On EPA sortis de l’auberge. La fermeture de ces bureaux dédiés à la protection des communautés vulnérables face aux impacts environnementaux a été annoncée par le patron de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et proche de Donald Trump, Lee Zeldin.
L’administration Trump poursuit ses attaques en règle contre toutes les instances (agences fédérales, ONG, centres de recherche…) qui travaillent sur l’environnement. Deux semaines après que Donald Trump a déclaré son intention de virer 65% des effectifs de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), l’administrateur de l’agence, Lee Zeldin, a informé ses salarié·es que tous les bureaux dédiés à la justice environnementale seraient officiellement supprimés. La sentence est tombée par le biais d’un mémo diffusé en interne, révélé par le New York Times.

Dans ce dernier, Lee Zeldin, fidèle de Donald Trump, prévient les dirigeant·es des bureaux dédiés à la justice environnementale qu’il était chargé de superviser «la réorganisation et l’élimination» de ces administrations. Cette opération s’inscrit dans un contexte de large réduction des effectifs au sein du gouvernement fédéral, réclamée par le président d’extrême droite.
Une suppression au nom de la lutte contre toute «discrimination»
L’ensemble de ces onze bureaux (dix régionaux, situés aux quatre coins du pays, et un basé dans la capitale, Washington D.C.) est concerné par cette annonce. Fondés en 1992 sous Bill Clinton, ils avaient pour mission de «coordonner les efforts de l’agence pour répondre aux besoins des populations vulnérables en réduisant les impacts sur l’environnement et en collaborant à la création de communautés saines et durables». Concrètement, ils offraient des moyens techniques et financiers aux communautés en travaillant avec le gouvernement fédéral, les autorités locales, les associations et les entreprises sur le territoire pour assurer la protection de l’environnement et de la santé de tous·tes les citoyen·nes.
En 2013, la justice environnementale était définie par l’EPA comme «le traitement équitable et la participation significative de toutes les personnes sans distinction de race, de couleur, d’origine ou de revenu» en matière de lois environnementales. Un travail essentiel quand on sait que les populations les plus précaires sont souvent celles qui vivent à proximité d’autoroutes, d’usines ou d’infrastructures polluantes, et celles qui contractent le plus de problèmes de santé liés à ces nuisances. Mais d’après Lee Zelden, ces efforts en matière de justice environnementale représentent une forme de «discrimination» qu’il faut éliminer.
«Si quelqu’un avait besoin d’un signe plus clair que cette administration n’en a rien à faire de la population américaine, le voici», a réagi Matthew Tejada, un ancien haut fonctionnaire de l’EPA chargé de la justice environnementale, auprès du New York Times. «Cela me brise le cœur. Nous nous étions tellement battus pour que l’EPA enquête sur les enjeux de justice environnementale dans un quartier de Birmingham, Collegeville, qui rencontre d’énormes défis sanitaires», a déploré Joyce White Vance, ancienne procureure dans l’État de l’Alabama.
Cette décision est le énième épisode d’une longue série d’attaques (licenciements, censures, pertes de financements…) portées contre la recherche, la diplomatie scientifique et l’action environnementale depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier.
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