édition spéciale

COP départ !

Chères toutes et chers tous,

🌎 Vous tenez entre vos mains une édition spéciale COP30. Le sommet mondial sur le climat s’ouvre ce lundi à Belém au Brésil. Dix ans après l’Accord de Paris, notre journaliste Anne-Claire Poirier est sur place pour vous faire vivre ces 15 jours de discussions, dans un contexte international défavorable à l’action climatique.

🗞️ C'est l'article le plus lu de la semaine dernière : «Elle garantit notre subsistance» : en Palestine, des paysans français en renfort pour une récolte des olives sous haute tension. (Re)lisez-le en cliquant juste ici.


La conférence mondiale sur le climat s’ouvre au Brésil, entre ambitions pour la déforestation et amour du baril.


Déforestation, financements climat… Quels sont les enjeux de la COP30 au Brésil ?

COP et flops. Après trois éditions dans des États autoritaires, le sommet mondial (COP30) sur le climat s’ouvre ce lundi au Brésil. Les organisations de la société civile comptent profiter de leur liberté retrouvée, mais les États, eux, viennent avec leur plus mauvaise volonté.

Comme chaque année depuis 30 ans, les pays du monde entier passeront les deux prochaines semaines au chevet du climat. Les négociations de la conférence mondiale (COP30) sur le climat débutent ce lundi à Belém (Brésil), où environ 50 000 visiteur·ses sont attendu·es.

Le président brésilien Lula et son homologue français Emmanuel Macron, dans la baie de Guajará, près de Belém (Brésil), le 26 mars 2024. © Ricardo Stuckert/Palácio do Planalto

À plusieurs égards, la COP30 démarre sous de meilleurs auspices que les précédentes. «C’est la COP de la liberté, après trois sommets dans des pays autoritaires», se réjouit Gaïa Febvre, responsable des politiques internationales au Réseau action climat. Après avoir vu leurs mobilisations sévèrement cadenassées en Égypte (COP27), aux Émirats arabes unis (COP28) et en Azerbaïdjan (COP29), les activistes comptent bien faire de la COP30 une caisse de résonance pour leurs combats.

Le Brésil – et notamment son président Lula – compte mettre à l’agenda des sujets peu traités jusqu’ici au sein des COP, comme la taxation des plus riches et des multinationales des énergies fossiles. La déforestation sera aussi un thème prioritaire. Elle est responsable de 12% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Le choix d’installer les négociations à Belém, aux portes de l’Amazonie, est à ce titre symbolique.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage d’Anne-Claire Poirier.

· La capitale iranienne Téhéran pourrait devoir être évacuée en raison des pénuries d’eau s’il ne pleut pas d’ici la fin de l’année, a averti vendredi le président iranien, Massoud Pezeshkian. L’Iran est confronté à sa pire sécheresse depuis des décennies, avec 40% de pluie en moins par rapport à la moyenne sur 57 ans. Plusieurs barrages dans le pays, quasiment à sec, menacent de cesser de fonctionner. - Libération (AFP) 

· À partir de ce lundi, 11h30, et jusqu’à la fin de l’année, les femmes travaillent «gratuitement»selon la lettre d’information féministe Les Glorieuses. La newsletter a calculé cette heure et cette date à partir des écarts de salaires entre les femmes et les hommes en France : à temps de travail identique, les femmes gagnent en moyenne 14,2% de moins que les hommes, selon l’Institut national de la statistique (Insee). - Le Monde (AFP)

· Jeudi, le Conseil d'État a confirmé la sanction adressée par l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) en juillet 2024 à CNews pour propos climatosceptiques, une première en France. En août 2023, l’économiste Philippe Herlin avait déclaré que «le réchauffement climatique anthropique est un mensonge, de l’ordre du complot». La chaîne est condamnée à une amende de 20 000 euros. - Vert

Accord mais vain ? Au moment de sceller l’Accord de Paris, lors du 21ème sommet mondial (COP21) pour le climat en 2015, le monde se dirigeait vers un réchauffement de plus de 4°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle (1850). Des projections proprement cataclysmiques. Dix ans plus tard, l’Organisation des Nations unies (ONU) estime que les engagements climatiques des États conduisent désormais à un réchauffement de 2,3 à 2,5°C d’ici à 2100, «en supposant leur mise en œuvre complète». Se contenter des politiques actuellement mises en œuvre conduirait à 2,8°C de réchauffement (notre article). De leur côté, les émissions annuelles de dioxyde de carbone (CO2) sont en voie de stabilisation. Elles n’ont augmenté que de 1,2% depuis 2015, alors qu’elles avaient progressé de 15% entre 2005 et 2014. Autre signal fort : au premier semestre 2025, la Chine – qui représente à elle seule 30% des émissions mondiales – a enregistré la première baisse de ses émissions de son histoire (-1% sur 12 mois).

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article d’Anne-Claire Poirier, et découvrir quatre autres graphes clés, 10 ans après l’Accord de Paris.

En première ligne face à la déforestation mais accro au pétrole : qui est Lula, le président du Brésil, pays hôte de la COP30

Forêt s’y mettre. Le président de gauche se rêve en porte-voix du climat… mais il défend toujours l’exploitation du pétrole au large de l’Amazonie. «Lula est avant tout un leader ouvrier, qui n’avait aucune conscience ou connaissance des questions environnementales à la fin des années 1990», rappelle Eduardo Viola, politologue à la fondation Getulio Vargas. À la tête du Brésil entre 2003 et 2010, de retour au pouvoir en 2023, le successeur de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro navigue sans cesse entre théorie et pratique : architecte politique de progrès historiques quant à la protection de l’Amazonie, dont le niveau de déforestation est aujourd’hui au plus bas, il enchaîne aussi les décisions controversées. Le 20 octobre, le géant des hydrocarbures Petrobras a obtenu une autorisation d’exploration pétrolière au large de l’Amazonie… un projet soutenu par Lula.

👉 Cliquez ici pour lire ce portrait de Lula, par Anaïs Richard.

Lula tient un échantillon de pétrole prélevé sur la plateforme pétrolière Capixaba (Brésil), en juillet 2010. © Ricardo Stuckert/Présidence du Brési/AFP

Les Galeries Lafayette refusent d’être associées à Shein, un train de nuit pour la Scandinavie : les bonnes nouvelles de la semaine

Fête comme vous voulez. Le Conseil d’État confirme une sanction contre CNews pour désinformation climatique, l’Union européenne s’accorde sur de nouveaux objectifs pour contenir le réchauffement… et trois autres bonnes nouvelles de Gaëtan Gabriele pour démarrer la semaine du bon pied.

© Vert

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Gaëtan Gabriele, Lilou Hiver, Zoé Moreau, Antoine Poncet, Anaïs Richard et Sanaga ont contribué à ce numéro.