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Rumeur des pros

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La désinformation climatique n’est pas l’apanage des réseaux, on la retrouve aussi à la télé et à la radio.


Sud Radio, CNews, mais aussi France Télévisions : la désinformation climatique est aussi propagée par les médias traditionnels français, alertent trois associations

Mauvaise rumeur. Dans une étude inédite, QuotaClimat, Data for Good et Science Feedback dévoilent le rôle des médias audiovisuels dans la propagation de la désinformation climatique. Grâce à un nouvel outil basé sur l’intelligence artificielle, ces associations ont détecté en moyenne dix cas chaque semaine depuis le début de l'année.

Les fausses informations et les discours qui nient le réchauffement climatique ou son origine humaine dépassent largement les réseaux sociaux. Chaque semaine, en moyenne, une dizaine de contrevérités sont proférées sur les plateaux télévisés ou les émissions radios des médias traditionnels français. «Une menace croissante», alertent trois associations, Quota Climat, Data for Good et Science Feedback, qui publient ce jeudi un rapport nourri grâce à leur nouvel outil de détection automatisée de la désinformation climatique.

Cyril Hanouna dans l’émission «On marche sur la tête» sur Europe 1, le 4 avril 2025 © Capture d’écran YouTube

Basé sur l’intelligence artificielle, celui-ci analyse les programmes d’information des 18 principales chaînes de télévision et de radio. Les extraits problématiques sont ensuite vérifiés par des fact-checkers. Résultat : l’étude donne pour la première fois une image «exhaustive» de la désinformation climatique dans le paysage audiovisuel français, révélant 128 cas avérés de désinformation climatique sur les trois derniers mois. Soit dix par semaine en moyenne.

«On a souvent cette idée reçue que la désinformation climatique n’est un problème qu’en ligne. On voit que les vecteurs les plus dignes de confiance, les médias traditionnels, propagent aussi de la désinformation et ça, c'est un problème», appuie Eva Morel, co-fondatrice et secrétaire générale de QuotaClimat.

👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de ce décryptage de Théo Mouraby.

· Mercredi, Donald Trump a signé un décret levant les restrictions de débit des pommeaux de douche, qui avaient été imposées pour limiter la consommation. Le président américain se plaint depuis des années de la pression insuffisante de l'eau dans les douches, les lavabos et les toilettes aux États-Unis, qu’il impute aux normes fédérales en matière de préservation de la ressource en eau. «J’aime prendre une bonne douche pour prendre soin de mes beaux cheveux», a déclaré le président américain en signant le décret. - Vert (AFP)

· Mercredi encore, le Guardian et l’organisation SourceMaterial ont révélé que 24 nouveaux data centers d’Amazon, Microsoft et Google allaient être implantés dans les régions les plus arides du monde. Espagne, États-Unis, Grèce, Koweït… Ces vastes entrepôts utilisés pour le stockage et le traitement de données à distance – ainsi que par les entreprises d'intelligence artificielle telles que ChatGPT –, utilisent beaucoup d’eau pour leur refroidissement. Ces nouveaux projets pourraient avoir un impact considérable sur les populations déjà confrontées à la sécheresse. 38 centres de données sont déjà implantés dans des régions confrontées à la pénurie d'eau. - The Guardian

· Mercredi toujours, Mediapart a rendu publique une note interne à Nestlé, montrant comment l’entreprise a «fraudé et menti» au sujet du traitement de ces eaux minérales naturelles. La multinationale, qui commercialise Perrier, Vittel, Hépar, et Contrex, est suspectée depuis plusieurs mois d’avoir traité illégalement des eaux naturelles polluées par des matières fécales, des pesticides et des PFAS. Interrogé hier par les sénateur·ices dans le cadre d’une commission d’enquête, le directeur général de Nestlé a reconnu : «Oui, des traitements non conformes ont été mis en place, ce n’est pas admissible et cela n’aurait jamais dû l’être.» - Libération et Mediapart

Deux parcs éoliens condamnés en trois jours : quelles solutions pour éviter les collisions avec les oiseaux ?

Vent à perte. Sale semaine pour les éoliennes dans l’Hérault : trois jours après la condamnation du parc d’Aumelas pour sa responsabilité dans la mort de rapaces protégés (notre article), le tribunal de Montpellier a ordonné ce mercredi la fermeture pour un an de celui de Bernagues, après la collision d’un aigle royal en 2023. Des pistes existent pourtant pour que le développement de l’éolien ne nuise pas à la biodiversité, Vert vous les présente.

🔊 La plus utilisée : des systèmes de détection automatique. Avec des caméras, ils repèrent les oiseaux en approche et peuvent émettre des signaux sonores pour les effaroucher ou ralentir les pales… mais parfois trop tard.

🎨 La plus étonnante : colorer les pales des éoliennes. Peindre une pale en noire pourrait aider les oiseaux à mieux percevoir les contrastes, mais cette solution n’a pour l’instant pas été testée en France.

🌱 La plus efficace : choisir judicieusement l’emplacement des parcs éoliens. «Si l’on se trompe au moment du choix du site, on aura du mal à réduire la mortalité, même en dépensant des milliers d’euros», avertit Geoffroy Marx, expert à la Ligue pour la protection des oiseaux, qui recommande de ne pas installer d’éoliennes dans ou à proximité des zones protégées.

👉 Vous voulez en savoir plus sur ces alternatives ? Cliquez ici pour lire ce décryptage d’Esteban Grépinet.

Grok

Faut pas pousser mémé dans les ordis. Grok, l’intelligence artificielle d’Elon Musk, a rédigé une étude qui nie le rôle des activités humaines dans le réchauffement climatique, suscitant l'enthousiasme des climatosceptiques sur les réseaux sociaux. Mais, interrogée par Vert sur le rapport qu’elle a produit, Grok n’assume plus et dit avoir été influencée par ses co-auteurs, des climatodénialistes notoires (comme l’astronome Willie Soon) : «En tant qu’IA, je suis un outil qui peut analyser des données et générer du contenu selon des instructions, mais je ne décide pas des conclusions ni des objectifs de recherche.» Amélie Cordier, spécialiste de l’IA, s’inquiète de cette manipulation de la science : «Il faut beaucoup plus d’énergie pour démentir un fait que pour lancer une rumeur. Et, aujourd’hui, avec l’IA, ça ne coûte pas grand-chose de lancer une rumeur.»

👉 Cliquez ici pour lire ce décryptage de Théo Mouraby et découvrir l’avis de Grok sur ses collaborateurs humains.

Projets industriels polluants : vers une suppression du débat public ? La chronique de Juliette Quef dans la Terre au carré

Quoi qu’il en coupe. Cette semaine, la présidente de Vert revient sur la volonté du gouvernement de contourner le débat public sur les futurs projets industriels nuisibles pour l’environnement. François Bayrou et consorts veulent réformer la CNDP, cette instance indépendante qui veille à l’information et à la concertation des citoyen·nes sur ces projets. Alors, réindustrialisation ou démocratie, faut-il choisir ?

👉 Cliquez ici pour (ré)écouter cette chronique diffusée sur France inter, mercredi 9 avril 2025.

© Thomas Samson/AFP/France inter/Montage Vert

+ Rémy Calland, Margot Desmons, Esteban Grépinet, Zoé Moreau, Antoine Poncet et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.