Chères toutes et chers tous,
🔥 Vous étiez plus de 150 mardi au Point éphémère, à Paris, à participer à l’enregistrement public de notre podcast «C’était mieux après», à l’occasion de l’apéro du Club de Vert. Loup Espargilière recevait la journaliste, productrice et reine de la satire politique Charline Vanhoenacker, pour un échange riche et plein d’humour. Un épisode à retrouver dès mardi prochain sur notre chaine Youtube et sur toutes les plateformes d’écoute.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, ce projet de bio-carburant se veut écologique, mais il y a un hic.
«Couper des arbres pour faire voler des avions, c’est un non-sens absolu» : dans les Pyrénées-Atlantiques, le projet E-CHO inquiète
Forêt pas se planter. Près de Pau, l’entreprise française Elyse Energy prévoit de produire des biocarburants pour les avions et les bateaux à partir de grandes quantités de bois. Risques pour les forêts alentour, pressions sur l'eau, consommation exorbitante d’énergie… Vert a enquêté sur les impacts de ce projet.
C’est un projet industriel «pionnier» et décrit, jusqu’au plus haut niveau d'État, comme une «chance pour la souveraineté énergétique de la France». Il contribuera, selon les mots de l’ancien ministre de l’industrie et de l’énergie Marc Ferracci, à faire du pays «un leader mondial du transport aérien décarboné». On parle ici de BioTjet, porté par l’entreprise française Elyse Energy. Prévu pour se déployer sur le bassin industriel de Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques, ce projet vise à produire du carburant «bas carbone» (faible en émissions de gaz à effet de serre) pour l’aviation en utilisant du bois.
Le procédé porté par BioTJet repose sur l’utilisation de deux ingrédients principaux : l’hydrogène, produit à partir de l’eau grâce à l’électricité, et le carbone, capté par le bois. Selon Elyse Energy, cette combinaison permet de créer un carburant dont le bilan carbone est réduit «d’au moins 70% sur l’ensemble du cycle de vie par rapport aux carburants fossiles».
Malgré cette promesse, BioTjet rencontre une forte opposition localement. Plus largement, c’est le vaste projet «E-CHO» qui crispe et BioTjet en est l’une des composantes principales. E-CHO vise à produire du carburant «bas carbone», ou «biocarburant», pour les transports aérien et maritime, pour un coût total du projet de 2 milliards d’euros. En tout, trois usines doivent voir le jour, sur le vaste bassin industriel de Lacq, à l’ouest de la ville de Pau. Solal Bordenave, du collectif Forêts Vivantes Pyrénées, résume la position des opposant·es : «Couper des arbres pour faire voler des avions, c’est un non-sens.» Les autorisations environnementales pourraient être délivrées par la préfecture début 2026. Les travaux, quant à eux, débuteraient dès 2027.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cette enquête de Zoé Moreau.
· Les vêtements en polyester recyclé polluent davantage que ceux fabriqués à partir de polyester vierge, selon une étude publiée ce mercredi par l'ONG Changing Markets. Au lavage, les premiers libèrent en moyenne 55% de particules microplastiques supplémentaires. «La mode vend du polyester recyclé comme étant une solution verte, or nos résultats montrent qu’il aggrave le problème de la pollution aux microplastiques», dénonce l'association. - BFM (AFP)
· Mardi, l’Assemblée nationale a adopté, à 13 voix près, le budget de la sécurité sociale pour 2026. Le texte doit encore repartir au Sénat mais les député·es auront le dernier mot. Les Écologistes ont pesé pour porter la hausse des dépenses d’assurance maladie de 2 à 3% et les socialistes ont obtenu le report de l’application de la dernière réforme des retraites, mais la présidente du groupe insoumis, Mathilde Panot, dénonce «4 milliards de coupes sur la santé». - Le Monde
· Mardi encore, la presse étasunienne a révélé que l’Agence américaine de l’environnement (EPA) avait effacé de son site toute référence au rôle des activités humaines dans le réchauffement de la planète. Désormais, elle privilégie une explication fondée sur des «processus naturels», tels que les variations de l’activité solaire. Un revirement impulsé par le climatoscepticisme de l’administration Trump. - Vert
Cyril Dion : «Et si la meilleure façon de faire de l’écologie c’était de parler de tout sauf d’écologie ?»
Demain en main. Le documentaire à succès Demain, de Mélanie Laurent et Cyril Dion, ressort en salle ce mercredi. Il y a dix ans, ce road trip écolo sur les solutions à la crise climatique avait conquis plus d’un million de spectateur·ices. Pour Vert, Cyril Dion revient sur la décennie écoulée et les leçons à en tirer alors que l’écologie affronte de puissants contre-feux.
Quel est l’intérêt de rediffuser ce documentaire dix ans plus tard ?
Dans un moment de grande sinistrose où les gens sont un peu désespérés, où ils ont le sentiment que tout régresse et que tout va de plus en plus mal, je me dis que ça peut redonner de l’énergie, notamment à ceux qui ne l’ont jamais vu. Beaucoup de jeunes m’ont dit : «C’est génial, ça m’a donné envie de faire plein de trucs.»
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet entretien mené par Anne-Claire Poirier.
À la veille du procès de l’A69, des écureuils montent aux arbres devant le tribunal
Écureuils pour oeil. Ce mercredi matin, une dizaine «d’écureuils» ont pris place dans les platanes qui dominent le tribunal administratif de Toulouse. Figures emblématiques de l’opposition à l’autoroute A69 entre Toulouse (Haute-Garonne) et Castres (Tarn), ces activistes se préparent au procès en appel portant sur le fond du dossier. Jeudi, les magistrat·es devront décider si elles et ils valident ou non l’autorisation environnementale du projet, après que l’État et le concessionnaire Atosca ont fait appel de son annulation prononcée en février dernier (notre article). Contacté par Vert, Thomas Digard, du collectif d’opposant·es La Voie est libre, redoute une issue défavorable : «Deux des cinq magistrats qui composent la cour sont les mêmes que ceux qui avaient autorisé la reprise du chantier en mai. Ils ne feront pas de cadeaux.» Mardi, le rapporteur public – dont l’avis est fréquemment suivi par les juges – s’est prononcé en faveur de la poursuite des travaux.
L’activiste Lumir Lapray distille ses conseils pour échanger avec des proches tentés par l’extrême droite
Défaite de famille. À l’approche des fêtes de fin d’année, Vert a demandé des conseils à l’activiste Lumir Lapray, spécialiste du vote RN dans les campagnes françaises, pour ne pas rompre le dialogue avec des proches tentés par l’extrême droite. Si vous souhaitez plus de vidéos et de chroniques avec des activistes comme Lumir Lapray sur les solutions à mettre en place pour lutter contre l’extrême droite et la désinformation, soutenez la saison 2 de Chaleurs actuelles ❤️🔥
+Rémy Calland, Lisa Drian, Esteban Grépinet, Lilou Hiver, Anne-Claire Poirier et ont contribué à ce numéro.
