L'hebdo

Radioloureux

Chères toutes et chers tous,

🎶 Vert met à jour sa carte des festivals de musique indépendants et engagés de l'été. En connaissez-vous que nous n’ayons pas recensé l’année dernière ? N’hésitez pas à nous envoyer les noms de festivals de musique indépendants et qui développent une vraie programmation autour de l’écologie (le tri des déchets ne suffit pas) en répondant à ce mail. Merci d’avance !

🥇 Du 27 mai au 17 juin auront lieu les premiers Jeux de l’écologie de Ma petite planète. Il s’agit d’une édition spéciale du fameux challenge en équipe où se mêleront des défis sportifs, autour de l’inclusion et de la question du handicap, et bien sûr... de l’écologie ! Vert est partenaire de cette nouvelle édition gratuite pour le grand public. Infos et inscription juste là.


Le service public débranche ses émissions environnementales,
pourtant devenues primordiales.


Écologie : Radio France et France télévisions ne répondent plus

L’environnement, ça commence à bien faire ? En quelques semaines à peine, le service public de l’information a annoncé la fin de plusieurs programmes majeurs, alors que la crise climatique fait plus que jamais rage en France comme sur le reste de la planète.

En novembre dernier, France Télévisions débranchait Nowu, son média tout numérique qui racontait l’écologie aux jeunes.

Il y a quelques semaines, la fin de l’émission d’investigation «Vert de rage», diffusée sur France 5, était annoncée. Un programme incarné par Martin Boudot qui, avec son équipe et aidé de scientifiques, avait révélé de nombreux scandales, dont l’ampleur de la contamination aux polluants éternels - les désormais célèbres PFAS - dans la région lyonnaise.

Lundi dernier, ce fut au tour de France inter : «il a été acté que “La Terre au carré” sous sa forme actuelle […] disparaîtrait à la rentrée. Ça n’est pas un choix de notre part», a déclaré à l’antenne Mathieu Vidard, journaliste et animateur de cette quotidienne, qui constitue pourtant un véritable succès d’audience. 

Vendredi, le compte Instagram de la Terre au carré annonçait finalement que l’émission serait maintenue, ajoutant que les nombreux messages des auditeurs avaient «joué un rôle très important dans l’issue favorable» des négociations avec la direction. Les discussions continuent pour savoir si les reportages, auxquels tient l’équipe, seront conservés à la rentrée.

© Radio France/France Télévisions

Pour finir (ou peut-être pas ?), Vert a révélé mardi que les trois heures d’émission hebdomadaire de «Planète Bleu», conçues et animées par Benoît Prospero, ne seront pas reconduites sur France Bleu en septembre prochain. Un programme pour le grand public, qui s’était étoffé ces dernières années et avait donné la parole à une foule de scientifiques, militant·es et journalistes - dont celles et ceux de Vert.

Si les motifs invoqués sont à chaque fois différents, une double logique semble prévaloir : la réduction des coûts (au mépris parfois des audiences), et une volonté de re-dépolitiser l’écologie, de la faire revenir à la chronique des petits oiseaux.

À l’heure où le public n’a jamais eu autant besoin d’être correctement informé sur les crises écologiques, cette tendance est dramatique. Elle confirme que l’exécutif considère l’écologie comme passée de mode, et rappelle l’importance capitale de faire émerger les prochains grands médias du climat.

Un édito de Loup Espargilière

· Mardi, l’examen du projet de loi agricole a débuté à l’Assemblée nationale. Ce texte est censé fixer des mesures pour faire face à des enjeux majeurs comme l’installation de nouveaux agriculteur·ices ou l’adaptation au changement climatique. L’opposition et les syndicats agricoles l’ont jugé «peu ambitieux», voire «creux». La gauche et les associations de défense de l'environnement dénoncent un texte qui ne prend pas en compte l'écologie et favorise «l'industrialisation de l'agriculture».France Info

· Mercredi, le ministre de la Transition écologique a annoncé un investissement de cinq millions d’euros dans les «dividendes climat» de la société Team for the Planet (notre article). Christophe Béchu dit vouloir «valoriser un nouveau modèle économique de financement privé de la transition écologique». Une opération publique qualifiée de greenwashing par l’ONG Reclaim Finance. - Libération (abonné·es)

· Mercredi toujours, le ministre de l’Industrie Roland Lescure a inauguré un parc éolien au large de Fécamp (Seine-Maritime). Situé à 13 kilomètres de la côte, le parc comporte 71 éoliennes et devrait produire jusqu’à 500 mégawatts. À cette occasion, le ministre a annoncé le feu vert pour le parc éolien flottant en Bretagne Sud, dont le lauréat de l’appel d’offres est le consortium belgo-allemand Elicio-Baywa. - Ouest-France (abonné·es)

· Jeudi, l’industriel Arkema a annoncé qu’il renonçait à son projet de chaufferie alimentée par incinération de déchets à Saint-Menet à l’est de Marseille et ce, pour des raisons «purement technico-économiques». «Nous avons gagné», savoure le collectif de riverains Marseille sans CSR, qui dénonce les risques sanitaires liés aux rejets de fumées depuis l’annonce du projet en septembre 2023. - France 3 Provence-Alpes Côte d’Azur

· Tourbe du monde. L'extraction de la tourbe, comprise dans la majorité des terreaux vendus dans le commerce, détruit les zones humides. Ces réserves de biodiversité uniques sont pourtant des puits de carbone géants. Alors que de plus en plus de Français·es se mettent au jardinage, des alternatives existent pour préserver cet environnement précieux. Découvrez notre décryptage juste ici.

· Élection rébellion. Après avoir surfé sur la mode de l'écologie avec le Green deal, les eurodéputé·es des Républicains font machine arrière sur l'écologie et commencent désormais à fricoter avec l'extrême droite au Parlement européen. Notre bilan de leur action au cours de la dernière mandature à retrouver en cliquant ici

· Chauve toi de là. Pour ne pas détruire les nids d’oiseaux ou de chauves-souris en isolant l’extérieur des bâtiments, des villes comme Bourges font diagnostiquer les façades et adaptent les travaux en fonction des animaux nicheurs. Lisez notre décryptage juste ici.

Les pompiers réclament la même prime que les forces de l’ordre pour les Jeux Olympiques. © Alexandre Carré/Vert

Pompier bon œil. Jeudi, des milliers de pompiers ont manifesté à Paris pour une reconnaissance des maladies liées au métier, une hausse de leur salaire et davantage de moyens dans les casernes. Dans le vacarme des pétards et des sirènes, les neuf organisations syndicales des SIS (Services d'incendie et de secours) se sont unies dans un cortège «historique et inédit». Une vingtaine de pompiers se sont porté·es volontaires pour se faire prélever une mèche de cheveux afin de déterminer leur niveau de contamination aux PFAS ; des «polluants éternels» qui entrent dans la composition des combinaisons de protection anti-feu. «On n'a pas de suivi médical particulier, ni d’études épidémiologiques, fustige Sébastien Delavoux, porte-parole national de la CGT des pompiers. Tout le monde sait qu’on est exposé, mais rien n’est fait». Un article de Vert sera consacré à ce sujet la semaine prochaine.

Le classement des plus gros financeurs d’énergies fossiles entre 2016 et 2023 (en milliards de dollars) est dominé par les établissements nord-américains et asiatiques. © Vert

Plus fossile à dire qu'à faire. 6 896 milliards de dollars (6 400 Mds €) : c’est le montant investi par les banques du monde entier dans les énergies fossiles depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, révèle la 15ème édition du rapport Banking on climate chaos, publiée ce lundi. Cette vaste analyse menée par huit ONG recense chaque année les financements des principales banques mondiales aux producteurs d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz). Les prêts accordés par des banques françaises ont diminué entre 2021 et 2023, même si des efforts plus ambitieux sont nécessaires, souligne le rapport. Les financements français sont presque exclusivement liés (à 99%) à quatre banques : BNP Paribas, le Crédit agricole, la Société générale et la Banque populaire Caisse d’épargne (BPCE). Notre décryptage est à lire juste ici

Thomas VDB et Audrey Vernon. © DR

· Cinéaste des As. Pour la troisième année consécutive, le prix Ecoprod a distingué ce vendredi 17 mai des films produits de manière éco-responsable à l'occasion du 77ème festival de Cannes. Pour l’édition 2024, trois films français ont été primés. Découvrez-les dans notre article

· Bouquin de plus. L’écrivaine Clara Arnaud a remporté le Prix du roman d’écologie 2024 pour Et vous passerez comme des vents fous. Cet ouvrage est une plongée dans la vie pastorale du berger pyrénéen Gaspard, et dans celle d’Alma, une éthologue spécialiste des ours, au moment où les attaques d’un plantigrade se multiplient. Notre chronique de ce récit à lire juste ici.

· Shifters pros. L’association des Shifters, bénévoles issu·es du think tank The Shift project qui cherche à décarboner la société, a soufflé sa dixième bougie mardi soir à la Recyclerie (Paris). Retraçant dix riches années d’existence, les 150 membres présent·es ont notamment reçu Jean-Marc Jancovici, co-fondateur du Shift project. Vert était sur place et vous raconte tout dans ce reportage.

«Les 4 âmes du coyote» : un conte animé bluffant pour interroger la place des humains sur Terre

Canidé de génie. Un vieux sage, un coyote et deux humains. Le long métrage d’animation du Hongrois Áron Cauder, sorti mercredi 15 mai, nous plonge avec brio dans les légendes amérindiennes et éclaire les combats écologiques de notre époque. Le charme fou de ce film : remonter aux temps de la création pour interroger la place de l’humanité sur Terre, en nous immergeant dans les mythologies amérindiennes. Notre chronique de ce beau long-métrage est à retrouver ici

© Eurozoom

+ Alexandre Carré, Jennifer Gallé, Juliette Mullineaux, Anne-Claire Poirier, Justine Prados, Sanaga et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.