L’administration Trump a franchi une nouvelle étape dans sa dérive climatosceptique. Mardi, la presse étasunienne a révélé que l’Agence américaine de l’environnement (EPA) avait supprimé de son site internet des références à la responsabilité des êtres humains dans le changement climatique.

Selon le Washington Post, ces modifications datent du mois d’octobre. Désormais, sur la page intitulée «Les causes du changement climatique», l’agence privilégie une explication du phénomène fondée sur des «processus naturels», tels que les éruptions volcaniques ou les variations de l’activité solaire. Le journal a également constaté qu’une page qui établissait le lien entre la fonte de la calotte glaciaire et la hausse du niveau des océans a été supprimée.
Une agence dirigée par un climatosceptique
«L’agence ne répond plus aux injonctions de la secte climatique», s’est félicitée la porte-parole de l’EPA, Brigit Hirsch, dans un communiqué adressé au Washington Post. L’EPA a perdu de sa crédibilité scientifique depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Le président, qui nie toute responsabilité humaine dans le changement climatique et affirme qu’il s’agit de «la plus grande arnaque jamais menée contre le monde», a la main sur la nomination du dirigeant de l’agence. En janvier 2025, il a ainsi choisi Lee Zeldin, ancien élu républicain et fervent défenseur des énergies fossiles, pour en prendre la tête.
Depuis, l’agence a annoncé la mise en œuvre d’un plan qui vise à supprimer 22% de ses effectifs, à la suite des déclarations de Donald Trump, en février, qui disait vouloir réduire de 65% les personnels de l’Agence de protection de l’environnement. En août, l’EPA a également licencié 8 des 170 employé·es qui avaient signé une lettre critiquant l’orientation climatosceptique impulsée par Lee Zeldin et Donald Trump.
La communauté scientifique s’inquiète
L’abandon de la mention du rôle de l’activité humaine dans le changement climatique est «l’un des revirements les plus spectaculaires que nous ayons connus jusqu’à présent dans le domaine du climat», se désole Daniel Swain, spécialiste du climat à l’université de Californie, cité par le Washington Post. Il s’ajoute au bannissement régulier, par l’administration Trump, de certains termes dans les rapports du Bureau de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, parmi lesquels «changement climatique» ou «vert».

Dans une interview donnée à l’Agence France-Presse (AFP) début décembre, le président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), mandaté par l’ONU, Jim Skea, a mis en garde contre tout déni du rôle humain dans le phénomène : «Sans équivoque, les humains sont la cause du changement climatique auquel nous assistons», a martelé le spécialiste. D’autant plus que la planète s’apprête à franchir le seuil critique de +1,5 degré de réchauffement par rapport au milieu du 19ème siècle et que, selon l’observatoire Copernicus, l’année 2025 est en passe de devenir la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée.