La quotidienne

Reste dans ton Bitcoin

Chères toutes et chers tous,

🕷️ Cédric Villani rejoint les plumes de Vert ! Le lauréat de la médaille Fields — l’équivalent du prix Nobel pour les mathématiques — devient chroniqueur pour votre média. Chaque mois, le mathématicien et membre de l’Académie des sciences nous livrera son regard sur un sujet d’actualité en lien avec les enjeux écologiques. Pour sa première, à découvrir dans votre newsletter du jour, il sort de ses Aragon…


Les cryptomonnaies sont en plein essor mais l’environnement risque d’en payer le prix fort.


Électricité, eau, CO2 : pourquoi le Bitcoin est responsable de 95% de l’impact environnemental des cryptomonnaies

Biais vert. Les monnaies virtuelles sont en plein essor et pèsent déjà plus de 3 100 milliards d’euros dans le monde. Mais des scientifiques sonnent l’alerte : l’empreinte environnementale du Bitcoin, la première de ces devises, ne cesse de croître. Explications.

Le 18 janvier dernier, à l’avant-veille de son investiture à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé le lancement de sa propre cryptomonnaie, baptisée Trump Meme. Autrefois opposé à ces monnaies virtuelles, il a opéré un virage radical ces derniers mois, au point d’en devenir l’un des plus grands défenseurs.

Les cryptomonnaies ont le vent en poupe, et pas seulement aux États-Unis. Sur le Vieux continent, près d’un·e Européen·ne sur dix détient de la monnaie numérique : un chiffre qui a plus que doublé entre 2022 et 2024, précise la Banque centrale européenne dans une étude publiée en décembre dernier.

Il ne faut pas s’attendre à ce que le Bitcoin devienne moins énergivore, selon les expert·es. ©  Art Rachen/Unsplash

La capitalisation mondiale de l’ensemble des cryptomonnaies s’élève à plus de 3 100 milliards d’euros, soit davantage que le produit intérieur brut de la France. Et s’il existe plusieurs milliers de cryptomonnaies différentes, le célèbre Bitcoin, né en 2008, reste de loin la plus populaire.

Selon les données récoltées et actualisées quotidiennement par l’université de Cambridge (Angleterre), la star des cryptomonnaies engloutit chaque année près de 180 térawattheures (TWh) d’électricité pour assurer le fonctionnement de son réseau, soit davantage que des pays entiers comme les Pays-Bas, l’Argentine, la Pologne, la Norvège ou encore la Suède. Ainsi, le Bitcoin représente à lui seul 0,7% de la consommation électrique totale au niveau mondial.

Son bilan carbone est tout aussi impressionnant : le fonctionnement de ce réseau décentralisé émet près de 95 millions de tonnes d’équivalent CO2 chaque année. Soit autant que des pays comme le Paraguay, le Maroc ou Israël. «Ces émissions de CO2 sont principalement liées à l’utilisation de combustibles fossiles comme le charbon ou le gaz qui servent à produire l’électricité consommée par les grandes unités de calcul qui fabriquent le bitcoin», précise Alex De Vries.

👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de ce décryptage de Thomas Allard et tout savoir d’éventuelles cryptomonnaies écolos.

· Mardi, la ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher a annoncé qu’une proposition de loi allait être déposée pour garantir l’interdiction de la vaisselle en plastique dans les services de restauration scolaire. Une décision surprise, alors que le gouvernement envisageait de réautoriser certains contenants en polymère dans les cantines (notre article). - Vert (AFP)

· Mardi encore, le Sénat a adopté une proposition de loi pour assouplir les objectifs de la législation zéro artificialisation nette (ZAN). Ce texte qui vise à limiter l’étalement urbain pour protéger les terres agricoles et la biodiversité imposait aux élu·es locaux·ales de diviser par deux l’artificialisation des sols d’ici à 2030. Une ambition supprimée par les parlementaires, au grand dam des associations écologistes. - Sud Ouest

· Depuis hier, un chasseur est jugé devant le tribunal correctionnel de Foix (Ariège) pour avoir tué l’ourse Caramelles, dans les Pyrénées, en novembre 2021. Avec quinze camarades, il menait une battue aux sangliers en partie dans la réserve naturelle du Mont Valier. La justice devra déterminer s’il avait le droit de chasser dans cette zone où il a été attaqué par le plantigrade. L’homme lui a tiré plusieurs fois dessus. Il risque jusqu’à trois ans de prison et 150 000 euros d’amende. - La Dépêche

L'ourse Caramelles avec ses deux petits, en 2014. © Généralité de Catalogne/Wikimédia

· Mardi toujours, Libération a révélé le contenu d’un manuel de survie en temps de crise rédigé par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SDGSN) et destiné aux Français·ses. Le livret ne donne pas de conseils pour se préparer à un conflit armé mais prodigue des recommandations pour savoir quoi faire en cas de catastrophe climatique ou d’accident industriel. Au programme : comment constituer un kit de survie et reconnaître les signaux d’alerte. - Libération

1 155

C’EPA bientôt fini ? Aux États-Unis, l’administration de Donald Trump poursuit sa vague de licenciements dans les agences fédérales, et les scientifiques sont toujours en première ligne. Le patron de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) Lee Zeldin, proche du président, prévoit de virer 1 155 biologistes, chimistes et autres expert·es, selon le New York Times. Après la suppression des bureaux dédiés à la justice environnementale la semaine dernière (notre article), ce sont 75% des membres de l’Office de la recherche et du développement, le plus grand département de l’EPA, qui vont être congédié·es. «C’est une tentative de tuer définitivement [la recherche scientifique]», pour Zoe Lofgren, membre démocrate de la commission des sciences de la Chambre des représentants, qui a pu consulter le plan de Lee Zeldin.

👉 Cliquez ici pour lire ce décryptage en intégralité.

La chronique de Cédric Villani : «Passage de flamme»

Sortir de ses Aragon. Dans sa première chronique pour Vert, le mathématicien Cédric Villani fait le deuil des politiques environnementales aux États-Unis.

2025, deuil historique pour l’Écologie politique ! La vénérable dame, née en 1962 avec les ouvrages de Rachel Carson (Printemps silencieux) et Murray Bookchin (Notre environnement synthétique), devrait avoir l’âge de partir à la retraite avec la satisfaction du devoir accompli… Au lieu de quoi elle se retrouve dans la situation désabusée du vieux militant contemplant son échec dans le poème-testament d’Aragon, Épilogue, qui va si bien à notre époque,

«Ils s’interrogent sur l’avenir, sur ce qui vaut encore qu’on s’y voue

Ils voient le peu qu’ils ont fait, parcourant ce chantier monstrueux qu’ils abandonnent»

👉 Cliquez ici pour lire l’intégralité de cette chronique inédite de Cédric Villani.

Pour Vert, Cédric Villani chronique chaque mois un sujet d’actualité. © Maria Thalassinou/Unsplash/Montage Vert

Des croisières de luxe en Antarctique ? La dernière découverte glaçante de Gaëtan Gabriele

Pas que beau. Il y a des personnes qui s’inquiètent de la fonte des glaces, et d’autres qui veulent l’observer de près depuis des bancs chauffés sur le pont d’un navire géant. Sauna, piscine, DJ, croisières échangistes… le chief lol officer de Vert vous embarque pour un voyage en absurdie : cap sur le pôle sud.

© Vert

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+ Rémy Calland, Margot Desmons, Gaëtan Gabriele, Antoine Poncet, Justine Prados et Cédric Villani ont contribué à ce numéro.