone et de l’impact sur la biodiversité, ces feux massifs menacent l’un des derniers poumons verts d’Europe. 


Une guerre «toxique»

Les attaques touchent aussi les infrastructures industrielles très présentes à l’Est du pays, sous occupation russe. Les explosions disséminent un cocktail de composés chimiques qui provoque d’importantes pollutions. Près de 4,6 millions d’Ukrainien·nes peinent à avoir accès à l'eau potable, selon les autorités ukrainiennes. La directrice du programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) évoque cette semaine une «guerre littéralement toxique».

Greenpeace et l'ONG ukrainienne Ecoaction ont répertorié sur cette carte les principales atteintes à l’environnement causées par la guerre en Ukraine. Cliquez pour y accéder. © Greenpeace, Ecoaction

La biodiversité, victime oubliée de la guerre

En plus des populations touchées, les combats ont bouleversé les écosystèmes du pays. Près de 30% du territoire ukrainien est miné, faisant fuir les grands mammifères qui se retrouvent en compétition avec les humains pour l’accès aux ressources. «Comme cet été avec les incendies en Gironde, on observe une augmentation du nombre d’accidents de circulation avec la faune sauvage», illustre Céline Sissler-Bienvenu, responsable française du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW). «Les petits mammifères, eux, ne peuvent pas fuir et certaines espèces de rongeurs, comme le lemming des steppes, auraient déjà disparu à cause de la guerre.» Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait demandé la reconnaissance d’un «écocide» perpétré par la Russie, après la découverte de milliers de dauphins morts dans la mer Noire en décembre dernier.


Les regards se tournent déjà vers la reconstruction

Si aucun crime environnemental n’existe encore en droit international, l’attention se porte tout de même sur les réparations après le conflit. «La Convention de Genève stipule que l'environnement ne peut pas être endommagé pendant les hostilités», assure Tetiana Shamina, du Groupe ukrainien de conservation de la nature. L’environnement pourrait bien revenir à l’agenda par le biais des émissions de gaz à effet de serre. Une étude de l’ONG Climate Focus montre que plus de la moitié de la pollution liée à la guerre interviendra lors de la reconstruction des infrastructures civiles et non pendant le conflit. Les auteur·ices pointent notamment le risque d’effets rebonds, en reconstruisant des bâtiments plus grands, car plus proches des normes modernes.

· Les producteurs d'hydrocarbures n'en font pas assez pour diminuer les fuites de méthane, alerte l’Agence internationale de l’énergie (AIE), mardi. Alors que près de 75% des rejets de ce puissant gaz à effet de serre pourraient être évités avec les technologies existantes, le secteur de l’énergie rechigne à utiliser ses bénéfices records pour améliorer ses équipements. - Libération

· Pour répondre à la demande chinoise en chênes français, des négociants et producteurs ont mis en place un système de blanchiment du bois reposant sur des sociétés écransrévèle le média d’investigation Disclose, mardi encore. Des chênes du domaine public, coupés puis vendus par l’Office national des forêts (ONF), sont mélangés avec d’autres essences pour passer sous les radars et être vendus à l’étranger.

· Mercredi, plusieurs associations françaises se sont mobilisées dans la rue et en justice pour mettre fin aux échouages massifs de dauphins sur les côtes françaises. Elles réclament des suspensions temporaires et locales de certaines méthodes de pêche. - Vert

· La ville de Grenoble a décidé d’attaquer l’État en justice pour son «inaction» vis-à-vis de la pollution de l’air, a annoncé la collectivité, jeudi. Cette dernière réclame la refonte du plan de protection de l’atmosphère (PPA) de l’agglomération grenobloise, approuvé fin 2022 par la préfecture de l’Isère mais jugé insuffisant par le conseil municipal de la ville. - Libération

· Jeudi toujours, trois associations ont annoncé poursuivre la BNP Paribas en justice pour lui faire cesser ses investissements dans les énergies fossiles. Après une mise en demeure en octobre dernier, c’est la première fois qu’une banque devra défendre son bilan climatique devant des juges. - Vert

· Sous les pavés, le béton. Une vaste enquête vient de mettre fin à la fiction médiatique selon laquelle les Français·es auraient massivement délaissé la ville pour se mettre au vert après les confinements. Décryptage sur vert.eco

· Sec un début ? La France a connu 32 jours sans pluie : un épisode à la longévité-record, qui amenuise les ressources en eau et laisse craindre une nouvelle année de sécheresse. Simon Mittelberger, climatologue chez Météo-France, fait le point sur la situation. Entretien à lire sur vert.eco

· Cétacé fort. Sous la pression de l’Union européenne, la France vient d’élargir l’expérimentation de répulsifs sonores pour éviter les prises accidentelles de dauphins. Une solution qui inquiète les associations de défense des animaux dans le Golfe de Gascogne. - Vert

Un poisson tripode arc-en-ciel, photographié à cinq mètres de profondeur. © Robert Stansfield/Media drum images

Fluo de mer. The Guardian et le photographe britannique Robert Stansfield nous proposent une série de photos magnétiques prises lors d’une plongée nocturne en eaux profondes autour de l’île de Cozumel, au Mexique. Dans l’obscurité, on contemple des organismes marins aux couleurs vibrantes et aux formes surprenantes. Des découvertes qui ne sont pas sans rappeler l’imaginaire extraterrestre de certains films de science-fiction, dont le deuxième opus d’Avatar par exemple. Vous pouvez retrouver la galerie de photographies juste ici.

· Horaires de rien. Pendant six mois, 61 entreprises et 2 900 salarié·es du Royaume-Uni ont expérimenté la semaine de quatre jours. Les résultats, très positifs, révèlent un enthousiasme partagé tant par les employé·es que par les entreprises. - Vert

· C’est dans les boîtes. 70% des comités sociaux et économiques d’entreprise (CSE) doivent être renouvelés au cours de l’année 2023, de quoi permettre aux salarié·es élu·es représentant·es du personnel de porter les sujets environnementaux dans leur entreprise. - Vert

· Mieux vaut rare que jamais. Un juge britannique s’est dit «ému» par les discours des activistes du mouvement international Just stop oil lors de leur procès jeudi pour avoir bloqué un terminal pétrolier. Le magistrat a déclaré que leurs buts étaient «admirables» et qui «ne devaient se sentir coupables de rien mais plutôt fiers d’être préoccupés par l’avenir».

Les néo-banques “vertes” sont-elles vraiment écolos ?

La banque verte est pas mûre ? De plus en plus de néobanques promettent à leurs client·es de ne plus financer la crise climatique et de soutenir activement la transition écologique. Des initiatives intéressantes, à condition qu’elles soient suffisamment poussées et transparentes pour ne pas tomber dans le greenwashing. Notre décryptage à lire sur vert.eco

Quelles énergies pour demain ?

Fossile à dire. Si la sortie des énergies fossiles est un impératif climatique, les moyens à mettre en place pour y parvenir relèvent de choix de société. En pleine relance du nucléaire français, le magazine Kaizen a réuni deux experts aux analyses antithétiques : le nucléophile Jean-Marc Jancovici et le défenseur des renouvelables Yves Marignac. Un débat de haut volt !

© Kaizen magazine

+ Justine Prados, Loup Espargilière, Aurélie Delmas, Anne-Claire Poirier, Lou-Eve Popper, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro