Plastique et tac. Téléphones, emballages, vêtements… le plastique est partout autour de nous. Néfaste pour l’environnement et la santé, il est urgent de s’en passer. Mais alors par où commencer ?
Changer de banque
«La première chose à faire pour réduire son empreinte plastique, c’est de changer de banque». À contre-courant des nombreuses incitations aux petits gestes, Manon Richert de l’association Zero Waste France préfère rappeler la responsabilité de l’industrie pétrochimique qui mise sur le plastique pour assurer son avenir. Pour éviter de financer de nouveaux projets d’extraction fossile et continuer à produire toujours plus de plastique, mieux vaut alors privilégier les banques qui refusent de soutenir les investissements liés au pétrole (lire notre guide sur les banques éthiques).
Les emballages et le bâtiment à cibler en priorité
Du point de vue de nos usages, les emballages alimentaires sont les premiers consommateurs de plastique avec près de 45% du total de la matière consommée en France. «Il y a beaucoup d’endroits où on ne peut pas se passer du plastique, mais pour l’alimentaire et les boissons on sait faire sans», fulmine Manon Richert. Et de mettre en avant les solutions d’antan comme la consigne ou le vrac.
Moins visible, le plastique est aussi présent dans nos logements. De l’isolation à la tuyauterie, en passant par les sols ou la décoration intérieure, le secteur de la construction est le deuxième plus gros poste de consommation. S’en passer totalement est presque mission impossible tant l’information sur les matières premières est peu disponible. Il est néanmoins possible de demander conseil en magasin pour s’orienter vers d’autres matériaux comme le bois, l’acier ou l’aluminium.
Résister, réduire, remplacer et réparer
Enfin, pour se désintoxiquer du plastique, l’autrice du manuel «Réduire son empreinte plastique» Hélène Seingier-Barros conseille de suivre la méthode des «4R». D’abord résister aux incitations à consommer du plastique superflu en refusant les goodies (des objets gratuits aux couleurs d’une marque), sacs ou emballages. Une façon d’inciter les entreprises ou commerçant·es à ne plus en proposer à leurs client·es. En plus de réduire la consommation de produits plastique, il est également conseillé de remplacer ses anciens objets par des matériaux plus durables, comme le verre ou l’inox. Enfin, réparer et partager permet d’éviter la mise en circulation de nouveaux objets à base de plastique.
Par ailleurs, s’informer sur les alternatives à nos consommations représente un levier d’action majeur. En amont des négociations sur le traité limitant la pollution plastique, le Conseil économique, social et environnemental (Cese) recommandait ainsi la création d’un indicateur pour calculer notre empreinte plastique, à l’image des indices sur le carbone.
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