Il va y avoir du mouvement dans les entreprises en 2023 : 70% des comités sociaux et économiques d’entreprise (CSE) doivent être renouvelés au cours de l’année. Obligatoires dans les boîtes de plus de onze salarié·es, ces instances de représentation du personnel sont consultés sur la politique économique, sociale et stratégique de l’entreprise, remontent les réclamations des salarié·es et participent notamment à l’amélioration des conditions de travail et à l’évaluation des risques. Les délégué·es sont élu·es parmi les salarié·es pour une durée de quatre ans.
Votée en 2021 (Vert), la loi climat et résilience a renforcé le rôle des CSE en matière d’écologie. L’instance est désormais «informée et consultée sur les conséquences environnementales» de l’ensemble des mesures et décisions liées à l’entreprise dans tous les domaines : gestion et fonctionnement, organisation juridique, nouvelles technologies, conditions de travail, de santé et de sécurité, ou évolution des effectifs. Les délégué·e du personnel peuvent réclamer à leur direction des expertises complémentaires sur certains projets, mais aussi forcer la discussion autour de sujets variés tels que les mobilités durables en entreprise, par exemple.
«Le syndicat est la seule entité légale qui a une voix institutionnelle, c’est-à-dire qui est à même de négocier des accords contraignants au sein des entreprises», souligne Anne Le Corre. En 2020, elle a co-fondé l’éco-syndicat Printemps écologique afin d’encourager les salarié·es à faire entrer les questions écologiques dans le dialogue social traditionnel.
70% des salarié·es sont prêt·es à s’impliquer davantage dans la démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises, soit la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux au travail) de leur boîte, dont 20% dans un rôle actif, avait révélé l’Observatoire salariés et entreprises responsables en 2020. Puisque les CSE jouent un rôle clé dans la transition des entreprises, s’engager en tant que représentant·e du personnel est un levier d’action important pour enfin mettre à l’agenda les enjeux environnementaux au travail.
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